Il est bientôt temps de semer en place

Votre jardin est magnifique mais quelques trous dans vos massifs vous énervent. Ils deviennent une véritable obsession. Semez donc des annuelles, elles prendront le relais des floraisons de printemps
A Saint Jean de Beauregard

Commencez par les annuelles les plus faciles, celles qui ne ratent jamais et qui remplissent vos massifs à des prix défiant toute concurrence ! Lancez-vous dans le semis directement en place à l’endroit souhaité. Il est à la portée de chacun et est moins compliqué à réaliser que le semis d’intérieur, en caissettes ou terrines, qui exige un repiquage ultérieur à l’endroit souhaité. C’est en avril/mai, lorsque la terre se réchauffe – cette année il faudra sans doute attendre un peu plus – et qu’elle ne colle plus aux outils, qu’on peut s’attaquer aux premiers semis. Le signal de départ ? Dès que les tulipes et les pommiers fleurissent ou dès que les lilas bourgeonnent. Facile à retenir.

Préparez la terre pour donner le maximum de chances à vos semis. Enlevez à l’aide les herbes dites mauvaises d’une binette. Le sol doit être propre et éventuellement allégé avec un peu de terreau ou de compost.

Pour un effet naturel, adoptez le geste du semeur. A la volée. Avec légèreté. Au hasard de vos massifs. Surtout pas en ligne comme un rang de gentils petits soldats. Pour bien visualiser leur répartition, mélangez les graines, dans un seau, à du sable fin ou du terreau. Cela vous permettra aussi de  repérer plus tard l’endroit du semis à sa tache plus claire (si c’est du sable) ou plus foncée (si c’est du terreau). Pour les graines très fines, c’est indispensable, vous éviterez de la sorte les « pâtés » disgracieux. Comme le dit le dicton : qui sème dru sème menu. Terminez l’opération par un coup de râteau rapide puis par un tassement léger. Les graines ne s’envoleront pas et elles colleront bien au sol.

Après le semis, il est nécessaire d’arroser en douceur en veillant à ce que le lit de semis soit toujours humide. Attention aux prédateurs. Faites la guerre aux oiseaux friands de ces repas tout préparés et protégez-les au besoin avec du grillage à poule ou du voile non tissé tendu sur le sol jusqu’à la levée… Tenez les limaces à l’œil. Elles pourraient se régaler des premières feuilles à peine sorties de terre. Surveillez le développement des jeunes rosettes et sélectionnez les plantules en fonction de leur taille adulte et de l’espacement nécessaire.

Cette technique de semis en place est efficace pour les plantes qui n’exigent pas de température élevée à la germination, pour celles à croissance rapide, à effets naturels ou au système racinaire pivotant à ne pas déranger comme les pavots. Avec un peu de chance, ces plantes se ressèmeront l’année suivante au gré du vent et sans aucun travail de votre part.

Les inratables

Épatez votre entourage avec les charmantes capucines aux tons chauds qui feront de votre lopin une toile de Monet. Pensez aux fleurs de soucis. Leurs jolis tons cuivrés font merveille au potager et aussi dans votre assiette, sur un lit de salade verte. Les nigelles graciles, les myosotis et les bleuets de nos grands-mères déclinent délicatement tous les bleus du ciel alors que les lavatères préfèrent la palette des roses. Les coquelicots et pavots annuels, Papaver somniferum et Eschscholzia, les pavots de Californie aux pétales de soie chiffonnés enchantent. Les immortelles parfois oubliées par les jardiniers d’aujourd’hui sont idéales pour la confection des bouquets secs et les soleils, Helianthus, impressionnent par leur grande taille. Ils illuminent le jardin en été. Sans oublier les tabacs toujours au rendez-vous avec leurs trompettes multicolores.

Astuces

Une fleur annuelle est celle qui ne vit que quelques mois au jardin : son cycle végétatif va du semis à la floraison et à la production de graines en une année. Elle ne passe pas l’hiver mais peut éventuellement se ressemer l’année suivante.

Les sachets de graines donnent des informations très utiles généralement inscrites au dos. Notamment sur l’époque, l’écartement, la température, le nombre de graines et de plantes espérées, les difficultés éventuelles du semis et la date de péremption ou aptitude à bonne germination.

La durée de validité des graines varie selon les espèces.  En règle générale, elles restent viables au moins deux ans mais il y a des exceptions. En cas de doute, trempez- les dans l’eau et n’utilisez que celles qui tombent au fond. Si vous entamez un sachet sans le finir, gardez-le au sec et au frais dans une boîte hermétique.

Coquelicots et pavots  peuvent être semés dès le mois de février. Ils n’ont pas besoin de chaleur pour germer et ne se préoccupent pas du gel et de l’humidité. La germination est souvent plus abondante avec un semis naturel avant l’hiver ou un semis très précoce.

LES PLUS

GRAINE

Une graine est une plante parfaite qui attend son heure. Avec un peu de chaleur, d’humidité et de lumière, un jour, l’embryon deviendra un arbre.

DORMANCE

Chaque graine est en dormance en attendant la maturité et les meilleures conditions pour se développer.

STRATÉGIE

Les graines ne se disséminent pas toute seules. Le vent est le principal agent extérieur. Quelques-unes sont dotées d’ailes comme chez l’érable ou d’aigrettes poilues comme chez la clématite. Elles facilitent leur déplacement dans l’espace.

TROP SERRE

Si les plantules sont malgré tout trop serrées, éclaircissez-les et enlevez une plante sur deux. Mais attendez qu’elles présentent au moins deux feuilles, elles seront moins fragiles à déplacer.

RÉCOLTE

Coupez les tiges munies de graines quand elles commencent à dessécher. Secouez-les au dessus d’une enveloppe ou plus facile encore sur place pour obtenir des semis naturels.

SEMIS SPONTANÉ

Pour éviter le semis spontané de myosotis, coupez les fleurs dès leur fanaison avant que les graines ne s’éparpillent.

MONNAIE DU PAPE

 Quand les siliques ou capsules de graines, ces disques blanc nacré translucides se dessèchent, cueillez-les tiges, libérez les graines et préparez de jolis bouquets.

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