Le buis stop ou encore ?

On sait que le buis est depuis quelques années attaqué par des parasites, maladies ou insectes Savez-vous qu’il y a des précautions à prendre pour les garder en bonne santé ou des alternatives à planter ?

Impossible de se passer du buis ? Depuis la nuit des temps, il fait la gloire des jardins dans les parterres de broderie et les formes topiaires, boules, cônes, cubes, nounours et tutti quanti. Ce tableau serait enchanteur s’il n’était pas gâté par quelques chenilles malintentionnées ou maladies ravageuses. De quoi titiller la bonne humeur du jardinier. Pour ce sujet délicat, voici quelques pistes à expérimenter.

Un champignon parasite

Arrivée en Europe continentale dans les années 90, la maladie de dépérissement du buis, la cylindrocladiose due au champignon Cylindrocladium buxicola (Calonectria pseudonaviculata) se repère aux taches noires sur les tiges et brun rougeâtre sur les jeunes feuilles. Le feuillage finit par se dessécher complètement et tomber petit à petit. Actif pendant toute l’année mais surtout par temps humide et chaud, le chamignon se transmet par contact via les outils notamment. Le plus attaqué semble être Buxus sempervirens et sa variété ‘Suffruticosa’, compacte, appréciée pour les petites bordures fines de 30 cm de haut. Notez que lorsque les feuilles moisissent, il s’agit d’un autre champignon, Volutella buxi qui lui ressemble. En cas d’attaque de l’un ou de l’autre, pas d’hésitation, ramassez les feuilles, bois morts et autres déchets pouvant les héberger et brûlez.

Ou un petit papillon de nuit

Depuis 2011, il est question de la pyrale du buis, Cydalima ou Diaphana perspectalis, un petit papillon de nuit venu d’Asie, relativement inoffensif si on ne tenait pas compte de sa redoutable chenille dévoreuse de feuilles. Parfois jusqu’à une défoliation quasi complète en moins d’une semaine. Quand on sait qu’elle est active dès les premiers jours chauds du printemps, qu’il y a 2 à 3 générations dans l’année, qu’elle passe l’hiver sans souci et qu’elle s’attaque à presque toutes les espèces et variétés de buis, mieux vaut être vigilant. Cette petite chenille à tête noire, dont le corps vert jaune est strié de bandes sombres, doit être surveillée au jour le jour jusqu’à l’automne. Surtout en mars, juin et septembre. La tâche est délicate car c’est à l’intérieur du buis, qu’il faut la débusquer, le papillon aimant pondre à l’ombre. La présence de cocons, de toiles ou fils de soie est un indice sérieux. En cas d’attaque, les feuilles brunissent, sèchent et finissent toutes par tomber. Enlevez-les chenilles à la main, nettoyez et brûlez les déchets. Pour limiter les invasions futures, vaporisez le feuillage avec un spray végétal à base de pyrèthre accepté en agriculture biologique, installez des pièges à phéromones qui viendraient piéger l’adulte ou introduisez des nématodes, ces parasites naturels qui détruisent les larves. Renseignez-vous auprès de jardineries compétentes.

Prévenir, la première ligne de défense

Sachez que les problèmes viennent sur des plantes affaiblies, lorsqu’il fait humide et chaud ou qu’il y a des blessures, conséquences de la taille. Aussi dans les endroits confinés et ombragés ou dans ceux qui ne laissent pas l’air circuler. Enfin, lorsque les plantations sont très serrées et compactes. En cas d’achat de nouvelles plantes, soyez particulièrement vigilants.

Mulchez les pieds, cela empêchera les spores de champignons de se développer par fortes pluies. Dans les sols trop acides, ajoutez un peu de chaux pour les rééquilibrer. Et surtout, surtout, n’oubliez pas d’engraisser et fertiliser les plantes pour augmenter leurs défenses.

Tailler ou ne pas tailler ? En tous cas désinfecter !

Avec la taille, la résistance du buis diminue, il devient alors plus sensible. Moins vous taillez, mieux la plante pourra résister. Généralement on taille en juin pour profiter de la beauté des jeunes pousses avec pour un résultat impeccable, une retouche en septembre. Avec l’arrivée des parasites, il semble judicieux de se limiter à une seule taille par an. L’automne plus frais semble être un bon moment, en dehors des périodes de gel. En tout état de cause, retenez que les jeunes feuilles, fragiles, sont les plus sensibles. Evitez donc de tailler en plein soleil pour ne pas les brûler ou avant des pluies chaudes qui augmenteraient la présence de champignons. Et l’essentiel, on ne le dit jamais assez, est de veiller à désinfecter impeccablement les outils, avant et après la taille.

Alternatives au buis

Quelques plantes à feuillage persistant, acceptant d’être taillées régulièrement, pourraient remplacer le buis dans les jardins :

  • Ilex crenata, houx à petites feuilles crénelées, au port compact et à croissance lente ;
  • Lonicera, le chèvrefeuille arbustif, tel L. pileata  ou L. nitida pour des haies plus hautes ;
  • Euonymus japonicus ‘Microphyllus’, le fusain du Japon, pour des bordures de 50 cm de ht ;
  • Osmanthus tel O. x burkwoodii  pour les grands topiaires ou O. delavayi  à protéger des vents du nord et de l’est ;
  • Ligustrum delavayanum, le troène, un des meilleurs choix pour les topiaires à protéger des vents froids.
  • Berberis buxifolia ‘Nana’, l’épine vinette à feuillage épineux qui rappelle celui du buis

Merci !

à Yves Coquette (du Garden Center Paul Coquette à Rhode-Saint-Genèse, avenue de la forêt de Soignes 349) de nous avoir confié son expertise sur ce sujet délicat. www.coquette.be

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