Le virus… du jardinage

Une petite toilette ne fait pas de tort surtout quand on a tout le temps de s’attarder dans les coins et recoins

Nous avions préparé un article sur les balades printanières à concocter dans les jardins de bulbes en Belgique et en Hollande. Mais à la suite du confinement général, nous l’avons rangé au placard. Serait-ce le temps alors de calmement repenser ou entretenir le jardin ? Sans doute, vous êtes nombreux à n’avoir pas attendu notre appel. Le beau temps y est pour quelque chose. Avec lui, un léger réchauffement, la montée de sève, le gonflement des bourgeons après un drôle d’hiver qui n’en n’est pas vraiment un. Pour les retardataires, voici quelques idées d’occupation.

Propre et net

Un premier nettoyage a un effet direct sur le moral. Commencez par la tonte de la pelouse et surtout par le rafraichissement des bordures avec un taille bordure ad hoc, électrique ou à la main. D’un seul coup, le petit côté soigné et briqué de votre jardin vous sautera aux yeux et vous réconfortera. Ce geste facile est aussi très efficace. L’herbe sera maintenue à distance de vos massifs de fleurs, de framboises ou de groseilles.

Ensuite, opération bois morts. Faites le tour du jardin et éliminez les branches mortes desséchées. On les reconnait à leur couleur noire ou brun foncé ou parfois presque blanche chez les framboisiers. Procédez aussi à la taille des branches vivantes des rosiers et arbustes. Gardez toujours à l’esprit qu’un oiseau aimerait traverser leur ramure. En d’autres mots, laissez l’air pénétrer à l’intérieur de la plante. Un principe général. Lorsqu’une plante est très abîmée et qu’il ne lui reste que deux ou trois tiges, retaillez-la d’un tiers pour qu’elle se refasse une nouvelle charpente.

Arbustes à floraison estivale

Taillez les arbustes qui ont déjà fleuri comme le forsythia et ceux à floraison estivale comme les buddléias, lavatères, Caryopteris et autres rosiers. Ne touchez pas ceux à floraison printanière tardive comme les lilas, seringats, corètes et spirées bientôt prêts à nous régaler.

Rabattez les clématites d’été, – viticella, texensis… -, à plus ou moins 30 cm du sol, au-dessus de deux boutons bien visibles. Pour les clématites à floraison printanière, de type montana, ce n’est pas le moment car elles aussi sont sur le point de fleurir.

En vous promenant au jardin, vérifiez tous les liens qui attachent vos plantes à un tuteur ou un fil. Evitez qu’ils ne serrent trop les branches car ils pourraient alors provoquer de vilains bourrelets.

Grand nettoyage de printemps

Coupez les parties sèches des plantes vivaces et des graminées. Elles s’enlèvent facilement. Deux options. Soit, vous les menez au compost, soit, vous les taillez avec le sécateur ou l’ébrancheur sur place en petits morceaux. Ou mieux, comme nous, jetez-les sur le gazon et broyez-les avec la tondeuse. Il sera alors très facile de les recycler comme paillis sur votre parterre. Ce mulching maintiendra l’humidité au sol, le protégera du ruissellement et l’allégera en favorisant l’action des vers de terre tout en favorisant la formation d’humus. Mais attention, n’oubliez pas auparavant de le nettoyer des herbes dites mauvaises ou des semis indésirables. Et là, vient le moment d’occuper ceux qui cherchent des activités au grand air… Si le sol est humide, rien de plus facile de les enlever à la binette, accompagnés par le rouge – gorge qui adore picorer lorsque la terre est remuée. C’est comme qui dirait, pour chacun, prendre possession de son territoire.

Une chute des températures à l’occasion d’une nuit étoilée est toujours possible. Méfiez-vous des gelées blanches tardives. Les fameux saints de glace, Mamert, Pancrace et Servais, incontournables pour les jardiniers et fêtés les 11, 12 et 13 mai, sont encore loin. Les jeunes plantes fraîchement écloses sont trop vulnérables.

 Compost

Maintenir et, si possible augmenter la teneur du sol en humus doit être l’objectif premier de tout jardinier écoresponsable. Le compostage accélère la formation d’humus, tout en permettant le recyclage biologique de tous les déchets du jardin et de la cuisine. Il imite les processus naturels de décomposition dans la forêt. Destiné à parfaire la structure du sol, il nourrit les êtres vivants qui s’y trouvent, augmente sa capacité de rétention d’eau et sa porosité. L’air et l’eau circulent mieux dans un sol ameubli et les racines des végétaux pénètrent plus facilement à la recherche d’éléments nutritifs. En le produisant nous-mêmes, nous rendons à la terre un peu de ce que nous lui avons pris.

Videz donc vos bacs à compost et répandez le fond de leur contenu bien décomposé et mûr, – presque noir-, précieusement, au pied des rosiers, fruitiers, du potager et des nouvelles plantations. S’il y a du surplus, n’hésitez-pas à en déposer sur vos massifs fraichement nettoyés et au pied des haies.

Au balcon

Dans les pots ou les jardinières, songez à renouveler la terre de surface des plantes installées depuis quelques temps. Ajoutez également du compost, cela leur donnera du « peps ». Peut-être, est-il temps, avant la reprise de croissance, d’offrir un contenant plus grand à celles dont les racines débordent ? Quant aux projets nouveaux de plantations, prenez de l’avance et nettoyez convenablement les pots qui ont déjà servis d’autres années. Mi-mai, tout sera fin prêt pour accueillir les nouvelles élues.

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