Un jardin en pente, un casse-tête ?

Une aubaine sans aucun doute ! Un terrain plat est souvent ennuyeux et lassant. Très vite on devine ses limites alors que dans une parcelle vallonnée, les différences de niveau modifient la perception réelle qu’on peut avoir de ses dimensions. Les dénivelés créent du relief et de la dynamique à l’ensemble et mettent spécialement en valeur les végétaux ou les éléments de décor. Ils rendent le jardin plus vaste, plus varié ou plus original.

Lorsqu’on descend au jardin, le regard est conduit progressivement vers sa partie basse ; la vue en surplomb est surprenante, voire insolite et permet d’admirer facilement sa structure. A la Renaissance italienne, les architectes l’avaient déjà compris, c’était une manière de théâtraliser la composition. Pour suggérer de l’espace, il est donc judicieux de tirer parti de ces dénivelés.

Si l’envie vous vient de découvrir 2 magnifiques jardins en forte déclivité, rendez-vous ce dimanche 11 octobre prochain dans ceux du Garden’s day organisé par le Rotary de Rhode-Saint-Genèse.

Les défis

Les avantages d’un terrain en pente sont nombreux.  Les défis également. Aménager un jardin avec une grande déclivité, ça ne s’improvise pas. Exposition, érosion des sols et risque de glissement ; autant de critères à prendre en compte avant de se lancer dans l’aventure. Surtout s’assurer de la stabilité du terrain avant toute plantation ou tout aménagement. En cas de grand dénivelé, des travaux de terrassement se révèlent nécessaires pour créer des paliers successifs. Construits perpendiculairement à la pente, il est utile d’en varier les longueurs pour leur assurer une meilleure intégration. Murets en pierres sèches ou maçonnés, fascines en bois, gabions, retenues en béton ou en acier Corten, tout est bon.

En divisant la parcelle, il faut aussi penser à relier les parties entre elles par des cheminements qui invitent à la promenade. Des sentiers, pas japonais ou allées engazonnées qui viennent adoucir le relief, attirer le regard et rythmer l’ensemble. Tout doit être bien pensé à l’avance car le dénivelé rend les déplacements plus pénibles d’un bout à l’autre du terrain. Et que dire des brouettes et tondeuses à pousser. Cela dit, attention au choix du matériau. Le gravier a toutes les chances de dégringoler au plus vite.

Chez Isabelle

Isabelle, Anne-Sophie et Philippe ont, avec quelques autres amateurs éclairés, accepté d’ouvrir exceptionnellement les portes de leur éden. Au sommet d’une rue étroite, Isabelle habite une maison de village cachant un jardin de 60 ares que rien ne laisse supposer. A l’arrière, la vue est à couper le souffle. Environ 18 m de dénivelé sépare la terrasse du bas du jardin, une ancienne carrière lovée dans un impressionnant amphithéâtre de verdure. Il y a 6 ans, conquise au premier coup d’œil, elle n’a pas hésité une seconde à l’acquérir. Aidé de l’entreprise Louis Lechat, le précédent propriétaire féru de jardinage, avait saisi l’opportunité de créer plusieurs espaces aux ambiances bien différentes. Une terrasse avec piscine, un premier petit potager avec poulailler et ruches, un deuxième avec serre et carrés de plantation surélevés, une terrasse engazonnée propice aux jeux, une prairie naturelle avec fauchage tardif, une roseraie, un coin intimiste près du feu, un étang dans le creux du vallon, des parties plus arborées et un escalier bordé d’hydrangeas. Sans oublier des îlots plantés et répartis de-ci, delà au beau milieu de la pelouse pour faire rebondir l’œil et inciter à la promenade. Chez Isabelle, les frontières du jardin sont gommées, elles s’ouvrent sur le paysage environnant.

Chez Anne-Sophie et Philippe

Qui pourrait imaginer qu’un endroit de rêve et de sérénité, au silence ponctué par le chant des grenouilles, se cache à l’arrière d’une rue étroite, passante et bruyante. Après avoir longé le sentier fleuri qui borde une ancienne demeure de famille construite en 1923, l’effet est saisissant. Sur la terrasse, on découvre diverses perspectives et points de vue offerts par la déclivité du terrain. L’étang en contrebas en est le point d’orgue. Il reçoit les eaux de ruissellement mais surtout réfléchit la lumière comme un miroir. Cela fait 8 ans qu’Anne-Sophie et Philippe ont investi ce lieu enchanteur. Après avoir débroussaillé et enlevé des dizaines et des dizaines d’épicéas sans intérêt, ils commencent par recréer au centre une trouée, fenêtre magique vers l’étang. Puis, en se prenant au jeu, ils travaillent des échappées, gardent plusieurs lignes de fuite et installent des haies en rétrécissant un rien la perspective tout en évitant une sensation d’enfermement. Les escaliers qui structurent l’espace sont remis en état, les murets également ; puis viennent les plantations et les visites des pépinières et des fêtes des plantes à la recherche de coups de cœur. Ils achètent la parcelle voisine ensauvagée qui cache un 2^ème étang et un ruisseau et la réhabilitent patiemment. Ici, les projets foisonnent sur un terrain de jeu d’1ha200 ; ici, l’enthousiasme reste guidé par la passion.

Garden’s day, dimanche 11 octobre de 10h à 18h

Rotary de Rhode-Saint-Genèse : 8 jardins à visiter à Rhode-St-Genèse et dans le Brabant wallon

Pour les réservations : https://www.rotarygardensday.be