Coups de cœur du mois de mai

Cette année a une saveur particulière grâce au grand retour des fêtes des plantes et des portes ouvertes des jardins. De quoi repérer, dénicher ou se laisser tenter
Xanthoceras sorbifolium

A notre stand « Coups de cœur des exposants » de la Fête des plantes et du jardin d’Aywiers, nous présentons régulièrement quelques plantes rares, nouvelles, curieuses, trop peu plantées ou simplement belles. Quelques-unes nous ont fait de l’œil.

Délicat comme un Xanthoceras sorbifolium

Difficile de retenir le nom de cet arbuste ou petit arbre originaire de Chine qui commence par un X. Difficile aussi de le reconnaître quand il n’est pas en fleurs. Son qualificatif de sorbifolium fait en effet référence à un sorbier, avec des feuilles composées tout en légèreté, qui deviennent dorées à l’automne. Pendant sa floraison généreuse et charmante d’environ 4 semaines, le feuillage disparait presque derrière des petites grappes d’étoiles blanches au cœur rouge faisant parfois penser aux fleurs du marronnier. Parfumées, elles sont très mellifères… un détail qui compte. A l’automne, des fruits en capsule libèrent de minuscules graines comestibles au goût de châtaigne. Certains cuisiniers adeptes de curiosité aiment aussi goûter à son feuillage.

Acceptant tout type de sol, rustique et facile à vivre sans aucune taille particulière, jamais malade, il pousse sans souci au soleil ou à la mi-ombre. Avec une silhouette adulte tournant autour des 2 ou 3m de haut sur 2m de large, il est vraiment intéressant pour les petits jardins. Etonnant donc qu’il ne soit pas plus planté.

Repéré au stand de la Pépinière Cassano, www.arbo-cassano.com

Généreuse comme la rose ‘Augusta Luise’

En 1999, à l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de Goethe et en hommage à la Comtesse Augusta-Louise de Stolberg-Stolberg, une de ses célèbres correspondantes, la rose ‘Augusta Luise’ a été créée en Allemagne par le rosiériste obtenteur Tantau. Elle appartient à cette famille de rosiers buissonnants ou arbustifs dominants au XXème siècle, les hybrides de thé, aux longues tiges et grandes fleurs solitaires ou en bouquets de 2 ou 3. Ses fleurs très doubles, – environ 40 pétales -, sont grandes, – environ 12 cm de diamètre -, et offrent des couleurs changeantes entre le champagne et le rosé. Remontant, vigoureux et compact, ce rosier d’1m de haut sur 80 cm de large, fleurit pendant tout l’été. Parfumé, ce qui n’est pas toujours le cas des hybrides de thé, il offre une bonne résistance aux maladies et au gel et est idéal pour la culture en pot, la fleur coupée ou les bouquets. Un rosier moderne de la collection « Nostalgie » de Tantau qui rappelle les rosiers d’autrefois.

Du même obtenteur, on peut retenir deux autres rosiers très robustes à la floraison ininterrompue, ‘Artemis’ ou ‘Aspirin Rose’, – qui a reçu le label ADR pour sa résistance aux maladies -, chacun blanc crème aux reflets roses.

Repéré au stand de la Pépinière Les Roses de Daniel Schmitz ; http://lesrosesdedaniel.be

Rare comme l’Aconitum austroyunnanense

Quoi de plus surprenant qu’un aconit grimpant ! Sans doute, connaissez-vous cette plante vivace fidèle qui exhibe des grappes de fleurs bleues ou jaunes en forme de casque romain. De la famille des Renonculacées, le genre Aconitum est composé d’une bonne centaine d’espèces. Aconitum napellus, le plus courant dans les jardins, ressemble au Delphinium qu’il remplace de plus en plus par les jardiniers déçus par sa difficulté de culture. Cela dit, le grand défaut du genre est la toxicité de l’ensemble de la plante, pour l’homme et certains animaux d’où son sobriquet d’« aconit tue-loup ».

Aconitum austroyunnanense est une version grimpante, volubile, comme l’espèce A. hemsleyanum, qui se faufile parmi les arbustes. Natif de l’Himalaya et du Yunnan à l’origine de son nom, il montre de grandes feuilles palmées en 3 parties puis fin août, début septembre, des fleurs bleu violet profond, en forme de casque de Jupiter. Appréciant le soleil ou la mi-ombre, un sol riche et humifère, il tolère les sécheresses et pousse sur un support pour pouvoir s’enrouler jusqu’à environ 2 m de haut. L’idéal, comme pour la clématite, est de la planter la tête au soleil et le pied à l’ombre. Pour encourager sa floraison, il est judicieux de le laisser en place. Un seul hic… les limaces et escargots qui apprécient le jeune feuillage.

Repéré au stand de la Pépinière Thierry et Sandrine Delabroye ; http://les-vivaces-de-sandrine-et-thierry.fr/

Légère et naturelle comme Pimpinella major ‘Rosea’

Il y a des années, nous l’avions découverte et puis injustement oubliée. Nous étions donc ravies de la redécouvrir. Injustement méconnue des jardiniers, Pimpinella major ‘Rosea’ de la famille des Apiacées (anciennement Ombellifères), est originaire d’Europe de l’Ouest et du Caucase. Parfaitement adaptée à nos climats, elle cousine avec la carotte sauvage avec qui souvent on la confond. De son élégant feuillage de fougère, émergent en été des ombelles plates de petites fleurs étoilées fort visitées par les insectes butineurs.  La forme ‘Rosea’, plus rare que le type, s’en distingue par ses fleurs rose pâle et une silhouette un peu plus modeste, jusqu’à 55 cm de hauteur en fleur.  

Parfaite pour les zones naturelles du jardin, peu exigeante, non invasive et d’une infinie légèreté, son allure sauvage allège les compositions. Sans prétention, elle se marie avec des géraniums vivaces, marguerites, népétas, alliums, Sanguisorba ou Thalictrum. Lorsque les conditions sont favorables, en sol léger et frais, elle se ressème spontanément. Oui, elle est tout simplement, une bien jolie ombellifère, comme on les aime.

Repérée sur différents stands de pépiniéristes spécialisés en plantes vivaces

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