Toujours à l’affût d’une découverte, d’une nouveauté, d’une rareté, qu’il est bon de reparcourir les allées engazonnées bordées de pépiniéristes affairés derrière leur stand truffé de feuillages attrayants, de fleurs colorées ou de fruits alléchants. Malgré la pluie et le vent, l’enthousiasme est toujours là, le rendez-vous toujours passionnant. Pour nous, à la Fête des plantes et des Jardins d’Aywiers, c’est l’occasion de pointer quelques coups de cœur, primeurs ou vraies curiosités.
Pour tes beaux yeux

‘Smiling Eyes’, ‘Angel Eyes’, ‘For your Eyes only’, ‘Blue Eyes’, ‘Eyes for you’, ’Eye of the Tiger’… voilà une série originale de rosiers qui attirent le regard des amateurs depuis plus de 10 ans. Originaires des steppes du proche Orient, Iran et Irak notamment, on les appelle aujourd’hui les hybrides de persica, – anciennement hybrides d’Hulthemia -, toutes des variétés exceptionnelles assez différentes de la rose classique. Au look d’hibiscus, leurs fleurs semi-doubles, en bouquets légers, parfumées, élégamment chiffonnées ont un cœur caractéristique très contrasté tâché de pourpre. Compacts, d’une hauteur d’environ 60 à 80 cm, ces rosiers ne souffrent pas de la sécheresse, acceptent des sols pauvres, ingrats ou secs et résistent bien aux maladies. La culture en pot ne leur pose aucun problème. A cela, s’ajoute une floraison répétée de juin à octobre, ce qui ne gâche rien. Le charmant ‘For your Eyes only’ exhibe une robe saumon avec quelque nuance d’abricot, devenant rose lilas en vieillissant. A découvrir notamment aux pépinières Lens et Bruno Parterre.
Rosa ‘Smiling Eyes’ Rosa ‘Angel Eyes’
www.brunoparterre.be, www.lens-roses.com
Inconnu au bataillon
A l’avant plan
Lamprothyrsus hieronymi, cela vous dit quelque chose ? Cette graminée vaporeuse présentée au stand de la pépinière L’autre Jardin, est appelée le plumeau argentin. Elle a de l’avenir. D’une hauteur d’1,50m, son feuillage léger, joliment arqué a le grand avantage d’être persistant alors que ses fleurs, des plumes argentées apparaissent au printemps et à l’automne. Certains disent qu’elle ressemble à l’herbe de la pampa, Cortaderia selloana, mais en beaucoup plus élégant. Venant du sud, elle supporte la sécheresse sans souci et résiste même aux températures négatives de – 10 à – 15°C. Un bon conseil, plantez-la en plein soleil dans un sol bien drainé, abritez-la des vents froids et protégez-la les 2/3 premières années avec une voile d’hivernage pour qu’elle puisse s’installer. Nous l’avions aperçue en Angleterre dans le fameux jardin de gravier de Beth Chatto à Elmstead en Essex.
Délicat comme un camélia
Mis en avant par les Pépinières Vent Val et Bonnivers, x Gordlinia grandiflora est le résultat d’un croisement entre Franklinia alatamaha, petit arbre rustique et caduc de la famille des Théacées aux somptueuses couleurs d’automne et Gordoniana lasianthus de la même famille, aux grandes fleurs blanches, dont le feuillage est persistant mais moins rustique. L’idée du croisement de ces 2 plantes, était d’allier la rusticité de l’un avec la persistance du feuillage de l’autre. Le résultat ? Un petit arbre à croissance rapide d’environ 3m de haut pour 2 de large. Ses fleurs blanches parfumées, dont le cœur est serti de grandes étamines jaunes, s’épanouissent tardivement de juillet à septembre. Elles font penser à un camélia d’automne, Camellia sasanqua, à fleurs simples. Le feuillage étroit et semi-persistant prend de belles couleurs rouge orangé à l’automne. Son principal défaut étant un certain manque de rusticité, – jusqu’à – 12°C -, il faut impérativement le planter en situation chaude à l’abri des gelées, dans un sol acide humifère et bien drainé, sous un épais paillage pour le protéger du froid en hiver et du sec en été.
Surprenant cousin des euphorbes
Alchornea davidii présenté par Philippe Leclercq ne ressemble pas vraiment à une euphorbe. Etonnant, il exhibe un jeune feuillage très coloré, rose fuchsia devenant peu à peu rose, saumon puis jaune et vert tendre au cours de l’été et enfin flamboyant à l’automne avant de tomber. Au printemps, cette couleur rare et étonnante ressemble à celle des Toona sinensis ‘Flamingo’ et Acer brillantissimum. La feuille aussi grande que celle de la vigne de Coignet, Vitis coignetiae, ne passe pas inaperçue. En revanche, les fleurs apparaissant en avril-mai sont plutôt insignifiantes. Malgré ses origines chinoises subtropicales, cet arbuste au port fastigié d’environ 1,50 à 2 m de haut repart de la souche après une gelée importante pouvant aller jusqu’à – 20°C. Le mieux est donc de planter cet arbuste au soleil ou à mi-ombre, dans une terre drainée, pas trop sèche, à l’abri des vents froids et secs qui pourraient abîmer ses bourgeons. Primé déjà lors du printemps 2017 à la Fête des jardins de Saint-Jean-de-Beauregard près de Paris, il a depuis lors fait ses preuves.
Philippe Leclercq, 00 33 6 09949158