Jardiniers en herbe

Il y a les crèches, les écoles et les jardins. Tous des lieux d’apprentissage de la vie enfants admis. A nous les parents de leur réserver des petits coins de nature, des racines d’enfance

Rien de plus gai pour un enfant que de jouer au jardin et découvrir la nature, les fleurs, les parfums, l’herbe mouillée de rosée, les papillons virevoltant et les vers de terre se faufilant dans la terre. Qui ne se souvient avoir effeuillé un pissenlit, tressé des couronnes de pâquerettes, savouré une fraise des bois ou compté les petits pois d’une bête à bon Dieu ? Les premiers émois dans la nature restent magiques et sont gravés pour toujours telle une délicieuse petite madeleine. Le temps suspend son vol.

Des idées

La plupart des artisans du jardin, architectes paysagistes, pépiniéristes ou simples jardiniers ont tous, du plus loin qu’ils s’en souviennent, un souvenir d’enfance lié à ce monde merveilleux bien différent du quotidien. Des sensations de plénitude qui reviennent régulièrement à la surface.

Offrir aux enfants un petit bout de lopin est le must. Si ce n’est pas possible, sur la terrasse ou le balcon, l’un ou l’autre pot et un sac de terreau. Avec trois fois rien, le jeune jardinier peut donner libre cours à son imagination et observer la vie de la nature.  Plus les tâches sont simples, plus il y met toute son énergie. Ne cherchez pas à compliquer. Cela doit rester avant tout amusant. Inutile d’imposer les corvées à votre enfant. Inutile de le punir en l’envoyant « aux limaces » ou « aux mauvaises herbes ». Responsabilisez-le. Avec quelques outils et un arrosoir, il veillera à la bonne santé de son coin de terre.

Semer du bonheur

Pour commencer, choisissez les plantes qui poussent rapidement avec un résultat garanti. Évitez les graines minuscules difficiles à manipuler, celles qui risquent de pourrir ou celles qui exigent de la chaleur. Au rayon des fleurs, jetez votre dévolu sur les capucines, elles vous le rendront au centuple pendant de nombreuses années. Naines, elles forment des bordures gaies, colorées et toniques alors que grimpantes, elles culminent à 2m le long d’un grillage ou d’un tipi. Les graines se sèment en place dès le mois de mai. Dans la même idée, optez pour le souci, – pourtant sans soucis -, qui pousse partout et relève les compositions de ses couleurs pétaradantes. Et n’oubliez pas que les fleurs de capucine et de souci rendent les salades des mamans originales et inoubliables.

Le tournesol géant en impose au jardin. Un soleil de plus à contempler. Non seulement les grosses graines germent facilement en place mais en plus elles poussent à vue d’œil. Jusqu’à  devenir finalement une force de la nature et dépasser le bout du nez de son jardinier…

Pour semer à l’avance, à l’intérieur, voici une petite astuce à prendre ou à laisser. Prenez des rouleaux de papier de toilette vides, coupez-les en deux, remplissez-les de terre, faites un trou au milieu avec un crayon et ajoutez délicatement la semence. Vaporisez ou arrosez et installez les semis tout frais à la lumière. Puis patiemment, attendez et observez. Un vrai régal.

A grignoter

Si l’enfant a l’occasion de déguster sa propre production, l’élan jardinier est garanti.

Un petit potager reste à la portée du premier venu. Un mètre sur un mètre de terre et 4 planches de bois pour marquer les contours. Ou un grand pot rempli de bonne terre. Sans tambour ni trompette. La courgette est simplissime à réussir. Verte, lignée, jaune, longue ou ronde, c’est selon. Semez la grosse graine aplatie ou plus facile encore, achetez dans une jardinerie un petit plant tout préparé.  Elle pousse vite et bien. Aux grandes fleurs jaunes succèdent les « fruits » qui ne perdent pas de temps pour grossir de jour en jour et nous surprendre.  

Avec les radis, jamais de déconvenues. Offrez un sachet de semences à semer en place. La magie va opérer toute seule. Pareil pour les graines de salade à couper ou les plants de laitues. Pour les veinards qui possèdent de grands espaces, essayez aussi les coloquintes, calebasses et autres cucurbitacées qui finiront en déco d’halloween.

Au rayon des gourmandises, les petites fraises remontantes dites des « quatre saisons ». Mignonnes, elles ne prennent pas de place. Installez les plantules dans un pot ou en bordure du potager. Rien de tel que d’en grignoter à chaque passage pendant tout l’été.

L‘eau et le sable

Le sable et l’eau font la paire dans les endroits du jardin réservés aux enfants. Ne les cachez pas derrière les buissons mais trouvez leur une place au soleil près de la maison pour que les petits se sentent en sécurité. A titre de pataugeoire, une grande bassine, un vieux réservoir, une auge ou un demi-tonneau en bois étanche sont une belle alternative aux modèles en plastique préfabriqués dont les tons criards ne s’intègrent pas toujours dans les jardins. Complétez cette aire de jeux par une balançoire ou un goal de football en bois.

Apprivoiser la faune

Laissez quelques coins du jardin à l’état sauvage et ne les nettoyez pas systématiquement à l’automne. Les oiseaux et les insectes trouveront là de quoi se nourrir et se loger. Ajoutez des abris pour les aider à passer l’hiver. Des nichoirs sur les arbres et des hôtels à insectes.

Cabanes de jeux, maisons perchées et autres abris de jardins

Qu’elles soient cachées dans la cime des arbres ou derrière quelques arbustes, les cabanes sont le refuge intime des petits. Fabriquez-les avec quelques branches de saule fichées dans le sol, vous serez surpris de les voir couvertes de verdure dès la première année tant la croissance du saule est rapide. Plus simplement, formez un tipi sans chichi avec quelques tiges de bambous ou branches de noisetier et à leur pied, semez des haricots d’Espagne, des pois de senteur ou des capucines grimpantes qui finiront par les recouvrir au creux de l’été.

De saison

En hiver quand l’apprenti jardinier se repose au coin du feu, c’est le moment de penser aux narcisses ‘Paperwhite’ qui parfument délicatement les salons à l’époque de Noël. Ils poussent et fleurissent dans un grand vase sans avoir besoin de terre. Les bulbes sont simplement déposés au ras de l’eau sur des graviers ou billes multicolores. Si le vase est transparent, c’est très amusant de regarder les racines s’enchevêtrer dans un joyeux méli-mélo. Pour ceux qui n’osent pas se lancer, il reste toujours ce bon vieux cactus qui tient toujours le coup dans les conditions extrêmes.

Plume de carotte

Avez-vous déjà tendu l’oreille pour écouter la nature, cet immense terrain de jeu où les possibilités d’émerveillement sont infinies ? Les Éditions Plume de carotte vous les font partager. A découvrir. www.plumedecarotte.com

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