News de septembre 2022

Les temps changent et ne se ressemblent pas. En 2021, les inondations, en 2022, les sécheresses à répétition, les incendies… Les glaciers reculent ou s’effondrent, le réchauffement climatique crève les yeux. A nous de résister !

Dans cet avenir peu encourageant, quelques bonnes nouvelles ! Qu’il s’agisse d’un peu de belgitude, de prestigieuse commande, d’une résurrection ou d’une nouveauté, laissons-nous bercer par ce vent d’optimisme !

Bas Smets

Un nom à retenir ! Peut-être le savez-vous déjà ? L’architecte et paysagiste belge Bas Smets est choisi par la ville de Paris pour son projet de réalisation des jardins autour de la nouvelle Notre-Dame. Durable, épuré, tout en sobriété, il laisse la place aux arbres pour ramener la nature dans la ville et la place à l’eau, symbole de la vie, particulièrement dans ce lieu qui a surmonté un terrible incendie. Voici venir de nouvelles perspectives et un nouvel équilibre avec le fleuve qui longe l’esplanade grandiose.

Peut-être avez-vous déjà découvert son génie créateur dans le Centre d’art de la Fondation Luma à Arles ou à Anvers, dans le nouveau quartier Nieuw Zuid situé derrière l’impressionnant Palais de Justice ? A suivre !

Oui, c’est l’heure de positiver, d’innover, créer, composer, inventer !

www.bassmets.be

Victoria boliviana, une nouveauté XXL incroyable

Peut-être avez-vous déjà eu la chance de vous émerveiller devant un nénuphar géant, star de la grande serre du jardin botanique de Meise ? Peut-être y avez-vous posé votre chérubin en équilibre instable ?

Victoria cruziana

Nommés en l’honneur de la Reine Victoria, Victoria cruziana et amazonica, de la famille des Nymphéacées, sont tous deux des nénuphars géants originaires d’Amérique du Sud. Flottant à la surface des eaux calmes, le rebord de leurs feuilles circulaires, sert à repousser les autres plantes et à capter un maximum de lumière. Leurs nervures très structurées permettent de supporter jusqu’à une trentaine de kilos.

Désormais, il faudra compter sur une 3ème espèce, V. amazonica, la plus grande au monde parmi les espèces aquatiques, qui vient d’être découverte ou plutôt redécouverte au Jardin botanique de Kew à Londres. Pas vraiment nouvelle, puisqu’elle y était présente depuis plus de 100 ans. En accord avec des experts botanistes boliviens et à la suite d’analyses ADN, le verdict est tombé : il s’agit bien d’une espèce différente, vivant à l’état sauvage dans le nord-est de la Bolivie. Ces feuilles peuvent mesurer jusqu’à 3 m de large.

V. cruziana

Dans un contexte où on s’inquiète de diverses menaces d’extinction de plantes dans leur milieu naturel, il est rassurant d’apprendre que plus d’un millier d’espèces de plantes sont découvertes chaque année.

Pour contempler les 3 Victoria, rendez-vous donc aux Royal Botanic Gardens de Kew ; la visite est toujours un réel enchantement : www.kew.org

Résurrection du brome des Ardennes, une espèce disparue

© Jardin botanique de Meise

Encore une nouvelle positive et réconfortante pour la conservation de la nature en Belgique ! Disparu depuis 1935, le brome des Ardennes, Bromus bromoideus, une des espèces les plus rares au monde et la seule endémique (unique dans son aire géographique) en Belgique est réintroduit avec succès, dans un champ d’épeautre bio à Ciney, après un long parcours de patience et d’opiniâtreté  !

Pour la petite histoire, voici quelques extraits d’un article paru en octobre 2006 dans Eden Magazine (n°25) :

« Qui se souciait encore du brome des Ardennes avant un matin de septembre 2005 ? Seuls s’en souvenaient les propriétaires de flore belge antique dont il illustrait la couverture ! Aujourd’hui mis à l’honneur, son sauvetage est salué par-delà les frontières.

Le brome, Bromus, du grec bromos, avoine, est le nom d’un genre de plantes herbacées de la famille des Poacées. Le Bromus bromoideus est une graminée assez commune aux inflorescences en panicule formées d’épillets glabres assez grands contenant beaucoup de fleurs. Découvert en 1821, lié aux moissons, il ne représentait rien d’autre qu’une mauvaise herbe des champs d’épeautre. Il ne se développait que dans les sols exclusivement calcaires des provinces de Liège et de Luxembourg, notamment dans les régions de Comblain-au-Pont, Rochefort et Beauraing.  

Hélas, les changements des techniques agricoles, le recul de la culture de l’épeautre au profit du blé et l’augmentation des prairies sonnèrent le glas du brome. Il fut récolté la dernière fois en 1935. Depuis, il a fini par disparaître. Quelques jardins botaniques et collectionneurs privés, à compter sur les doigts de la main, en détenaient quelques plants ou semences.

C’est ici qu’intervient le docteur Dave Aplin, botaniste collaborateur au Jardin Botanique National de Meise. Il participe au réseau Ensconet (European Native Seed Conservation Network), un réseau européen déterminant les meilleures méthodes de collecte et de conservation des graines dans le but de sauvegarder et restaurer les plantes menacées d’extinction.  

Intéressé par notre brome et après de longues recherches, il découvre quelques graines dans les caves de la banque de semences du Jardin Botanique de Meise.  Vu l’enjeu et leur bon état de conservation, il décide de les faire germer en laboratoire. D’une part à Meise mais aussi en Angleterre dans la célèbre banque de graines ‘Millenium Seed Bank’ de Wakehurst Place dans le Sussex, dépendant des Royal Botanic Gardens de Kew.

L’incroyable se produit. Les graines germent début septembre 2005 ! Des jeunes plants issus de leur germination, il récolte des semences, les unes pour constituer la réserve et les autres pour tester le pouvoir germinatif de la deuxième génération, leur résistance aux conditions météorologiques et leur comportement à l’air libre.

Restait l’ultime étape, la réintroduction délicate en milieu naturel. »

Aujourd’hui, la boucle est bouclée. La morale de l’histoire ? Il est plus que temps de confirmer le rôle primordial joué par les jardins botaniques et les banques de graines dans la conservation des espèces végétales les plus menacées au monde.

www.jardinbotanique.be

Au fil des saisons

La rentrée est bien là ! Les idées et propositions foisonnent. Il y en a pour tous les goûts. Les fêtes de plantes redémarrent, les cours, formations, conférences et portes ouvertes des pépinières également, les destinations « pommes » et tout ce qui va avec, pressoir, jus, vins de fruits …

  • Pour les amateurs de roses, le mois de septembre commence avec la 59ème édition du Concours International des roses nouvelles du Roeulx dans les jardins de l’Ancien Hôpital Saint-Jacques. Des obtenteurs du monde entier y présentent leurs créations devant un jury d’experts. Les 3 et 4 septembre : www.rosesleroeulx.be
  • Pour les fous de plantes rares ou inhabituelles, rendez-vous le dimanche 11 septembre de 10 à 17h, à la Journée des collectionneurs de la Pépinière Lowgardens à Zundert, juste de l’autre côté de la frontière belgo-néerlandaise  : www.lowgardens.com

Pour d’autres bons plans, consultez l’agenda Au Fil des Saisons : www.fwhnet.be

Attention, coups de soleil

Oui, les pommes elles aussi, peuvent avoir des coups de soleil ! Sur la face tournée vers l’extérieur, elles peuvent présenter de vilaines taches brunes. Surtout chez les jeunes arbres, les basses tiges ou les arbres palissés moins fournis en branches. Leurs tissus se nécrosent et finissent par pourrir à la suite de la brûlure. Nous avions déjà aperçu le phénomène il y a 2 ans et voilà qu’il se répète cette année.

Les fruits des vieux arbres ou des hautes tiges, sont relativement épargnés car ils reçoivent plus d’ombre. Dans les vergers conservatoires et chez les obtenteurs, voici donc un nouveau défi : sélectionner des variétés résistantes aux aléas climatiques comme les canicules et sécheresses à répétition.  

S.O.S liseron

Non, ce n’est pas une blague. Adoptez une tortue d’Hermann, tortue terrestre, elle viendra grignoter les jeunes et moins jeunes pousses de liseron, cette peste fidèle qui ne vous abandonne jamais. C’est une révélation de Pierre Lavallée, jardinier, pépiniériste, – il a développé une collection nationale de pulmonaires -, et propriétaire du magnifique « Jardin Remarquable » du Beau Pays à Marck dans le nord de la France.

Lors de notre visite mi-juillet, nous avons redécouvert ce lieu enchanteur, un jardin botanique composé d’une vingtaine d’espaces extérieurs, une serre pour les plantes d’Australie et de Nouvelle-Zélande, un désert mexicain et une serre pour les papillons et les oiseaux tropicaux en semi-liberté. Un paradis pour les petits et les grands. www.jardindubeaupays.fr

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