On reconnait un jardin de femme à plusieurs éléments communs. Une même notion de beauté, de rigueur, de soin des détails mais aussi à ses couleurs tendres et surtout à ses rondeurs, ses courbes, ses ondulations qui ondoient tranquillement pour apporter douceur et sérénité dans un cadre plus strict. Dans ce type de mise en scène, les végétaux de forme arrondie sont rois.
Tout de suite se bousculent dans votre esprit, les images de ces boules de buis indémodables qui rythment les compositions ou de ces célèbres moutonnements à la Wirtz devenus incontournables dans les créations contemporaines. Oui, l’art topiaire met la sphère et la fantaisie de son concepteur en lumière. Quoi de plus facile en effet que de tailler une plante en boule. Quoique… Les sphères parfaites sont rares. Parfois trop aplaties, souvent ovales, presque coniques. Les techniques pour y arriver ne sont pas toujours évidentes. Les uns utilisent la cisaille à l’envers et taillent de haut en bas en se plaçant au milieu du buis, les autres commencent le travail en rétrécissant la base ou en laissant s’étoffer le milieu, en attachant au tronc une ficelle comme repère ou en confectionnant un gabarit. Beaucoup laissent tomber les bras et renoncent à l’exercice.
Ceci dit, quelques végétaux à l’allure sphérique ne nécessitent pas tant d’ardeur ou de pugnacité. Une simple petite taille de rafraichissement et le tour est joué. Pensez donc aux champs de lavandes du midi ou aux vagues de Pennisetum alopecuroides, ces graminées devenues les grandes classiques des jardins, qui font le dos rond lorsqu’elles sont taillées au printemps. D’autres se développent naturellement rondement sans avoir recours au sécateur. Et là, cela devient intéressant vu le manque de temps qui court aujourd’hui et les tendinites du sécateur que certains appellent « jardinite ». Ces formes apparues souvent artificiellement sont dues à l’intervention des pépiniéristes qui les ont sélectionnées et multipliées. Leurs lignes sont sans doute moins rigoureuses que celles qui sont taillées mais elles restent néanmoins remarquables. Repérez donc dans les catalogues ou sur internet les végétaux qualifiés de globosum, globosa, globularia ou encore glomeratus. Vous n’aurez que l’embarras du choix. Voici quelques exemples intéressants à prendre ou à laisser.
Cryptomeria japonica ‘Globosa Nana’ Viburnum x globosum ‘Jermyns Globe’
Du côté des arbres
Dans les jardins et les villes où la place est comptée, les arbres en boule répondent présents. L’érable à feuilles de platane, Acer platanoides ‘Globosum’, le robinier faux acacia, Robinia pseudoacacia ‘Umbraculifera’, gardent leur houppier bien arrondi même sans être taillés. Fraxinus excelsior ‘Globosa’ synonyme de ‘Nana’, à la croissance lente, forme lui aussi, lorsqu’il est greffé sur tige, une boule compacte de 2 à 4m d’envergure. Le Catalpa bignonioides ‘Nana’ aux grandes feuilles caractéristiques du genre, a lui aussi cette même allure.
Quelques conifères nains sont également à retenir : Pinus mugo ‘Mops’, P. m. ‘Gnom’ ; Cryptomeria japonica ‘Globosa Nana’ ou Thuja occidentalis ‘Danica’.
Fagus sylvatica Pinus mugo ‘Mops’ Fraxinus ornus ‘Meczek’
Au rayon des arbustes
Le buis, atteint parfois par de vilaines maladies, peut être remplacé par Lonicera nitida appelé parfois le buis du pauvre ou par Ilex crenata, le houx à feuilles de buis. Ils se modèlent de la même manière. Sans oublier l’if, Taxus baccata, pour les formes plus grandes.
Jardin de la Mare aux trembles Berberis et Allium
Parmi les plantes vivaces
C’est la saison des Allium, ces aulx d’ornement qui se parent de grandes inflorescences blanches ou bleu-violet. Des charmants pompons plus ou moins grands selon le cultivar qui ajoutent aux massifs des touches plutôt graphiques. Plus tard dans la saison viendra le tour des chardons d’ornement, les Echinops aux petites boules bleues caractéristiques, des Dahlia pompons et autre Zinnia aux couleurs bigarrées et pourquoi pas, dans les pots, quelques agapanthes élégantes.
Dahlia ‘Cornel Bronze’ Echinops ‘Taplow Blue’ Allium karataviense
