L’amarante et le ricin, des beautés follement exotiques

Deux plantes annuelles décoratives et originales au look un rien sophistiqué

Dans les jardins, les pots et les bouquets, elles ne passent pas inaperçues. Immenses, spectaculaires voire extravagantes ou délirantes, elles sont là pour égayer les lieux trop sages. La couleur fuchsia, grenat, cramoisie, bordeaux ou … amarante de leurs fleurs et fruits réveille les massifs et donne du peps aux compositions. Plantes vivaces dans leur aire d’origine mais cultivées en annuelles chez nous, de croissance rapide, elles sont faciles à vivre. Présentes du creux de l’été jusqu’aux gelées, elles sont un point focal dans les jardins et sur les terrasses.

Immortelle amarante

En grec, son nom signifie, qui ne fléchit jamais. Intéressant pour une plante qui pousse en une saison jusqu’à 1m de haut et de large. L’immortalité en est le symbole ; à l’automne, elle fait partie des dernières floraisons. Originaire d’Amérique centrale et du sud, de la famille des Amaranthacées, appelée la céréale des aztèques, vous l’aurez compris, elle est un aliment très ancien et là-bas, une véritable institution. Riches en protéines, ses minuscules petites graines roses cuites dans l’eau à la manière du quinoa sont appréciées depuis la nuit des temps. Sans gluten, elles ont encore de l’avenir devant elles. En Asie, on consomme également les grandes et larges feuilles ovales d’un vert lumineux ou pourpre dans les salades ou à la place des épinards. Ce n’est donc pas un hasard que l’amarante se retrouve dans les potagers à côté des légumes traditionnels.

Peu de fleurs ont donné leur nom à une couleur. Pas vraiment rouge, plutôt pourpre velouté, une teinte indéfinissable qui a fait la réputation des robes des ecclésiastiques ou des rubans d’apparat. De juillet à octobre, son éclat incomparable ne faiblit pas ; il persiste même lorsque les tiges sont séchées. A l’intérieur, dans les bouquets, les fleurs coupées tiennent impeccablement pendant 8 jours. Une qualité. Quelques sélections se doivent d’innover, en exhibant des fleurs non pas amarante mais vertes, blanches ou orange. On aime ou on n’aime pas.

Les épis sont retombants ou dressés en fonction des espèces et des sélections. L’amarante queue de renard, Amaranthus caudatus, est la plus célèbre avec ses longues inflorescences pendantes de près de 40 cm. Quelques sélections valent la peine : ‘Rotschwanz’ : rouge foncé, ‘Coral Fountain’, rouge corail ou ‘Green Pearls’ et ‘Green Cascade’, dans les nuances de vert. Amaranthus cruentus porte des épis dressés comme des grandes plumes. Elles sont rouge sang chez ‘Velvet Curtains’, rose et crème chez ‘Alegria’. A. tricolor ‘Flaming Fountain’ exhibe des feuilles panachées flashy qui ne laissent pas indifférents.

Ricin toxique

En rang d’oignons

Originaire d’Afrique tropicale et de l’ouest asiatique, de la famille des Euphorbiacées, le ricin commun, Ricinus communis, est la seule espèce du genre. Arbustive dans les pays chauds, il est gélif chez nous et dès lors considéré comme une annuelle. Son origine tropicale est indéniable. Avec une silhouette imposante, de 1m50 à 3m de haut, sur une tige pourpre clair, solide et robuste comme du bambou, il présente des grandes feuilles palmées, lustrées, vertes ou pourpres, au diamètre d’environ 20 cm. Attention, poison. Il est utile de prévenir les enfants qui passeraient par là.

Les fleurs rouges et jaunes, insignifiantes et discrètes, groupées en épis serrés au bout des tiges, ne font pas le spectacle. Il faut attendre début juillet, lorsqu’apparaissent les fruits, des capsules sphériques couvertes d’épines douces de couleur pourpre amarante, restant présentes jusqu’en octobre. Ils contiennent des graines rouge brun très toxiques lorsqu’elles sont ingérées directement. Cela dit, l’huile de ricin qui en est extraite est quant à elle, utilisée notamment en application externe pour hydrater, adoucir la peau, fortifier les ongles ou les cheveux.

A épingler :  R. c. ‘New Zeeland Purple’ aux feuilles rouge pourpre presque violettes, R. c. ‘Carmencita’ au feuillage rouge foncé et ‘Carmencita pink’ aux fruits roses, ‘Impala’ au feuillage bordeaux ou ‘Zanzibarensis’, un des plus grands aux très, très grandes feuilles vert foncé.

Faute de place, inutile de se lamenter. Optez pour un pot sur une terrasse bien ensoleillée. Choisissez un contenant suffisamment grand, mettez-y dans le fond, des billes d’argile ou du gravier pour améliorer le drainage et ajouter du terreau mélangé avec du compost et de la bonne terre de jardin.

Mode d’emploi

Frileuses, ces plantes exotiques sont cultivées comme des annuelles. Semez les graines à l’abri, en avril, dans une terrine. Repiquez dans un pot plus grand si nécessaire et après l’arrivée des Saints de glace, mi-mai, plantez-les en pleine terre dans un sol riche, en plein soleil. A ce moment-là, un semis directement en place est aussi possible. S’il y a du vent, tuteurez les tiges, c’est plus prudent ; en cas de sécheresse, paillez sans attendre. Lorsque les premières gelées apparaissent en fin de saison, il suffit d’arracher les plantes. Quelques semis spontanés apparaitront sans doute l’année prochaine…

Où trouver les semences ?

  • Sans hésiter chez l’excellente petite pépinière Silène qui en propose quelques-uns : www.silene.be
  • Ou chez l’incontournable Kokopelli qui en offre une très grande sélection : www.kokopelli-semences.fr   
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