Ces majestés les séquoias

On sait que les séquoias sont des grands conifères pour grands jardins Mais saviez-vous qu’ils figurent parmi les géants du monde végétal ?
Sequoiadendron giganteaum au Jardin Botanique de Dortmund

Vous êtes sans doute au courant. Pioneer Cabin Tree, le séquoia qui a grandi pendant plus de 1000 ans dans le Calaveras Big Trees State Park en Californie vient de tomber lors de la tempête du 8 janvier dernier. Un véritable désastre pour un arbre impressionnant, – plus de 45 m de haut et 10 m de diamètre -, un des plus connus de la région. Dans les années 1880, on n’avait rien trouvé de mieux que de creuser la base de son tronc pour laisser passer des charrettes et puis des autos. Une attraction touristique d’un goût douteux. Aujourd’hui il a définitivement tiré sa révérence. Qui était-il ? Un séquoia géant.

Séquoia géant ou séquoia toujours vert ?

Les confusions sont fréquentes entre Sequiadendron giganteum appelé familièrement séquoia géant et Sequoia sempervirens, séquoia toujours vert à feuilles d’if. Appartenant à la famille très ancienne des Taxodiacées, ces deux genres différents de grande taille et endémiques de Californie, défient le temps grâce à une endurance hors du commun. Leur épaisse écorce spongieuse, douce et fibreuse de couleur brun orange rouge qui leur vaut d’être baptisés redwood est tout-à-fait étonnante. Elle résiste à la chaleur et protège les arbres des incendies tout comme d’éventuelles maladies.

Il est vrai, les américains sont très fiers de leurs séquoias, ces monstres sacrés dont l’origine du nom viendrait  de celui du chef indien See-Quayah, inventeur de l’alphabet Cherokee. Mais il ne faut pas oublier qu’il fut une époque, – il y a un bon million d’années, au temps des dinosaures -, où les séquoias étaient aussi nombreux dans notre vieille Europe.  

Sequoiadendron giganteum, le séquoia géant

Malgré l’adjectif qui le décrit, il n’est pas le plus grand en hauteur mais en réalité le plus gros en terme de volume ce qui lui vaut aussi l’appellation de Mammouth tree. Les anglais qui aiment toujours se démarquer en matière de botanique le nomment Wellingtonia gigantea en l’honneur du Duc de Wellington, – mais oui -, vainqueur de  la bataille de Waterloo. Pourquoi pas ?

Découvert au milieu du XIXe lors de la ruée vers l’or, il est avant tout un montagnard. Il croit sur les flancs de la Sierra Nevada, – d’où son surnom de Sierra redwood -, en pleine lumière et ne craint ni le froid ni la sécheresse. Les plus réputés, « General Sherman », de 2500 à 3000 ans d’âge – et « General Grant », – de 1500 à 2000 ans d’âge -, en hommage aux généraux de la guerre de sécession, culminent à près de 90m de haut dans le Parc National des Séquoias au centre-est de la Californie. Le premier ayant une circonférence de plus de 31,4m serait le plus gros arbre du monde (beaucoup plus volumineux que S. sempervirens à la circonférence de 24m max). On trouve chez nous quelques beaux spécimens dans les grands parcs ou arboretums.

De forme conique, dense, différents détails le distinguent. Des branches pendantes à l’extrémité relevée, une écorce résistante brun rougeâtre, un tronc évasé comme équipé de contreforts et à sa base, des boursoufflures caractéristiques, appelées broussins. Les feuilles se présentent en écailles bien collées aux rameaux regroupés en touffes. Froissées, elles dégagent une odeur d’anis alors que celles de S. sempervirens une odeur d’agrume, plus précisément de pamplemousse.

Sequoia sempervirens, toujours vert, à feuilles d’if

Toujours vert ? Certes mais en cela il ne diffère pas du Sequoiadendron. En revanche, ses aiguilles sont aplaties comme celle d’un if, plus courtes en début et fin de rameaux avec deux raies blanches en dessous. Un bon truc pour le reconnaître.

Incontestablement le plus haut du monde, dépassant les 115m  en divers endroits, – alors que le S. giganteum a une hauteur maximum de 90 m -, il est aussi élancé qu’un immeuble de 40 étages. Pas du tout montagnard, il prospère à l’ombre, dans les zones côtières du Pacifique de San Francisco jusqu’à l’Oregon, sous un climat aux températures modérées, à l’atmosphère humide. C’est le coast redwood. Hyperion aux mensurations XXL de 115,55m de haut, le plus élevé en taille, pousse dans le Parc National de Redwood. Vous aurez sans doute compris que dans nos contrées, il ne se développe pas facilement. Le champion de Belgique vit sa vie à l’arboretum de Tervuren.

Une écorce de couleur rougeâtre, une silhouette étroite et colonnaire, un rien ébouriffée, des rameaux  horizontaux voire un rien relevés aux extrémités et des rejets fréquents au niveau de la souche le caractérisent.

Cousin, le séquoia de Chine

Pour corser le tout, un cousin de la même famille, baptisé Metasequoia glyptostroboides vient troubler les esprits curieux. Il avait littéralement disparu des milieux naturels jusqu’en 1941 lorsque 3 sujets vivants sont découverts dans le Sichuan par un garde forestier chinois en balade. Lui aussi est un colosse, à croissance rapide, – 15m en 20 ans -, à la silhouette étroite et conique, au tronc bien droit, poussant sous des climats chauds, qui peut culminer à 50 ou 60 mètres de haut dans des endroits ensoleillés et dégagés. Un détail très particulier le distingue de ces deux cousins. Son feuillage n’est pas persistant mais prend une belle couleur rouge cuivrée à l’automne avant de tomber. Magique.

Sur le web

Et si l’envie vous prend, surfez sur la vague du site www.sequoias.eu ou de www.monumentaltrees.com

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