L’érable … du Japon ? Non …de chez nous

Vous savez qu’à la Sainte Catherine, tout bois prend racine Mais saviez-vous qu’en Wallonie l’érable est à l’honneur pendant la semaine de l’arbre ?
Erable-plane ©Ir.-Marin-CLEDA

Oui, chaque année en novembre, la région wallonne fête un arbre. 2016 est consacrée à l’érable après le charme en 2015 suivant le sorbier, le saule et le houx. L’érable certes mais pas n’importe lequel. Pas l’élégant  du Japon ni celui d’Amérique du nord aux couleurs chatoyantes dignes de l’été indien mais plutôt celui de nos contrées, appartenant à notre patrimoine, sans doute moins spectaculaire et qu’on oublie parfois. Et pourtant, lié à notre terroir, bien adapté à nos climats, mellifère, il n’a que des qualités : solide, rustique et résistant. Nous voulons aujourd’hui vous présenter un trio de choc que vous connaissez déjà certainement : le sycomore, le plane et le champêtre. Leurs caractéristiques communes ? Des feuilles découpées en lobes profonds et des fleurs regroupées en grappes donnant naissance à des fruits ailés, les samares. Ceci dit, il est souvent délicat de les distinguer.

Sycomore ou faux platane

Dans nos régions, l’érable sycomore, Acer pseudoplatanus, ou « faux platane » est le plus courant.  Géant, le plus grand de la famille, il a un dôme immense et un port assez étalé. Au bout de 60 ans, il peut culminer à 20/30 m de haut en étouffant par son ombre tout ce qui pousse en-dessous. Très vigoureux, il rejette facilement de la souche. Dès qu’il y a le moindre espace de lumière, un sol profond et frais, il s’acclimate sans sourciller. On le dit résistant à la pollution et aux grands vents.

Il a le nom de sycomore car ses feuilles ressemblent à celles d’un figuier, sukomoros en grec. Ses larges feuilles d’environ 20 cm de long sont palmées ou grossièrement dentées, le revers est presque glauque et les bourgeons jaune verdâtre. Ses fleurs jaunes en grappes terminales pendantes apparaissent  en même temps que les feuilles vert-bronze. Attention aux graines qui germent quand elles touchent le sol.  

Il existe de nombreuses variétés dont :

  •  ‘Brilliantissimum’ : à la croissance lente et compacte, – 15 m à l’âge adulte -, dont les petites feuilles apparaissent blanc rosé, voire « crevette »  au printemps et deviennent orange ou vert pâle panaché de jaune en été ;
  • ‘Prinz Handjery’ : assez compact lui aussi, au feuillage rosé à la sortie des bourgeons puis restant bien coloré avec une panachure jaune associée à un revers violacé pendant tout le printemps. La variété ‘Nizetii’ lui ressemble ;
  • f. variegatum ‘Leopoldii’ : une variété ancienne aux feuilles mouchetées de rose jaunâtre beaucoup plantée dans les parcs ;

Plane ou blanc

Présent en Europe dans les climats continentaux frais et de montagne, l’érable plane, Acer platanoides, appelé parfois érable blanc est souvent confondu avec le premier A. pseudoplatanus. Le feuillage et l’époque de floraison sont différents, de quoi pouvoir les distinguer même si pour corser le tout on nomme parfois celui-ci « faux sycomore ». Quelle pagaille !

L’érable plane a des feuilles plus fines et plus architecturées que celles du sycomore, elles ressemblent à s’y méprendre à celles du platane, – d’où son nom d’A. platanoides -, mais en moins coriaces et plus petites. Certains observateurs pensent qu’elles auraient servi de modèle à la feuille d’érable stylisée du drapeau canadien. Palmées et découpées avec quelques longues dents bien pointues, leur revers est de couleur verte et les bourgeons rouges. En automne, elles virent au jaune ou même parfois à l’orange.

Quant à la floraison en bouquets ronds dressés, – et non pendants comme chez le sycomore -, jaune acidulé, elle apparait dès le mois de mars avant la venue des feuilles  et non pas en même temps. Il est à noter enfin que sa taille est moins imposante que le premier. Le tronc est court et souvent divisé en grosses branches maîtresses.

Quelques cultivars moins grands :

  • ‘Drummondii’ : le plus connu aux feuilles panachées argenté jaune quand il débourre ;
  • ‘Globosum’ : dont la cime dense est une tête toute ronde sur un petit tronc. Il est souvent planté dans les petits jardins ou le long des avenues.
  • ‘Crimson King’ : intéressant pour son feuillage pourpre.

Haie champêtre

On trouve l’érable champêtre, Acer campestris, à l’état spontané dans les haies des régions calcaires. C’est une valeur sûre assez répandue, que la haie soit champêtre ou taillée. Très accommodant quant à la nature du sol, il se développe plus lentement que les 2 autres et supporte bien la taille mais si on le laisse aller, il s’élève en dôme à  environ 12/15m.

Les petites feuilles, –  3/8cm -, très foncées aux dents arrondies sont légèrement brillantes. Elles débourrent un peu rosâtre et virent au jaune d’or en automne. Les rameaux sont très serrés ce qui  rend l’ensemble assez opaque en hiver. Quant aux fleurs en petits bouquets de corymbes jaune verdâtre, elles sont bien dressées au printemps.

Semaine de l’arbre

Voilà l’occasion pour la région wallonne de mettre à l’honneur chaque année, une essence indigène et d’y sensibiliser le grand public. Pendant une semaine, fin novembre, diverses activités sont organisées sur le sujet. Diverses communes sont sélectionnées pour la distribution de plants. Informez-vous auprès de votre commune ou surfez sur le site de la région pour savoir où, quoi, quand et comment cela se passe : www.environnement.wallonie.be/dnf/semarbre

Partager