Un arbuste, c’est quoi exactement ? Les botanistes s’entendent pour dire qu’en théorie c’est une plante à tiges ligneuses, – qui fait du bois ; ce qui n’est pas le cas d’une plante vivace -, d’une hauteur inférieure à 7m. Cela dit, dans un jardin où la place est comptée, l’arbuste devient la pièce maîtresse. Et quand il conjugue plusieurs attraits à lui tout seul, il fait mouche. Un rosier qui fleurit, produit des fruits et dont le feuillage jaunit à l’automne est certainement plus intéressant qu’un forsythia ou un lilas qui ne donnent des fleurs que quelques jours par an et qui après, quelconques, se font oublier pendant 11 mois et demi. Il est judicieux de se renseigner chez des spécialistes.
Capable de pousser tout seul, sans grand entretien ni division nécessaire à la plupart des plantes vivaces, il séduit naturellement le jardinier pressé d’aujourd’hui. A part une taille de mise en forme au sécateur ou à la cisaille et un apport de compost à ses pieds, il ne demande rien d’autre qu’un brin de patience, – trois ans généralement -, pour occuper sa place définitive au jardin.
A Marks Hall, des rangées d’orangers du Mexique ondulent et structurent le lieu
Au bon endroit
Au bon endroit ou plutôt dans un sol qui convient avec la meilleure orientation. En ce qui concerne le sol, il est judicieux de déterminer s’il est neutre, acide ou calcaire. Inutile de planter un rhodo dans un sol calcaire et le forcer à survivre. Pourquoi vouloir à tous prix contrarier la nature ? Méfiez-vous aussi des sols trop lourds et argileux ou a contrario trop légers et sablonneux. Pas de romarin dans l’argile ni de sureau dans le sable. D’où l’intérêt de s’adresser à des pépiniéristes qui connaissent leur métier.
En ce qui concerne l’orientation, sachez par exemple qu’un amateur de plein soleil, se morfondra à l’ombre. Résultat ? Un rosier couvert de feuilles mais dépourvu des fleurs tant attendues. Attention enfin à la rusticité ou la sensibilité au gel : chez nous, un céanothe, un laurier sauce ou une véronique arbustive, appelée Hebe, ne parviendront pas à résister à l’hiver, sauf conditions très particulières. Lorsque l’humidité stagnante s’ajoute aux gelées, il y a peu de chance de survie. Cela dit, il faut aussi se méfier ces dernières années, des périodes de sécheresse estivale de plus en plus longues, qui gâtent aussi certains arbustes.
Viburnum plicatum ‘Mariesii’
A quel moment planter ?
Jamais en période de gel, ni dans une terre gorgée d’eau ou sèche à souhait ! Si vous choisissez un arbuste à racines nues (c’est souvent moins cher), plantez-le entre octobre et février. S’il est préparé en conteneur, tout est permis du moment qu’il soit arrosé, surtout après une plantation de mars à août. Arrosez-le généreusement et pendant tout l’été et l‘automne qui suivent l’installation. Ne pensez surtout pas que les pluies feront le travail à votre place, dans la plupart des cas, elles ne suffisent pas. En cas de sécheresse, attendez et laissez-l ’arbuste en pot à l’ombre jusqu’à la fin de l’été, il sera plus facile à surveiller. Pour les espèces fragiles ou délicates, d’origine méditerranéenne ou pas trop rustiques, il est prudent d’attendre le début du printemps, pour permettre à l’arbuste de s’installer avant d’affronter l’humidité et le froid de l’hiver. En revanche, les arbustes bien robustes à feuillage persistant et ceux qui aiment un sol sec ou très drainant sont idéalement plantés en septembre-octobre. A retenir.
Au jardin de Millgate, les arbustes assurent la trame du jardin
Savez-vous planter … ?
Pas de précipitations. Avant de faire le trou, déposez le nouvel arrivé à l’endroit idéal, pour le contempler de différents points de vue, tout en tenant compte de sa taille adulte définitive. Si c’est l’endroit idéal, plantez selon les règles de l’art. Munissez-vous d’une bêche, d’un arrosoir rempli d’eau, d’un tuteur si nécessaire, de compost et d’une poignée d’engrais à action lente.
Creusez un trou suffisamment grand pour que les racines soient bien étendues. S’il faut placer un tuteur, – pour que la plante ne se couche pas au moindre coup de vent -, c’est le moment : avant de déposer l’arbuste au fond du trou pour ne pas endommager les racines. A propos de celles-ci, rafraîchissez-les en leur coupant quelques centimètres, surtout si d’aventure elles forment un chignon, résultat d’un trop long séjour dans un contenant devenu trop petit. Il est indispensable dans ce cas, de bien décompacter la motte. Puis, ameublissez le fond et les côtés du trou par des petits coups de bêche, jetez-y le compost et l’engrais et placez délicatement le nouveau trésor. A quelle profondeur ? Retenez que généralement le collet, – cette zone entre les racines souterraines et la tige -, doit être au niveau du sol.
Refermez, tassez bien la terre pour qu’elle colle aux racines et arrosez abondamment. Faites une cuvette autour de la plante qui retiendra efficacement l’eau d’arrosage. Paillez l’arbuste avec de la tonte de gazon, des feuilles mortes ou du carton pour garder l’humidité et éviter l’apparition d’adventices. Vous lui donnerez le maximum de chances de reprises.
Des arbustes sur tige ?
Pourquoi pas ! Ils occupent peu de place au sol, attirent le regard à mi-hauteur et ajoutent au jardin un étage supplémentaire. D’où l’idée de le faire paraître plus grand. Ils n’ont pas leur pareil pour encadrer une entrée, souligner un banc ou un ornement de jardin, donner du relief à un massif. Greffés sur des tiges à 60, 90 ou 120 cm du sol, ils ont un port naturel assez compact. Renseignez-vous au rayon des viornes, hydrangeas, rosiers…qui font merveille. A découvrir.
Rosier sur tige au Jardin des Sens à Merzig