Tous plus beaux les uns que les autres, ils structurent les jardins et composent une symphonie de couleurs qui fait craquer les cœurs. Le spectacle est inoubliable dans les grandes propriétés des Cornouailles. Même si parfois un tantinet criard.
Découverts par les chasseurs de plantes tels les Wilson, Forrest et Cox, ils proviennent de différentes contrées, de la Chine, l’Himalaya mais aussi du Caucase, de l’Europe et l’Amérique du nord. Il en existe des milliers et des milliers. Des rhodos à la floraison printanière en gros pompons sur un feuillage persistant mais aussi des azalées, arbustes cousins à feuillage persistant ou caduc. Plus moyen de se tromper entre les deux, en disant « rhodo », le parcours est sans faute et vous serez immédiatement compris.

Le réussir
Certains disent qu’il n’est pas donné à tout le monde. Avec une terre légère, fraîche, acide et riche en humus, aucun souci à se faire. A la mi-ombre, en sous-bois aéré, l’effet est garanti. Ce qui n’est absolument pas le cas en terre calcaire, en plein soleil, dans des sols trop lourds gorgés d’eau. Ne le laissez pas devenir souffreteux. Si votre terre ne lui convient pas offrez-le à votre voisin ! Ne vous focalisez pas sur le rhodo, il existe bien d’autres opportunités à tenter.
Ceci dit, il offre une palette de couleurs assez incroyable, allant du blanc au rouge en passant par le jaune, l’orange, le rose et le bleu. De quoi les marier à l’infini et assouvir les appétits. Pour égayer ces masses sombres et vertes sans grand attrait en dehors de leur floraison, voici quelques plantes vivaces ayant les mêmes exigences et poussant dans les mêmes conditions.
Sous mon arbre
Le rhodo se plait dans les sous-bois à l’abri des grands arbres. Il est protégé des vents et des courants d’air et ses fleurs printanières demeurent à l’abri du gel. Mais il peut se contenter de moins. L’un ou l’autre arbre ou grand arbuste à la frondaison fine ou légère peut convenir. Du moment qu’il laisse passer lumière et gouttes de pluie. Attention à l’arbre qui appauvrit le sol, à celui qui a des racines peu profondes ou très nombreuses comme bouleau, hêtre, marronnier, peuplier, noyer et autre tilleul. En revanche, ‘érable japonais, le robinier et le févier sont de merveilleux compagnons.

Couvre-sol
Considérés comme végétaux de seconde zone, les couvre-sol, sont indispesnsables. Non seulement ils habillent le pied des rhodos mais aussi y maintiennent la fraîcheur. Important quand on sait que leurs racines affleurent le sol.
- Pervenche, Vinca. A feuillage persistant, sa floraison de début de printemps est bleue ou blanche selon les variétés. Vinca minor constitue de véritables tapis très performants.
- Waldsteinia ternata. Egalement à feuillage persistant, style fraisier, il forme des petits coussins imperméables aux mauvaises herbes. Peu répandu dans les jardins, ses fleurs jaune citron ressemblent à des boutons d’or.
- Dicentra. Il existe beaucoup de cultivars aux fleurs roses, rouges ou blanches ressortant bien sur un feuillage élégamment découpé. Ses rhizomes sont vigoureux.
- Epimedium. Ce genre réunit des petites plantes au feuillage séduisant, persistant ou semi-persistant. Robustes, elles colonisent le sol. Une floraison de printemps et souvent de belles colorations des feuilles à l’automne.
- Geranium macrorrhizum, endressii et x cantabrigiensesont très efficaces. Leur végétation dense occupe le sol par leurs rhizomes souterrains.
- Pachysandra terminalis pousse à travers tout grâce aux rhizomes qui s’étalent juste en dessous du sol. Petites fleurs blanches en mai sur un feuillage compact et persistant.
- Symphytum grandiflorum ou ibericum est un charmant couvre-sol dont les petites fleurs blanc crème illuminent les coins d’ombre.
- Tiarella cordifolia et ses nombreux hybrides s’étendent en tapis. Les petites fleurs blanches en épis dressés s’ouvrent en mai, juin au-dessus d’un feuillage vert frais.
- Montia sibirica, le pourpier de Sibérie offre une longue floraison rose dès mai, pendant 2 à 3 mois. Il se ressème à l’envi.
- Aspérule odorante, Galium odoratum. Sans souci, couverte de minuscules fleurs blanches de mai à juillet, elle est charmante, tapissante et odorante.
Vinca Epimedium Montia
Plus haut
Parmi une nuée de solutions, voici quelques végétaux à retenir :
- Astilbe. Les nombreux hybrides sont reconnaissables à leurs plumeaux de toutes couleurs appréciant particulièrement les sols humides.
- Aruncus dioicus ou barbe de bouc. Elle offre pendant l’été des épis blancs comme ceux des astilbes. Solide, elle forme des touffes assez denses.
- Anémone du Japon. Une fois installée, elle se débrouille toute seule. Au rendez-vous chaque fin d’été lors de sa floraison.
- Rodgersia. Ses fleurs, elles aussi, évoquent les astilbes alors que ses feuilles très décoratives font penser au marronnier.
- Digitales. Bisannuelles, elles se ressèment et se disséminent à mi-ombre. Un classique.
- Myosotis vivace, Brunnera macrophylla. Il est réputé pour ses grandes feuilles en forme de cœur parfois marginées ou marbrées d’argenté. Des tas de petites fleurs bleues type myosotis s’ouvrent entre mars et juin.
- Ancolies. Il ne faut jamais s’en priver. Grâce à leur semis abondant, on les retrouve partout dans le jardin. En fleurs de mai à juin, elles apportent légèreté et grâce.
- Filipendule ou reine des prés. Bonne fille, toute simple, elle reste attrayante pendant sa longue floraison estivale. La variété dorée éclaire les coins ombragés.
Digitalis Aruncus Brunnera
Rodgersia Filipendula Aquilegia
Fougères
Incontournables, elles tiennent à merveille ce rôle de compagne. Bien rustiques, elles se plaisent à l’ombre, aiment l’humus et la fraîcheur. Pas véritablement exceptionnelles mais tout en finesse et délicatesse. De quoi alléger quelque peu la masse sombre des rhodos. Il y en a pour tous les gouts. La fougère mâle, la femelle mais aussi la royale, Osmunda regalis ou la jolie Dryopteris erythrosora aux jeunes frondes couleur cuivre.
Osmunda Dryopteris
Bulbes
Jamais on n’oubliera les tapis de bluebells, les petites jacinthes des bois couvrant les sous-bois anglais. Ni à l’automne les marées de cyclamens s’épanouissant au pied des arbustes. De véritables tableaux. Sans oublier les anémones des bois, narcisses, ornithogales et scilles.
Bluebells Anémone Cyclamen