Hydrangea paniculata

Dans le clan des hydrangeas, il y en a pour tous les goûts. Gros plan sur les fleurs en forme de panicules
H. p. 'Vanille Fraise'

Vous avez dit hydrangea  ou hortensia ?  Ces arbustes, plusieurs dizaines d’espèces  américaines ou asiatiques appartiennent au genre Hydrangeaceae. Leur qualité première est une très longue floraison. L’hortensia désigne plus familièrement l’ Hydrangea macrophylla, classique des classiques que nos grands-mères affectionnaient tant et dont la Bretagne fait la réclame au bord des façades de ses chaumières. Des variétés aux têtes bien rondelettes mais pas seulement. Dans cette famille,  on repère aussi des têtes plates ou bonnets de dentelles, les « lacecaps » des jardiniers d’Outre-mer. Ceci dit, notre propos  vise cette fois les hydrangeas aux inflorescences paniculées, en grappes d’épillets.

L’espèce Hydrangea paniculata, facile à vivre, n’a ni l’apparence générale, ni les fleurs, ni le feuillage, ni le port d’un hortensia.  Grand arbuste de 2 à 3m de haut, originaire des montagnes du Japon et du sud-est de la Chine, il fleurit tout l’été au soleil ou à la mi ombre. Ses fleurs appelées thyrses ont un petit look de fleurs de lilas. Sa rusticité est excellente car sauf exceptions -notamment H.Praecox – il fleurit sur le bois de l’année et se moque des gelées printanières. Il tolère tous types de sol et s’adapte à peu près partout à condition de n’avoir ni les pieds dans l’eau ni les pieds trop au sec. Un sol légèrement argileux et une terre fraîche riche en humus sont idéaux car ils ne s’assèchent pas trop rapidement en été. Une terre de bruyère n’est absolument pas indispensable. Si le sol est acide, tant mieux, s’il est neutre, pas de souci mais s’il est calcaire, la chlorose s’invitera à coup sûr car la plante ne pourra pas assimiler ses éléments minéraux. Un épais paillis de feuilles mortes, tontes de gazon, fumier ou compost est toujours le bienvenu. Il protégera les racines superficielles.

Le blanc est la couleur dominante des fleurs de H.paniculata.  Les colorations se nuancent pendant tout l’été- le blanc se casse de rose- et à l’arrivée de l’automne elles s’accentuent suite à la dégradation des pigments. Les traits qui nous font préférer un cultivar à un autre tiennent à très peu de choses. Cela dépend d’abord de la date de floraison, de la forme conique plus ou moins allongée et de la répartition des fleurs fertiles et stériles. Les premières sont franchement minuscules alors que les secondes, disposées à la façon d’un trèfle à quatre feuilles, forment une couronne tout autour. Elles n’existent que pour attirer les insectes et les quelques humains charmés par les têtes bien pleines de fleurs stériles. 

H. p. ‘Grandiflora’ aux panicules courtes et arrondies est traditionnellement présent dans les vieux jardins. Quelques variétés plus récentes sont à épingler. Dans le genre « grosses fleurs » qui ne ploient pas sous leur poids, essayez ‘Phantom’ et ‘Limelight’ dont les tiges rigides et épaisses tiennent bien la route. A conseiller aux jardiniers dégoûtés de leurs ‘Annabelle’. Pour leur petit côté léger, plantez ‘Brussels lace’, ‘Praecox’ ou ‘Kyushu’ qui a le chic de rester vert jusqu’au moment de la fanaison et ce même au soleil. ‘October Bride’ assez tardif, garde sa blancheur très longtemps alors que les autres entament leur décoloration. Les sélections les plus réussies dans la gamme des roses et des rouges, outre le ‘Pink Diamond’ aux nombreuses fleurs stériles, sont les excellents ‘Pinky Winky’ et ‘Early Sensation’ (Mérite aux Journées de Courson) ou encore le ‘Vanille Fraise’ dont le mélange des couleurs est  spectaculaire voire un rien flashy. A noter enfin, les longs pétales ondulés blancs de H.P. Great Star ‘Le Vastérival’ sélectionné dans le jardin normand de la Princesse Sturza .

Taille

Il n’est pas toujours facile de tailler un hydrangea. Tout dépend de la famille à laquelle il appartient. Pour éviter les erreurs et questionnements, ne les taillez pas trop tôt. Sauf bien sûr, quelques tiges pour les bouquets. Pour supprimer les fleurs fanées, mieux vaut attendre les repousses du printemps, fin mars-début avril. Elles serviront de protections naturelles aux jeunes bourgeons floraux situés juste en dessous. Pour aérer et rajeunir l’ensemble, supprimez chaque année au ras du sol les plus anciennes branches situées au centre. Agées d’au moins trois ans, elles sont reconnaissables à leur écorce crevassée. On coupe à 50 cm du sol les tiges de plus de 5 cm de diamètre d’un arbuste très vieux.

 ASTUCES

Bouquets. La tenue en vase de la branche d’hydrangea est irréprochable. Une quinzaine de jours. Si les fleurs piquent du nez, ajoutez un peu d’eau et recoupez la tige. Mélangez les fleurs fraîches aux fleurs presque séchées, un rien cuivrées ; les contrastes sont très beaux. Pour faire sécher un bouquet, rien de plus simple. Coupez les tiges des fleurs à maturité c.à.d. lorsqu’elles grésillent un rien au toucher et supprimez les feuilles. Mettez-les debout dans un vase avec un fond d’eau. Pas en plein soleil car les fleurs auraient tendance à brunir. En un mois, les fleurs seront sèches. Quelques-uns fixent les couleurs d’un voile de laque à cheveux.

Jelena de Belder. A Kalmthout, au nord d’Anvers, Jelena de Belder a sélectionné plusieurs variétés intéressantes d’Hydrangea paniculata que l’on retrouve  dans toutes les collections et les jardins du monde entier. ‘Unique’ fait toujours parler d’elle. Issue d’une sélection manquée, elle est sauvée, seule. Ses très larges panicules vertes deviennent blanc crème pour terminer roses en automne. ‘Brussels Lace’ et ‘Papillon’ sont des semis de ‘Unique’.

Hydrangea paniculata ‘Dharuma’, une nouveauté beaucoup plus compacte, très à l’aise sur les terrasses ou dans les pots. De petite taille, 1m de haut sur 0,8 de large, il est hâtif et débute sa floraison dès la fin mai, début juin. Bizarrement, ses légères panicules blanc pur devenant rosées sont plates et non coniques. A l’automne le feuillage virant au rouge prend le relais. Présenté aux Journées de Courson par Thierry de Ryckel de la Pépinière de La Thyle, il a obtenu un Mérite. Retenez qu’il fleurit sur le bois de l’année précédente et qu’il devra donc être protégé des gelées printanières.

La Pépinière de la Thyle possède en Europe une des plus grandes collections d’hydrangeas. La pépinière est devenue un centre de référence et d’expérimentations reconnue par la région Wallonne. Outre la culture des hydrangeas depuis environ 20 ans, elle propose aussi un vaste choix en hellébores dont les H.orientalis et en hémérocalles. Son site est très instructif. N’hésitez pas à y surfer, vous découvrirez d’excellentes photos et d’habiles conseils qui vous aideront à choisir. www.pepinieredelathyle.com

PLUS

HYDRANGEA

En grec, hudor signifie eau et aggos un récipient ou une coupe. Certains botanistes estiment qu’il est ainsi nommé car il a besoin de beaucoup d’eau et d’autres, car la forme du fruit fait penser à un vase.

COLLECTION SHAMROCK

Véritable musée vivant de l’hydrangea, la collection Shamrock réunit sur 2 ha environ 2000 arbustes. Débutée en 1984 par Corinne Mallet, elle est devenue une référence au niveau international. A découvrir pendant la saison : Route du Manoir d’Ango à 76119 Varengeville-sur-Mer. www.hortensias-hydrangea.com

PARASITES

Les hydrangeas connaissent peu de maladies et parasites hormis les cochenilles farineuses sur les tiges. Méfiez-vous aussi des limaces qui parviennent parfois à grignoter les boutons.

BOUTURES

Les boutures sont extrêmement faciles à réaliser. Tentez l’expérience et prélevez un jeune rameau en vert au début de la croissance printanière ou en fin d’été.

Partager