Les petites étoiles du printemps

Pas question de se passer des clématites. A cette saison, fidèles au rendez-vous, les montagnardes assurent le spectacle
Au jardin de Wemyss en Ecosse

Les clématites, magnifiques grimpantes, se prêtent à de nombreuses utilisations dont on peut agréablement truffer le jardin. Elles ont l’art d’envahir les murs, partir à l’assaut des tonnelles et treillages, habiller les clôtures, grimper dans les arbres, cacher les vilains appentis ou même courir sur le sol. Certaines se révèlent envahissantes alors que d’autres à développement plus modeste, ne rechignent pas à pousser en pot. A grandes ou petites fleurs, il y en a pour tous les goûts, toutes les situations, toutes les saisons. Une très grande famille avec des centaines et des centaines d’espèces et de cultivars.

A chaque année, son lot de nouveautés. Aujourd’hui, loin des ébouriffées aux fleurs froufroutantes et sophistiquées, nous voudrions vous faire le portrait des clématites à petites fleurs de printemps, tellement plus naturelles et légères, qui nous charment par leur élégance et leur simplicité.

De montagne

Originaires de Chine et de l’Himalaya, de la famille des Renonculacées, importées en Europe à la fin du XIXème siècle, les Clematis montana, bien rustiques, préparent leur entrée en scène dès fin avril, début mai. Expansives et vigoureuses, elles déploient avec énergie leurs rameaux sur 6 à 8m. Une seule plante peut couvrir sans peine une superficie de plusieurs mètres carrés.

Pendant 2 à 3 semaines, la floraison en cascade est aussi spectaculaire qu’abondante. Tout au long des branches, les petites fleurs de 5 à 10 cm de large, couvrent souvent entièrement le feuillage. Généralement parfumées, un parfum gourmand de dessert, oscillant entre la vanille et le chocolat, elles sont blanches ou roses, à 4 pétales bien distincts garnis de nombreuses étamines. Le feuillage n’est pas en reste, vert tendre pour les variétés à fleurs blanches et pourpré pour les fleurs roses. Les pétioles ont l’art de s’enrouler solidement autour des supports.

Parmi les plus belles pour aller grimper

Notre coup de cœur :

  • Clematis montana. var. wilsonii, de 4m d’envergure,fleurit 4 à 5 semaines après les autres et exhale un curieux parfum de chocolat. Introduite par le célèbre explorateur de plantes Ernest Wilson, elle exhibe des petites fleurs blanches aux pétales bien découpés.

Les plus connues :

  • C. montana var. rubens, de 5 à 7m d’envergure, au feuillage bronze-pourpre, se distingue par des fleurs couleur chair ;
  • C. montana var. rubens ‘Tetrarose’, 5m d’envergure, à la floraison rose-mauve est depuis 1960, une des plus renommées. Ses fleurs et ses feuilles sont plus grandes mais un peu moins régulières. Elles sont légèrement parfumées à la vanille ;
  • C. montana ‘Elizabeth’, 5m d’envergure minimum, parfois beaucoup plus, est également très populaire. Introduite sur le marché dès 1958, ses fleurs sont d’un rose très pâle. Elle a, elle aussi, un parfum sucré rappelant la vanille ;
  • C. montana ‘Warwickshire Rose’, 3m50, aux fleurs d’un rose profond est un peu plus compacte ;
  • C. montana var. grandiflora, 5m, présente les plus grandes fleurs blanches de l’espèce ;
  • C. montana ‘Mayleen’, 5m, offre des fleurs bien rondes, rose satiné à lavande clair. Apparue en 1984, elle développe un parfum qui oscille entre la vanille et le chocolat.

A fleurs doubles :

  • C. ‘Marjorie’, 5 m d’envergure, à la floraison plus tardive, blanche, tirant vers le vieux rose ou le terra-cotta, semi-double, est également un de nos coups de cœur ;
  • C. ‘Broughton Star’, 5m, aux fleurs rose foncé bien soutenu, très prolifique, apparait en 1988 ;
  • C. ‘Primrose Star’, 5m, a des fleurs exceptionnellement jaunâtres bien doubles.

En pratique

Les clématites de montagne recherchent un sol riche et des lieux frais, légèrement ombragés. La chaleur écrasante, les courants d’air et un sol sec ne leur conviennent pas. Le pied à l’ombre et la tête au soleil, diront certains ? Retenez plutôt : à la lumière. En dessous d’une tuile, diront d’autres ? Attention aux limaces qui adorent s’y cacher ! Mieux vaut l’installer à proximité d’un arbuste ou d’un couvre-sol, avec une bonne dose de compost pour l’engraisser et l’empêcher d’avoir trop chaud.

N’hésitez pas à creuser un trou de plantation assez profond, remplissez le fond de cailloux ou toute autre chose pour obtenir un bon drainage. N’oubliez pas que la clématite, à l’inverse du lierre ou de l’Hydrangea grimpant, a besoin d’un support pour s’accrocher et laisser ses pétioles s’enrouler. Au début, soyez donc toujours prêt à l’aider.

Tailler ou ne pas tailler ?

Dans le jargon jardinier, les clématites de montagne appartiennent au groupe 1, celui des clématites de printemps à petites fleurs. Le principe à retenir est simplissime : ne pas tailler. Mais, si par manque de place ou pour toute autre raison c’était nécessaire, faites-le après la floraison, en juin. En effet, ces clématites fleurissent sur des branches formées lors de l’été précédent, en d’autres mots pour les pros, sur le bois de l’année précédente. En juin, une légère taille n’affectera donc pas les bourgeons de l’année suivante. Ce petit détail évitera de futures déconvenues.

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