Le muscari, un petit bulbe bien sympathique

Craquez donc pour le bleu de ce petit bijou qui réveille les mois de mars et avril. Bon à tout faire, il est aussi à l’aise en pot, qu’au pied des arbustes, parmi les vivaces ou encore naturalisé dans une prairie

Prenez l’habitude de planter chaque automne quelques bulbes qui, sans occuper trop de place, se débrouilleront tout seuls. Ils formeront de belles colonies, un spectacle coloré et raffiné au début du printemps, renouvelé chaque année.

Cousin des jacinthes

Le genre Muscari, qui comprend environ 60 espèces différentes, fait partie de la famille des jacinthes, – appelée scientifiquement Asparagaceae -, tout comme les scilles ou Puschkinia, d’autres charmants petits bulbes bleus. Appelé aussi jacinthe à grappes, ce qui le distingue de la première, est sa taille plus menue et le bord resserré de ses fleurs qui ressemblent à des grelots en forme d’urne. Originaire principalement de la Méditerranée et d’Asie du sud-ouest, notamment de Turquie, Iran et du sud du Caucase, vous l’aurez compris, il affectionne les sols légers et drainés, pas trop humides et les emplacements bien ensoleillés. Ceci dit, il est tout-à-fait rustique, car poussant en altitude, il supporte des gelées jusqu’à moins 15. Le tout, sachez-le, à l’abri des campagnols et autres rongeurs friands de ce type de gâterie.

De toutes les nuances de bleu, violet, il se pare également de blanc chez M. armeniacum ‘Esther’, rose chez M. ‘Pink Sunrise’ et parfois même de jaune chez le plus rare M. macrocarpum. Les fleurs supérieures fermées et stériles, montrent parfois des nuances différentes de celles des fleurs du bas,  ouvertes et fertiles. Elles dégagent un parfum légèrement musqué d’où son nom. La hauteur de la fleur varie de 5 cm à 40 cm selon les variétés.

Dans les jardinières

En pots, elle donne de très bons résultats et exhibe son joli minois parmi d’autres bulbes de printemps comme les jacinthes, primevères, tulipes, narcisses ou encore les Anemone blanda. Pour optimiser l’espace, le jardinier fûté installe les bulbes en « lasagnes » ou « sandwiches ». Soit un type de plantation à différentes profondeurs. Par exemple, dans le pot, au plus profond sont installées les tulipes, puis une couche de compost, puis les jacinthes, encore une couche de compost et enfin les muscaris déposés tous les 8/10 cm. Le résultat ? Plusieurs floraisons successives dans un contenant relativement petit.

Chez les fleuristes ou dans les jardineries, on trouve dès le début de l’hiver des muscaris en conteneur à utiliser en intérieur. Sachez qu’ils sont en général forcés pour fleurir plus tôt et qu’il n’est pas garanti qu’ils vont l’année suivante bien reprendre en pleine terre.

Dans les pelouses

Le plus vigoureux, Muscari armeniacum, qui comme son nom l’indique vient d’Arménie, est idéal pour coloniser les espaces. En se naturalisant, il est un réel investissement à long terme pour plusieurs générations. Les bulbes forment une grande quantité de caïeux et produisent de nombreuses graines germant facilement, ce qui donne des touffes de plus en plus opulentes. Avec les crocus, perce-neige, narcisses et autres tulipes, ils dessinent un tapis coloré sans pareil, en fleurs pendant 2 à 3 semaines. Le seul inconvénient s’il en est, est de ne pouvoir tondre la pelouse qu’une fois le feuillage jauni, – entre 4 et 6 semaines -, car le bulbe doit rester en place pour se reconstituer ses réserves. Si cela vous pose un problème, pensez en tous cas aux variétés hâtives.

Les muscaris sont aussi cultivés dans les talus, les rocailles ou les raised-bed, jardins surélevéstraditionnels anglais qui permettent de cultiver des plantes fragiles qui exigent une terre très drainée. A côté des délicats pulsatilles, saxifrages ou œillets, le résultat est garanti. Une autre possibilité est de les installer en bordure de parterre, accompagnés de géraniums ou lysimaques, de les mélanger à des vivaces à la floraison plus tardive ou encore de les planter en-dessous d’arbustes comme les Deutzia ou Forsythia.

Où trouver les bulbes ?

Retenez que les petits bulbes secs se plantent en automne pour fleurir au printemps. En septembre, octobre, il est temps de musarder parmi les rayonnages des bonnes jardineries. Dès que vous les aurez achetés, ne perdez pas de temps et plantez-les à une profondeur de 5 à 7 cm.

Où les admirer ?

Inutile de courir au Keukenhof, en Hollande. Plus près de chez vous, le château de Grand-Bigard ouvre les portes de son parc où un million d’oignons de bulbes de printemps sont plantés chaque année. Un spectacle différent chaque année à ne pas rater !

Château de Grand-Bigard, Isidoor Van Beverenstraat 5 à 1702 Groot-Bijgaarden : www.floralia-brussels.be

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