Les graminées sont incontestablement au goût du jour. Les jardiniers paresseux et pressés les ont adoptées et ne peuvent plus s’en passer, séduits par leur graphisme, leur élégance et leur transparence. Leur modestie et leur simplicité les charment. Sachant qu’elles comptent parmi les plantes les plus durables et qu’elles peuvent rester des années en place, elles deviennent à la fois indispensables et précieuses. Peu sensibles aux maladies et résistantes au vent, elles assurent une certaine continuité au jardin toujours aussi beau à la fin de l’année.
Elles se prêtent à tous les rôles. Elles tempèrent les couleurs chaudes de la fin de l’été. Leurs épis remplacent les fleurs qui fanent, qui s’effondrent et finissent par tirer leur révérence. Aériennes, les graminées soufflent le naturel, allègent les compositions pataudes, bougent au gré du vent, bordent les parterres, garnissent le pied d’un arbre, marquent le détour d’une allée… Selon les espèces, en fonction de leur hauteur, de 10 cm à 2m et leur forme, des touffes souples dressées ou étalées. Plantées en grand nombre, rappelant les prairies américaines, elles forment alors des ondulations souples qui n’ont pas leur pareil pour embellir un talus souvent difficile à planter.

Présentes dès le milieu du printemps, elles ne forment de belles touffes qu’à partir de juin, juillet. Mais c’est vraiment au début de l’automne qu’elles prennent leur revanche, explosent, vagabondant parmi les vivaces et les arbustes. Un look de prairie américaine. La palette des teintes est alors assez subtile. Un véritable kaléidoscope. Tout en nuance dans les verts, beiges, pailles, bruns et roux avec des touches ou des panachures de doré, crème et rouge. Elles accompagnent les tiges desséchées des plantes vivaces lorsqu’elles ne sont pas nettoyées par le jardinier trop prévenant. Beaucoup d’inflorescences séchées méritent en effet d’être maintenues au jardin. Gardant des couleurs intéressantes, leurs silhouettes accrochent la lumière et plus tard le givre qui transforme les bruns de l’automne en une féérie de gris et de blanc. Au début de l’hiver, elles opposent leur allure fragile aux masses solides et foncées des végétaux persistants dominants à cette saison. Tels les ifs et autres buis. Leurs chaumes et leurs épis jouent avec la lumière rasante et accrochent le givre. Un vrai régal à contre-jour !

Mode d’emploi
Il est préférable de planter les graminées au printemps ou en été lorsqu’elles sont en pleine végétation. Elles s’enracineront mieux avant l’hiver. Ne les plantez pas trop serré, la plupart des espèces sont vigoureuses et s’étalent largement en touffes amples. L’effet de souplesse et de mouvement dans le vent ne serait pas le même. Inutile de les nourrir, elles ont besoin de souffrir pour être belles. On les taille après l’hiver, car la végétation protège les souches du froid et de l’humidité. Et bien sûr, pour ne pas se priver du spectacle de fin d’année et fournir aux oiseaux et aux insectes un abri hivernal. Dès le mois de mars à la cisaille, à quelques centimètres du sol avant que les jeunes pousses ne pointent leur nez. Faites de même avec les graminées au feuillage persistant appréciant d’être rajeunies. Après quelques années, il est utile de diviser les souches. Le printemps est idéal. Sortez la touffe de terre et coupez d’un grand coup sec à la fourche bêche. Avec deux fourches mises tête bêche, c’est parfois plus facile. Dans le pire des cas munissez-vous d’une hache pour les gros spécimens trop compacts. Jetez le centre et ne replantez que les parties extérieures, plus jeunes.
Le moment est venu de les choisir
Les petites forment des coussinets dodus, s’élancent ou retombent comme un parapluie. Le millet doré, Millium effusum ‘Aureum’ et l’Hakonechloa macra à l’allure de bambou nain préfèrent l’ombre et les terres fraîches. Le Stipa tenuifolia dont les longs épis fins et soyeux comme des cheveux d’ange s’agitent au moindre courant d’air, exigent un sol très drainé et le plein soleil. Les laîches ou Carex, à feuillage persistant ou non, n’ont pas le même panache mais sont solides à toutes épreuves et bien utiles pour créer des masses souples. La fétuque bleue, Festuca glauca apprécie les sols secs en plein soleil tout comme le Sesleria caerulea.

Les moyennes, de 50 cm à 1m50, évoquent les herbages, les grandes prairies ou les champs de céréales. Le Pennisetum n’a pas son pareil pour ses épis décoratifs en goupillons plumeux. Moins connu, le Deschampsia, très rustique, de terrain humide, dont les épis fins et nombreux ennuagent les alentours. Les Molinia aux tiges élancées, souples et fines comme des aiguilles étonnent dès la fin de l’été lorsqu’elles sont dorées. Sans oublier les Calamagrostis à la forme longiligne et les Panicum dressés comme des sentinelles. Calamagrostis acutiflora ‘Karl Foerster’ garde un port bien droit, probablement l’une des tops pour l’hiver.

Les géantes élèvent le regard au-dessus des arbustes rebondis et des vivaces opulentes. C’est la ronde des Miscanthus, les eulalies, une valeur sûre aux allures de bambou, des Stipa gigantea ou folle avoine, des Molinia altissima, véritables gerbes d’étincelles à l’automne et des classiques herbes de la Pampa, Cortaderia.
Miscanthus Miscanthus
Les compagnes idéales des graminées sont les vivaces en fleurs à la fin d’été. Persicaria, Helianthus, Eupatorium, Veronicastrum, Sanguisorba, Verbena bonariensis, Centranthus, Aster … et la famille des ombellifères à la floraison si légère.


LES PLUS
FAMILLE
La famille des graminées ou Poacées rassemble près de 9000 espèces d’ « herbes ». A vous de choisir !
PEPINIERES
- Ortie culture devenue aujourd’hui une pépinière de plantes comestibles : www.ortieculture.wixsite.com
- Bambou du Bois : www.bamboudubois.be
- Cornus Plant : www.cornus-plant.be
- L’autre jardin : www.pepinierelautrejardin.com
JARDINS
- Jardin Plume: www.lejardinplume.com
- Piet Oudolf : www.oudolf.com. Son jardin est aujourd’hui malheureusement fermé au public.
BOUQUETS
A l’intérieur des maisons, elles font merveille dans les bouquets secs.