Avec les Crocosmia, flamboyance et exotisme garantis

Faciles à vivre et longtemps en fleurs, l’été, ils reviennent sur le devant de la scène
A Longstock garden en compagnie des sauges

Originaire d’Afrique du Sud, de la grande famille des Iridacées qui compte près de 2000 espèces de plantes majoritairement herbacées comme les glaïeuls et les iris, il pousse à l’état sauvage dans les prairies. Le nom Crocosmia vient du grec krokos, safran et osme, odeur car lorsque la tige est plongée dans l’eau chaude ou lorsqu’on froisse la feuille entre les mains, une odeur de safran apparait.

Couleurs de feu

On aime ses petites flammes, des fleurs en entonnoir, des trompettes allongées disposées horizontalement le long de gracieuses hampes florales, dans les nuances chaudes et lumineuses de rouge écarlate, orange vif ou jaune d’or. On apprécie sa silhouette légère et graphique. Les tiges d’abord bien verticales émergent d’une touffe de feuilles puis s’arquent pour porter de 3 et 5 inflorescences terminales composées d’une vingtaine de fleurs qui se succèdent de juillet à septembre. Les feuilles élancées, fines et dressées, parfois plissées, vert vif, foncé ou bronze sont toujours en mouvement ; enrubannées, elles ondulent comme l’herbe. Son allure générale de petit glaïeul, avec la raideur en moins, fait craquer les jardiniers d’outre-Manche et tous ceux qui aiment mettre une pincée de peps et de vivacité dans leur composition.

Bulbe d’été

Pour être précis botaniquement parlant, le Crocosmia comme le glaïeul, le crocus, le colchique ou le freesia sont des cormes. Généralement on utilise le terme de bulbe car la façon de les cultiver est proche : un organe de réserve que l’on place en terre, qui fleurit et qui garde la plante en attente pendant tout l’hiver lorsqu’il est en repos.

On achète le Crocosmia au printemps comme le dahlia mais contrairement à lui il peut passer l’hiver en pleine terre sauf quelques variétés moins rustiques et donc plus fragiles. Pour celles-là, un paillis de feuilles mortes est vraiment efficace. Dans les bonnes jardineries, en cette saison, on peut le trouver en conteneur prêt à planter.

Crocosmia ou Montbretia ?

Il a toujours régné une certaine confusion. Anciennement, les jardiniers ne parlaient d’ailleurs que de Montbretia. En réalité, ce dernier est un Crocosmia hybride, Crocosmia x crocosmiiflora, obtention du célèbre pépiniériste français Victor Lemoine établi à Nancy à la fin du XIXe. De 60 cm de haut, à floraison orange doux, robuste voire colonisateur, – il drageonne et se ressème spontanément -, il est devenu si populaire en France, que tous les Crocosmia sont devenus pour le jardinier lambda des Montbretia.

Un autre classique d’entre les classiques est le fameux ‘Lucifer’ d’un rouge feu diabolique qui a envahi les jardins dans les années 60. Variété bien plus haute, créée par le non moins réputé Alan Bloom en Angleterre, reconnaissable entre mille, elle a toujours son petit succès.   

En pratique

Facile de culture, peu sensible aux maladies et ravageurs, le Crocosmia demande soleil et chaleur. Dans un sol drainant, une terre légère, fraîche et riche en humus, il s’installe facilement. Attention aux périodes de sécheresse, il déteste manquer d’eau pendant la période de floraison alors que l’humidité hivernale peut être fatale aux plus délicats.

Plantez le corme profondément pour le protéger du gel et choisissez par prudence un endroit abrité. Selon les variétés et les conditions de culture, leur tolérance au froid varie entre -15 et -5°C. Les plus délicats sont recouverts d’un paillis en hiver afin de les protéger de l’humidité́. Pensez à diviser la touffe s’il fleurit moins bien ou s’il s’effondre après un coup de vent, généralement tous les 3 ou 4 ans.

Avec notamment des Helenium, Veronicastrum et Eryngium au jardin d’Arley Hall

Mariez-le avec des graminées, des Rudbeckia, gaillardes, monardes, Veronicastrum, Echinacea ou sauges et sachez que sa tenue en vase est exceptionnelle en compagnie des beaux feuillages et fruits d’automne. Une branche de Crocosmia en graines est très belle dans un bouquet.

En compagnie de Deschampsia cespitosa

Sélections

S’il existe seulement 9 espèces de Crocosmia, on compte plus de 400 variétés créées par les horticulteurs. La plupart sont obtenues à partir de Crocosmia x crocosmiiflora, le Montbretia de Lemoine. Beaucoup de plantes différentes se ressemblent et parfois la même plante porte des noms différents. Plus ou moins robustes, plus ou moins envahissantes, plus ou moins florifères, elles exhibent des fleurs plus ou moins grandes et des feuilles aux nuances diverses. Les acheter en fleurs permet alors de mieux apprécier les différences de couleurs, de hauteur, de tailles des fleurs et éviter des plantes issues de semis qui ne seraient pas fidèles à la plante mère. Quelques-unes retiennent notre attention :

  • C. x crocosmiiflora ‘Solfatare’ : 65 cm de haut, jaune orangé au feuillage bronze. A placer à l’abri, avec un peu de compost à l’automne
  • C. x crocosmiiflora ‘Emilie McKensie’ : 50 cm de haut, bicolore, orange avec des notes plus foncées à la base des pétales. Les fleurs sont assez grandes et largement ouvertes. Un peu long à s’installer mais après, bien rustique, il fleurit jusqu’à mi-octobre
  • C. x crocosmiiflora ‘Zambesi’ : 1m de haut, aux grandes fleurs jaune-orangé vif avec une rayure orange plus soutenue. A planter à l’abri.
  • C. masoniorum ‘Rowallane Yellow’, 90 cm de haut, jaune. Une sélection qui a fait ses preuves.
  • Les sélections du pépiniériste Antoine Breuvart, – à Ramecourt dans le nord de la France -, sont intéressantes. Il a obtenu par semis de nouvelles variétés aux fleurs plus grandes, plus nombreuses avec parfois un feuillage pourpre. Entre autres, ‘Twist’, ‘Lambada’, ‘Fox Trot’, ‘Tornade’, ‘Samba’, ‘Rumba’, ‘Tango’ … Pour en savoir plus : www.plante-vivace.com
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