Hémérocalle un jour, hémérocalle toujours

Généreuse, cette plante vivace sans entretien fleurit pendant un mois

C’est une véritable vedette outre-Atlantique qui enfin gagne du terrain chez nous tant elle est facile à vivre. Robuste à toute épreuve, insensible aux maladies, présente dans tous les vieux jardins, elle se débrouille toute seule assurant un spectacle pendant des dizaines et des dizaines d’années sans que personne ne s’en préoccupe. Pas étonnant dès lors qu’elle séduise les jardiniers en herbe et aussi ceux qui n’ont pas le temps de jardiner.

Aujourd’hui, il y a l’embarras du choix. Les croisements sont légion. Plus de 50.000 variétés de plus en plus florifères, qui se ressemblent tout en se distinguant par certains détails : la forme des fleurs simples ou doubles, étoilées, recourbées, ondulées, dentelées voire frisées ou des couleurs étonnantes allant du blanc au noir. Certaines sont parfumées et d’autres remontantes refleurissent de manière moins abondante et moins spectaculaire jusqu’à l’automne en sol et climat frais. Les plus simples côtoient les plus sophistiquées et les raretés valent de vraies fortunes. Il y en a pour tous les goûts et il y a de quoi en perdre son latin. Jetez donc votre dévolu sur une plante en fleurs plutôt que sur un joli nom repris dans un catalogue.

Elégante et résistante

Originaire d’Asie, classée d’abord dans la famille des Liliacées comme le lys ou la tulipe avant d’être reprise dans celle des Hemerocallidacées, ses fleurs jaunes, orange ou rouges en forme de trompette étaient sa marque de fabrique. Aujourd’hui, elle exhibe pratiquement toutes les couleurs sauf le vrai bleu. Certaines sont bicolores avec un cœur qui contraste comme pour la variété ‘Ed Murray’, avec des sépales différents des pétales comme chez ‘Frans Hals’ ou avec un fin liseré bordant la fleur.

Les fleurs petites ou énormes, bien visibles, aux étamines parfois proéminentes, s’ouvrent bien au-dessus du feuillage. La forme la plus courante est simple avec 3 sépales, – au plus proche de la tige -, et 3 pétales au-dessus formant le cœur. On dirait soit une trompette, soit une étoile comme un triangle avec des sépales ou des pétales recourbés vers l’arrière. Etroites, légères et aériennes, les fleurs peuvent ressembler à une araignée et lorsqu’elles sont doubles, elles comptent quelques pétales en plus. Parfois, elles présentent un bord froufroutant ou un ourlet de couleur qui soulignent les pétales.

On l’appelle le lis d’un jour en faisant référence à la brièveté de sa fleur qui se fane au bout de 24 ou 36 h. Cela dit, chaque fleur étant directement relayée par une autre et chaque tige comptant 15 à 40 boutons qui ne s’épanouissent pas tous en même temps, elle fleurit pratiquement plus d’un mois !  Quelques-unes dont les espèces sauvages comme H. citrina, ont un agréable parfum à ne pas négliger. Entre la fleur d’oranger et celle du jasmin avec une petite note citronnée.

Feuillage graphique

On oublie trop souvent de parler de son feuillage. Quelle erreur. Ses feuilles linéaires, rubanées et allongées, plus ou moins épaisses selon la variété, attrayantes dès le printemps, poussent d’abord à la verticale avant de retomber gracieusement comme une fontaine. Aussi intéressante qu’une graminée, l’hémérocalle forme rapidement des touffes vigoureuses et devient alors un couvre-sol aussi joli qu’efficace. Les variétés à petit développement, pas trop hautes, – environ 60cm -, sont idéales pour former des bordures souples le long d’un gazon.

Savoureuse

Les boutons et les fleurs d’hémérocalle suscitent la créativité du cuisinier. Cueillez-les juste avant de les préparer. Déposés crus délicatement pour décorer une salade ou un potage, fourrés après avoir enlevé les étamines, de fromage aux herbes ou aux fruits, ou servis simplement agrémentés d’une noisette de beurre et une pointe de sel après avoir été jetés dans l’eau bouillante 3 à 4 min. Une manière de décorer les plats avec autre chose que la capucine et un régal qui change le quotidien.

En pratique

Peu importe le sol, s’il y a du soleil, – au moins 6 heures par jour -, tout est permis. Résistante à la pluie, aux orages, à la sécheresse et au gel, elle pousse et reste bien là où elle a été plantée sans drageonner. Avec les années, elle devient de plus en plus belle. Inutile donc de la diviser régulièrement contrairement à la plupart des plantes vivaces. S’il le faut pour l’une ou l’autre raison, divisez la touffe à l’automne en éclats de 2 à 3 pousses. Si elle fleurit peu, apporter lui un peu d’engrais riche en potasse pour stimuler la floraison.

L’hémérocalle étant une plante autonettoyante, ses fleurs fanées tombent naturellement. Quand la floraison est terminée, coupez simplement le feuillage pour qu’il se régénère. Que lui demander de plus ?

Planifiez les floraisons sachant que les premières débutent mi-mai, les dernières début août et les remontantes comme ‘Stella de Oro’ et ‘Pinocchio’ jusqu’à fin septembre. Plantez-les en été ou en début d’automne par groupes de 3 ou 5 en comptant un espacement d’environ 50 à 60 cm pour les variétés les plus vigoureuses.

Où les dénicher ?

Deux pépinières en ont fait une de leurs spécialités :

Partager