L’année 2016, vous l’avez certainement déjà lu ou entendu, est proclamée année internationale des légumineuses par l’Assemblée générale des nations Unies. La FAO (Organisation des nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), principal intervenant, a la tâche essentielle et considérable de sensibiliser l’opinion publique à leurs avantages nutritionnels, notamment leurs protéines. Mais que signifie exactement une légumineuse ? En fait, une espèce végétale qui produit des graines comestibles utilisées dans l’alimentation humaine et animale. Et qui appartient donc à cette famille ? Quelques légumes à grains secs comme le haricot, le pois chiche, sec ou cassé, la lentille et aussi, moins connu, le lupin. Nous y voilà ! Oui, les graines de lupin se mangent ! Celles du lupin blanc doux sont appréciées des vaches, moutons et chèvres. Depuis la nuit des temps, le lupin est utilisé dans les campagnes comme fourrage et comme nourriture pour les animaux. Aussi comme engrais vert bien précieux puisqu’il fixe l’azote de l’air au niveau des racines des plantes. Dans quelques régions du globe, il est même un succédané du café. Dans les jardins, – notre propos -, le lupin appelé parfois pois sauvage a une vocation ornementale réelle.

Hybrides de Russel
Botaniquement parlant, il appartient à la famille des Fabacées appelée couramment Légumineuses ou Papilionacées une sous-famille. D’origine européenne ou américaine, chez nous, on le cultive depuis bien longtemps. Difficile de ne pas s’attendrir devant cette plante vivace typique des jardins de cottage, de curé ou de grand-mère. On le doit certainement à George Russel, le jardinier d’une grand propriété de York en Grande- Bretagne, qui se mit dès 1911 à les semer, les sélectionner, les croiser et les améliorer pour finalement obtenir de solides hybrides aux longues grappes denses. Ceux d’ailleurs qui nous font toujours craquer aujourd’hui. Ils ont leur place au potager avec les dahlias qui prendront plus tard le relais ou dans les parterres, combinés avec delphiniums, achillées, phlox, roses ou nigelles de Damas.

Mille couleurs
Il est renommé pour ses grands épis de fleurs embaumant délicatement le miel à la fin du mois de mai et pendant pratiquement 1 mois. Unies ou bicolores, – on aime ou on n’aime pas -, leurs couleurs chatoyantes sont vives. Bleu violacé, rouge, rose, jaune et blanc. Jamais elles ne jurent entre elles. Ce n’est pas tout. Leur élégant feuillage est très découpé voire étoilé et reste joli même lorsque la plante est défleurie. Un détail à ne pas négliger.
Sol ordinaire
Rien de spécial au niveau du sol. Le lupin accepte de pousser dans un sol sableux et drainé mais aussi dans une terre lourde et profonde. La seule exigence est qu’elle soit légèrement acide. En effet, les résultats sont décevants dans des sols à tendance calcaire. Au soleil, il donnera le meilleur de lui-même. Il faut noter qu’avec ses racines longues et pivotantes, il déteste être dérangé, transplanté ou repiqué. Attention donc aux achats en conteneurs ou godets qui ne sont pas toujours performants. Mieux vaut souvent les semer en mars ou avril. Surtout si vous vous lancez dans une grande composition. Ce n’est pas plus compliqué que des petits pois.
Conseil d’ami, veillez à ne pas laisser les graines se former en fin de saison sur les hampes de fleurs fanées car elles épuisent la plante. En plus, en les coupant vous favorisez la légère remontée de septembre. Enfin gare aux virées ravageuses des limaces sur les jeunes pousses. N’oubliez jamais de les protéger contre ces mollusques voraces qui feront sans complexe passer votre plantule de vie à trépas.
Vivace
Plante vivace dans les livres, le lupin ne l’est pas vraiment en fait car il meurt généralement après 3, 4 ans. Après ce laps de temps, la plante est épuisée et il faut la remplacer. Ceci dit, la durée de vie est plus longue dans une terre légère pas trop riche. Évitez donc de les soigner avec engrais, fumure et tutti quanti.
Ceci dit, certains lupins sont annuels, notamment le lupin blanc, Lupinus albus, le jaune L. luteus et le bleu L. angustifolius cultivés essentiellement en agriculture. Le lupin de Hartweg originaire du Mexique est celui que l’on trouve généralement dans les sachets de graines des jardineries. A semer en place en avril-mai pour une floraison en juillet-août. L. hartwegii ‘Biancaneve’ (à la pépinière Silene) a une longue floraison blanche. Les différentes variétés de L. nanus très florifères ne dépassent pas 40 cm de haut.
A noter aussi un lupin arbustif originaire de Californie, Lupinus arboreus, plus imposant que le lupin vivace, au feuillage persistant intéressant. Mais frileuses, ses fleurs parfumées, blanches, bleu-violet ou jaunes doivent être protégées des vents froids. Lupinus rivularis, semi-arbustif exige un sol très sec. Il est alors couvert tout l’été de fleurs bleu clair au parfum sucré.
Quelques variétés
de 60 à 80cm, voire parfois 1m de haut :
- ‘The Chatelaine’ : rose à étendard, -partie supérieure d’une fleur de papilionacée -, blanc,
- ‘The Governor’ : synonyme ‘Le Gentilhomme’ bleu à étendard blanc,
- ‘My Castle’ : rouge orangé,
- ‘Noble Maiden’ : synonyme ‘La Demoiselle’ blanc,
- ‘The Page’ : rouge carmin,
- ‘Chandelier’ : jaune crème,
- Minarette Group : lupins moins hauts (50 cm max) de différentes couleurs
- Gallery Series : également moins hauts, différentes couleurs
- Lupinus x polyphyllus est le lupin bleu précurseur des grands lupins cultivés. Il se plait dans les prairies humides et se prête bien à la naturalisation dans l’herbe haute.
L. ‘Noble Maiden’ L. x polyphyllus