Hommage à St Benoît qui a fondé l’ordre des Bénédictins, la benoîte, de son nom botanique latin Geum, cette incontournable des jardins de grand-mère, de curé ou de monastère, revient en force sur les étals des fêtes de jardin. De la famille des Rosacées, elle cousine avec le rosier, le pommier, la potentille ou le fraisier dont la forme des fleurs est très proche. Merveille de délicatesse, sa silhouette légère, spontanée, un rien sauvage est idéale dans les jardins naturalistes et les cottage gardens sans prétention. Elle leur apporte une note lumineuse et dynamique, avec ses fleurs pétaradantes dans les tonalités peps jaunes, rouge-orangé, parfois aussi pastel. Peu encombrantes, plantées en groupe en compagnie des graminées, Alliums, Brunnera, achillées, Thalictrum, ancolies, géraniums vivaces, sanguisorbes ou astrances, les benoîtes ont leur place dans les jardins. A redécouvrir.


Bouche-trou
Elle fait partie de ce genre de plantes vivaces qui vient à point pour remplir les vides et joindre 2 saisons, la période creuse entre le printemps et l’été pendant laquelle les floraisons sont moins nombreuses. Son feuillage dentelé duveteux vert tendre devenant cuivré à l’automne est semi-persistant ; il forme une rosette basale de grosses feuilles au centre de laquelle pousse une tige mince, dressée, non feuillée, plus ou moins longue en fonction des espèces. Au sommet de cette dernière apparaissent des petites fleurs rondes érigées ou pendantes, aux pétales ondulés de papier crépon. Après la floraison viennent des petits fruits secs et plumeux.


Facile à vivre
Rustique, jusqu’à – 20 °C, peu sensible aux maladies, solide, – même les limaces la laissent tranquille -, elle est capable de résister à la sécheresse même si, pour bien fleurir, elle aime être arrosée. On lui prête souvent un tempérament de mauvaise herbe car elle a la bonne volonté d’occuper le terrain pour un laps de temps assez long. Pas compliquée, elle apprécie une situation ensoleillée voire mi-ombragée : 3h de soleil non brûlant par jour comme par exemple, celui de l’après-midi. Pour le sol, toute aussi accommodante, elle accepte une bonne terre de jardin relativement drainée, fraîche, et pourquoi pas à tendance calcaire.

Au niveau entretien, rien de spécial. Poussant toute seule, il est inutile de la tuteurer. Le fait de supprimer les fleurs fanées favorise une remontée qui, pour quelques hybrides, dure assez longtemps, jusqu’à la fin de l’été. La seule vraie contrainte est de diviser la touffe tous les 3 ans en septembre, – surtout celle des hybrides -, pour l’aérer et la rajeunir.
Européenne ou chilienne
On dit des benoîtes d’Europe qu’elles sont indéracinables, robustes et de longue durée. Geum rivale, espèce indigène chez nous, appelée la benoîte des ruisseaux, aime la fraicheur, l’ombre et comme son nom l’indique, un peu d’humidité. Elle apprécie la compagnie des fougères, Iris pseudocarus ou primevères à l’aise dans le même biotope. Assez basse, environ 30 cm, ses tiges abondantes, fines et pourprées, portent d’avril à juin, des fleurs retombantes ressemblant à des clochettes rouge cuivré. Quelques variétés se distinguent :


- ‘Album’ aux fleurs d’un coloris inhabituel blanc-verdâtre,
- ‘Marmalade’ aux fleurs jaune orangé,
- Et surtout, la variété ‘ Leonard’s Variety’ introduite en 1923, saumon, vieux rose, à la longue floraison.
Quant à la benoite coccinelle, Geum coccineum, qui vient des régions montagneuses des Balkans, elle n’est pas vraiment cultivée ; c’est généralement la variété ‘Borisii’ à fleurs rouge orangé que l’on repère dans les jardins, de mai à juillet. ‘Eos’ présente un étonnant feuillage doré lumineux, écrin des fleurs écarlates, orange vif.



G. chiloense, originaire des prairies de l’île de Chiloé au large du Chili, plus grande, – environ 50 cm -, présente plus tardivement, durant l’été, entre juin et septembre, des grandes fleurs doubles dans les nuances de jaune, orange ou rouge, appréciant le soleil. Sa durée de vie n’excédant pas 3,4 ans, il est indispensable de la régénérer par division.
Les hybrides

D’excellentes sélections aux fleurs de plus en plus grandes ont éclipsé les autres et sont aujourd’hui, à la une des chroniques jardinières. La plus connue était certes, cette ‘Mrs J. Bradshaw’, à la longue floraison, semi-double, rouge feu, cuivré voire vermillon. D’autres lui volent la vedette, notamment des introductions américaines des Cocktails Series :





- ‘Lady Stratheden’ : semi-double, jaune d’or, aux pétales délicatement ondulés ;
- ‘Prinses Juliana’ : orange royal comme celui de la famille Orange-Nassau ;
- ‘Fire Opal’ : d’un rouge brillant surprenant ;
- ‘Totally Tangerine’ : aux fleurs orange lumineux, qui fleurit incroyablement près de 5 mois ;
- ‘Cosmopolitan’ (Cocktails Series) : aux nuances subtiles dans les tons rosé, blanc crème ;
- ‘Bell Bank’ : introduite en 1980, aux larges fleurs doubles, rose cuivré ;
- ‘Mai tai’ : aux corolles saumon abricot, une sélection aussi ravissante que florifère ;
- ‘Alabama Slammer’ (Cocktails Series) : qui conjugue des fleurs aux couleurs chaudes, orange et rouge et des tiges pourpres.






Où les trouver ?

La plupart des pépinières spécialisées en plantes vivaces présentent une belle sélection de Geum et notamment Meers Vaste Planten, présente à de nombreuses fêtes des plantes : www.meersvpk.be