JANVIER, FÉVRIER
Elle s’appelle ‘Wisley cream’ ! Plus précisément Clematis cirrhosa ‘Wisley Cream’ du nom de ce fabuleux jardin dans le Surrey au sud de Londres que chaque amateur de verdure doit avoir vu au moins une fois dans sa vie. Crème est la couleur de ses adorables petites clochettes pendantes plus ou moins ouvertes et évasées qui sursautent au moindre souffle de vent. En fleurs cette année dès novembre, elle a illuminé Noël à sa manière et pourrait nous gâter jusqu’en mars en réussissant l’exploit d’égayer les mois les plus tristes de l’année. Son feuillage finement découpé de couleur bronze ressemble un peu à celui des fougères. Il est semi -persistant ce qui ne gâche rien. Étant donné sa rusticité moyenne, nous l’avons adossée contre un mur chaud à l’abri des vents d’est. Sur son support, elle s’étale sur environ 3m. Au début, elle a connu quelques années difficiles, surtout suite à un manque de lumière dû à la présence de grands arbres. L’année dernière, malgré les gels répétés, elle était au rendez-vous. Si elle vous tente, sachez qu’elle ne se trouve pas facilement soit par ce qu’on lui prête une certaine fragilité, soit tout simplement par ce qu’on ne la connait pas.
Les clématites forment une famille très diversifiée. Les formes et couleurs des fleurs et feuillages, les hauteurs et les époques de floraison diffèrent.

MARS
En mars vient le tour de Clematis armandii. La clématite du père Armand David, missionnaire et botaniste à ses heures. Les anglais l’appellent « evergreen clematis ». Effectivement, on la reconnait à ses grandes feuilles effilées, lustrées, coriaces et persistantes. Sa rusticité étant également moyenne, il faut aussi l’installer contre un mur bien exposé au sud, sud-ouest et protégé des vents froids. Retenez, une fois encore, que le plus délicat est de passer les 3 premiers hivers. Ses fleurs évoquant celles de l’oranger dégagent un léger parfum de vanille. Des étoiles blanc pur pour ‘Snowdrift’ ou rose pâle pour ‘Apple Blossom’. Vigoureuses, elles grimpent parfois jusqu’à 5/6 m.
C. forsterii ‘Pixie’ pourrait faire rêver. Elle nous vient de Nouvelle-Zélande. Une myriade de petites fleurs blanches sur une hauteur de 60cm accompagnent un feuillage persistant. Nous avons eu moins de chance avec elle et nous l’avons perdue. A surveiller et à protéger comme sa cousine ‘Early Sensation’.
AVRIL
En avril s’épanouissent les clématites des alpes aux clochettes plus grandes, bleues et roses. Clematis alpina et Clematis macropetala ne semblent jamais souffrir du froid. Les premières, les plus hâtives ont des étamines blanches généreuses au cœur de pétales bleus alors que les secondes ont des fleurs en petits pompons généralement roses. Toutes deux, elles s’élèvent à 2 voire à 4m. Parmi de nombreux cultivars, C. alpina ‘Frances Rivis’ exhibe un bleu clair assez inhabituel tandis que C. macropetala ‘Markham’s Pink’ un rose plutôt soutenu.
MAI
C’est le rendez-vous des clématites de montagne, les Clematis montana réputées pour leur facilité de culture. Expansives et vigoureuses, elles déploient leurs rameaux sur 6 à 8m. L’espèce type possède des fleurs blanches. Quelques variantes ont du succès comme C. montana var. rubens ‘Tetrarose’ souvent plantée dans les jardins. Beaucoup d’autres sont à plaire. Nous aimons particulièrement C. ‘Marjorie’ à la floraison rose semi-double et C. m. var. wilsonii qui fleurit 4 à 5 semaines après les autres et qui exhale un curieux parfum de chocolat.
C. ‘Marjorie’ C. m. var ‘Wilsonii’ C. montana
JUIN
Beaucoup d’hybrides prennent le relais en juin. La plupart offrent des grandes fleurs spectaculaires d’environ 15 cm de diamètre. Elles font la renommée de la famille malgré une réputation parfois capricieuse. Laissez-vous séduire mais, sans hésiter, allez chez un spécialiste pour éviter les déconvenues. Il vous donnera de précieux conseils pour la plantation, les soins et la taille. A noter quelques incontournables comme ‘Madame Le Coultre,’ la reine des blanches, ‘Pink Champagne’ rose pur, ‘Nelly Moser’ bicolore, alliant le rose mauve au blanc. Sans oublier le vrai bleu de ‘Lasurstern’, le rouge velouté de ‘Rouge cardinal’ et une multitude de clématites doubles à très doubles très en vogue à l’heure actuelle.
C. ‘Lasurstern’
JUILLET
Au début des vacances, la Clematis jackmanii, un hybride très ancien, anime les murs, murets et clôtures du jardin. Des masses de fleurs bleu-violet de taille moyenne. Dans cette gamme, une autre classique est la bien nommée ‘Perle d’Azur’, élégante, florifère et si facile à cultiver. Ses anthères jaune pâle contrastent joliment. ‘Huldine’ est une infatigable aux fleurs blanches. Pour nous, un excellent numéro.
C. ‘Huldine’ C. ‘Perle d’Azur’
AOUT
Voici venir le temps des clématites à petites fleurs, les texensis et viticella, sans doute les plus faciles pour le débutant. La viticella appelée communément la clématite-clochette se palisse contre un mur, sur un grillage ou une branche basse d’un arbre pour pouvoir admirer par en-dessous ses corolles pendantes. L’espèce type est bleu violacé mais il existe beaucoup d’autres couleurs et nuances. ‘Alba Luxurians’ par exemple affiche des fleurs blanches pointées de vert. Quant à la clématite du texas, elle demande beaucoup de soleil pour donner le meilleur d’elle-même. Notez C. texensis ‘Etoile Rose’ et ‘Princess Diana’ en version rose et ‘Gravetye beauty’ rouge brillant. A essayer sans hésiter.
C. v. ‘Alba Luxurians’ C. v. ‘Minuet’ C. v. ‘Bonanza’
C. t. ‘Princess Diana’ C. integrifolia C. v. ‘Etoile Violette’
SEPTEMBRE
En septembre, la Clematis tangutica exhibe des clochettes jaunes le long de ses rameaux de 3 à 5m de long. Jusqu’aux gelées. ‘Orange Peel’ ou ‘Bill Mac Kenzie’ recueillent toujours les suffrages des jardiniers avertis.
La Clematis flammula ressemble comme deux gouttes d’eau à la sauvageonne des haies. Des petites fleurs blanches s’épanouissent par centaines et forment un nuage mousseux parfumé à l’aubépine.
C. tangutica C. tangutica
OCTOBRE
Clematis rehderiana a besoin de chaleur pour fleurir. A l’abri d’un mur ensoleillé, elle dévoile de minuscules clochettes jaune pâle.

NOVEMBRE, DÉCEMBRE
Pour les amateurs confirmés qui possèdent une orangerie, Clematis napaulensis reste un joyau. Ses petites clochettes blanches s’épanouissent en toute discrétion pour qui sait les apprécier. Elles laissent apparaître des étamines rose pourpre.
La ronde des clématites n’est pas terminée. Si vous êtes atteint par le virus, sachez qu’il y en a un tas d’autres à dénicher…