Chaque année, fin novembre, la région wallonne fête un arbre bien précis dans le cadre de sa « semaine de l’arbre ». L’occasion de présenter une essence indigène appartenant à notre patrimoine et d’y sensibiliser le grand public. En 2018, plusieurs arbres ou arbustes portant des petits fruits à grignoter sont honorés ! Framboises, groseilles, cassis, des gourmandises bien connues de nos jardins et potagers mais aussi dans nos campagnes, les prunelles, noisettes, myrtilles, baies de sureau ou d’aubépine qui régalent sans compter.
Au service de la nature « ordinaire »
A la région wallonne, le message est clair. Il faut promouvoir la Nature avec un grand N, développer un maillage vert de qualité et soutenir la filière horticole, notamment les pépinières. En d’autres mots, en aidant les espaces publics et les jardins privés, elle contribue à la sauvegarde d’une extraordinaire biodiversité. Ce week-end a lieu dans 60 communes sélectionnées, la traditionnelle distribution gratuite aux particuliers de plants de petits fruits. Informez-vous auprès de votre administration ou surfez sur le site de la région pour savoir où, quand et comment cela se passe. Un tableau des communes classées par province et une liste des essences à recevoir apparaitront. T. 00 32(0) 81 33 58 28
Petits fruits rouges à grapiller
On les savoure sur place ou dans les macédoines de fruits, les confitures et les gelées. Les arbustes, petits par la taille et peu encombrants, sans chichis, trouvent toujours une place dans les jardins. Un peu de soleil, d’humus et de compost, une taille annuelle en hiver et le tour est joué. Ne vous privez pas des Rubus idaeus, ces framboises si délicates. Prévoyez une bande de terre d’1m de large, acide de préférence et pas trop sèche, 2 ou 3 poteaux d’1m 60 de haut, quelques fils tendus à l’horizontale pour le palissage et un paillis qui maintiendra la fraîcheur et diminuera la levée des herbes indésirables. En juin, c’est l’heure de la dégustation mais sachez que certains sont remontants et fructifient deux fois sur la même tige. En deux temps, d’abord à l’automne sur le haut des tiges nées du printemps, puis au printemps suivant, sur la partie basse de ces mêmes tiges. De quoi augmenter les plaisirs.


Les groseilliers à grappes, Ribes rubrum et les cassissiers, Ribes nigrum, très rustiques, nous viennent du nord et ont besoin de froid pour fructifier. Peu exigeants quant à la nature du sol, espacés d’1m et demi, les buissons sans épines apprécient un paillage du sol et une dose de compost car leur enracinement est superficiel. En hiver, il suffit d’enlever le vieux bois à l’écorce crevassée et sombre qui ne produit plus, les branches qui se chevauchent et le tiers de la longueur des jeunes branches. Les cassissiers trop peu plantés, donnent des gelées admirables, des liqueurs non moins exquises et des infusions digestives. Son bois, ses feuilles et ses bourgeons sont parfumés.

Trésors de nos campagnes
Et pourquoi ne pas se laisser tenter par un simple noisetier, Corylus avellana. A la sortie de l’hiver, il est un des premiers à offrir ses fleurs mellifères. De 3 à 8m de haut, il porte des fruits qui font le régal des écureuils et des hommes… quand il en reste. Son bois réputé pour sa souplesse, sert à fabriquer barrières, fascines, tuteurs, arceaux et la fameuse baguette de coudrier des sorciers.

Le sureau noir, Sambucus nigra, – friandise de choix d’une trentaine d’oiseaux et de beaucoup de jardiniers -, est un grand arbuste ou petit arbre d’environ 4m de haut trop souvent négligé dans nos jardins alors qu’il est bourré de qualités. Accommodant, à la recherche des sols frais et riches, il s’intègre dans les massifs, dans les haies bocagères. On ne lui connait pas vraiment de maladies. Au contraire, il se débrouille tout seul et pour le multiplier, il suffit de ficher une branche dans la terre. En mai, juin, des fleurs blanches délicatement parfumées groupées en ombelles sont cueillies pour réaliser le délicieux sirop alors qu’en août, septembre, les baies noires réunies en grappes suspendues, sont transformées en confitures, coulis, glaces, tartes ou sirop.
Sureau poussant dans un saule
L’aubépine des haies, Crataegus monogyna, produit en septembre, octobre des fruits qui régalent la faune sauvage. Riches en vitamine C, ils sont tout-à-fait comestibles après cuisson. Mélangés aux framboises par exemple, riches en pectine, ils produisent d’excellentes gelées. Un autre habitué des haies, le prunelier, Prunus spinosa, buissonnant, piquant et rustique, offre quant à lui, des prunelles ou petites prunes bleues et rondes comestibles après les premiers froids. Elles parfument subtilement les liqueurs.

Quant aux myrtilles, Vaccinium myrtillus, vous les aurez certainement déjà chapardées au bord des chemins. Ces arbustes au port rampant, ne dépassent pas 50 cm de haut ; appréciant un sol acide et humide, ils offrent en été des baies bleu-violacé à la saveur douce et sucrée. Les tartes aux myrtilles restent toujours un plaisir gourmand pour les petits et les grands…
Vaccinum corymbosum ‘Grower’, fruits en formation