Pas à pas, vers une terre vivante

A Hoeilaart, un potager familial et expérimental à 4 mains

C’est en 2014 que l’histoire de Géry de Broqueville et Florian t’Serstevens a réellement commencé même si déjà, ils se connaissaient dans le cadre de l’ASBL Asmae, association de solidarité internationale ayant pour mission d’accompagner les jeunes. Géry, philosophe de formation, viticulteur en biodynamie, s’intéresse à la géobiologie, la magnéto et l’électroculture et les techniques de culture respectueuses de l’environnement. Florian aussi curieux de nature et de biodiversité que son aîné, découvre après son diplôme de naturopathie, la fameuse ferme biologique du Bec-Hellouin en Normandie et celle de Desnié à Theux. Ensemble, avec en poche une formation d’Agro Bio Tech en agriculture urbaine et péri-urbaine à l’université de Liège-Gembloux, ils décident de mener un nouveau challenge, d’expérimenter une nouvelle vie. Ils créent un potager écoresponsable à Hoeilaart, à l’arrière de la maison familiale de Florian où seuls, trônaient au milieu de la pelouse, quelques arbres fruitiers et quelques bambous. Aujourd’hui, sur environ 130 m² cultivés, la récolte est incroyable : 500 kg de fruits et légumes.

© Pas à Pas

Nous les avons rencontrés et leur avons posé quelques questions dans l’idée non pas de prêcher aux convaincus, mais plutôt d’informer le jardinier lambda voire le jardinier sceptique ou rebelle aux tendances actuelles.

Observer, tenter et vérifier

  • Par où avez-vous commencé ? Par un petit potager dans des bacs surélevés, hors sol, installés dans un couloir ingrat le long de la façade de la maison. Avec un apport de compost chaque printemps, les courges y débordent avec opulence. Ensuite, en accord avec le voisin, nous avons construit un poulailler sur sa parcelle et installé différents types de ruches.
  • A quoi est destinée la petite serre ? A la culture des plantes fragiles comme les aubergines et les poivrons mais aussi à l’expérimentation de la culture en aquaponie. Dans ce circuit fermé, les légumes poussent dans l’eau sur des billes d’argile ou dans de larges gouttières de bambou.
  • Ensuite ? Nous avons installé une spirale à aromates, quelques buttes de permaculture, des bacs à plantes ainsi qu’un châssis de culture dans lequel le fumier de cheval, – bio bien entendu -, placé dès février avec du broyat, chauffe la terre pour accueillir les premiers semis.
  • Pratiquez-vous les associations de plantes ? Obligatoirement car en effet, les plantes s’entraident. Par exemple, le duo fraise et ail bien connu ou le trio courge, haricot et maïs, des légumes qui grimpent l’un sur l’autre jusqu’à 2 m à la recherche de la lumière. A plusieurs endroits, elles sont carrément intensives et serrées en multicouches : les navets sous la terre, les salades et bettes juste au-dessus puis les haricots poussant à l’assaut des rames.
  • Utilisez-vous du paillis ? Oui, il est essentiel qu’à tous moments la terre soit couverte. A l’automne, avec les feuilles mortes, – comme dans la forêt -, en été avec la tonte de gazon. Au printemps, pas de couverture du sol pour qu’il puisse se réchauffer plus vite et accueillir rapidement les premiers semis.
  • Avez-vous de la place pour des arbres fruitiers ? Pour nous protéger des vents du nord, – le jardin est situé nord-est -, nous avons planté des formes colonnaires de pommier, poirier et cerisier. Plus loin sur le haut du jardin, dans la « micro forêt jardin », nous avons ajouté l’un ou l’autre camérisier, aronia ou amélanchier et des formes naines de prunier, pêcher ou amandier. Le tout, déniché à l’excellente éco jardinerie de la ferme Nos Pilifs à Neder-Over-Heembeek.
  • Et les fleurs ? Partout, elles sont présentes et indissociables, tant pour leur caractère culinaire et gustatif que simplement décoratif et ornemental.

Partager et former

  • Pourquoi ouvrir ce lieu au public ? Tout a commencé avec les premières portes ouvertes de 2017 à l’attention de nos amis. Depuis, le bouche à oreille a fonctionné. Aujourd’hui dans notre laboratoire à ciel ouvert, des ateliers et formations sont proposés, qu’il s’agisse d’une journée découverte pour développer le sens critique jusqu’aux cycles de 6 jours à 10 mois. On y passe des herbes « indésirables » mais bioindicatrices à l’étude du sol, des plantes, des animaux compagnons, des arbres et enfin du design, de quoi mêler le beau au bon et à l’efficace. De quoi faire soi-même ses propres expériences et se lancer sans crainte dans un potager à échelle humaine.
  • Qu’en est-il de la solidarité ? Nous avons constitué à côté de nos ateliers, l’ASBL « Pas à Pas-Permaculture » dont le but est de développer des projets solidaires. Avec l’association Asmae nous assurons au Sénégal le développement durable d’une ferme-école et la formation aux techniques d’agroécologie. Chez nous en Belgique, nous sensibilisons les écoles, maisons ou mouvements de jeunesse aux questions environnementales et climatiques par la création de potager, forêt-jardin ou simple havre de biodiversité.
  • En 2020, vous vous lancez dans l’écriture ? Oui, avec le confinement obligé, nous avons pris le temps d’écrire nos expériences dans un livre détaillé, truffé de photos, dessins et schémas, qui parle de notre terroir et de notre climat.

Techniques de demain

  • Comment un tournesol géant a-t-il pu s’élever jusqu’à 3m50 et donner à lui seul 33 fleurs ? Nous avons été très surpris. L’occasion nous était donnée de creuser nos savoirs en géobiologie et énergie tellurique pour tenter de comprendre la performance de ce tournesol. Avec lui aussi, la prise de conscience qu’il existe beaucoup de manières d’agir, d’approches novatrices de culture porteuses d’avenir. La magnéto et l’électroculture, la lithothérapie avec utilisation de minéraux et cristaux pour notamment améliorer l’eau d’arrosage ou encore la radiesthésie pour soigner les plantes. Tout un programme !

Infos pratiques

Pas à pas, Groenendaal à 1560 Hoeilaart, T. + 32 472 69 10 84

www.pas-a-pas.be

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