
Il y a quelques temps, nous visitions le jardin d’Odile Masquelier, la Bonne Maison, près de Lyon. Un jardin labellisé « Remarquable » qu’elle façonne depuis près de 50 ans. Passionnée de roses, auteure et conférencière, elle a au fil du temps acquis une somme de connaissances botaniques et jardinières qui lui valent une renommée internationale. Chez elle les roses, venues du monde entier, occupent tout le terrain ; elles squattent les moindres recoins. Il n’y a rien de plus gratifiant que de placer un rosier contre un mur, dans un arbre, dans un passage sans intérêt, sur une tonnelle, un talus ou dans une haie. Fini le temps des roses rouges, raides, bien rangées comme des poireaux en rang d’oignons. Dans la nature, le long des routes, dans les haies champêtres ou dans les jardins, les roses poussent en bonne compagnie, celle d’arbustes ou plantes vivaces. Même si les variétés horticoles sont parfois moins coriaces que leurs cousines sauvages, n’hésitez pas à varier les mises en scène. Bon enfant, sauvage, classique ou sophistiquée. Puis, pensez à la place disponible, au volume à fleurir, à la couleur, l’époque et la durée de floraison, le parfum et l’éventuelle présence de petits fruits qui prolongent la floraison. Voici quelques bons conseils d’Odile Masquelier.

Des petits, des grands en passant par les moyens
Avant de vous emballer pour LE rosier dont le joli minois vous fera vibrer le cœur, soyez attentif à différents critères dont le premier est la dimension moyenne indiquée sur l’étiquette. Même si ce critère varie en fonction des conditions de culture et de la taille, il est important de ne pas se tromper pour éviter les déconvenues. En effet, il y a les couvre-sol et les miniatures, les arbustifs au port buissonnant et les grimpants parmi lesquels les rosiers lianes aux branches relativement souples extrêmement longues. Sans oublier les rosiers sur tige, sans doute plus sophistiqués, mais qui donnent de la hauteur, du volume et qui structurent un espace plus formel.
R. ‘Nozomi’ en pot
Des fleurs, rien que des fleurs
Les uns portent des fleurs assez tôt, les autres, assez tard. Certains ont une floraison unique et généreuse qui dure de 2 à 8 semaines, d’autres dits « remontants », ont une floraison principale suivie, après une pause de plusieurs semaines, d’autres périodes de fleurs en fin d’été. Plusieurs ont une floraison dite continuelle ou perpétuelle car ils ne sont jamais dépourvus de fleurs jusqu’à l’automne. Dans un jardin, variez les plaisirs et mélangez les styles pour avoir des fleurs à différents moments de l’été.
R. ‘Sally Holmes’ R. ‘Hansa’ R. ‘Paul Transon’
Contre la façade de la maison
Contre un mur, une petite précaution s’impose : plantez impérativement le rosier à 50 cm au moins du pied du mur, racines dirigées vers l’extérieur. N’oubliez pas qu’il pourrait souffrir d’un manque d’eau. Puis, installez un palissage comme des fils métalliques fixés horizontalement à une distance de 30 cm du mur pour laisser l’air circuler et éviter les maladies. Pour obtenir une profusion de fleurs, n’oubliez pas d’éliminer régulièrement les fleurs fanées et n’hésitez pas à arquer les branches à l’horizontale.

Au pied d’un arbre
Et pourquoi pas ? Chez nos voisins anglais, les rosiers, sont habitués à grimper dans les arbres. Dans un arbre fruitier, les roses dégoulinent à flots, on croirait une deuxième floraison. Plantez-les directement au pied de l’arbre, la concurrence nourricière y est moins forte qu’en périphérie de la frondaison de l’arbre. N’oubliez pas d’ajouter un bon compost et d’arroser la première année pour faciliter l’enracinement. Les mieux adaptés aux effets XXL, sont les rosiers lianes à la générosité sans égale ou les grimpants vigoureux qui n’ont peur de rien.

Sur une arcade ou une pergola
L’idée est excellente car elle permet d’apporter une nouvelle dimension au jardin et élève le regard trop souvent habitué à balayer le ras des pâquerettes. Cela donne de nouvelles perspectives à l’amateur en quête de nouveaux projets. Il suffit d’un pied de rosier par arceau, planté dans une bonne terre de jardin avec un peu de compost et de 2 ou 3 années de patience, pour obtenir un résultat spectaculaire.
Buissons de fleurs
Aujourd’hui, les jardiniers désirent des jardins sans entretien. Les arbustes robustes à l’allure naturelle et au développement rapide, faciles à tailler et résistants aux maladies, sont gagnants. Pourquoi alors ne pas ajouter quelques buissons de roses en liberté ? Des espèces botaniques, anciennes ou modernes, de 1 à 3m de haut, plantées sans tuteur, conviennent spécialement pour une plantation en groupes, pour des haies ou des mélanges avec d’autres arbustes.

Couvre-sol
Certains rosiers ont pour mission de couvrir un talus au soleil. Les uns, au port rampant d’environ une trentaine de cm de haut, s’étalent sur une longueur d’1m50 ou plus, les autres ont un port naturel horizontal puis retombant. Une autre solution est de laisser courir un rosier grimpant sur le sol ou d’utiliser un rosier bien drageonnant qui finira par coloniser l’espace et parfois même stabiliser un talus.
R. ‘Max Graf’ en compagnie d’une clématite
Pour plus d’infos : www.labonnemaison.org