The sky is the limit

Certains rosiers escaladent avec grâce et souplesse un mur, une clôture, un arbre ou une pergola. Les moins exubérants ne dépassent pas 4 m de hauteur alors que les plus conquérants partent à l’assaut du ciel
Au Bois des Moutiers, un rosier liane à l'assaut d'une structure

Les rosiers fleurissent à toutes les hauteurs. Il y en a pour toutes les situations. Certains couvrent le sol et d’autres s’élèvent le plus haut possible. On appelle ces derniers, les rosiers sarmenteux car leurs longues pousses flexibles sont incapables de s’agripper n’ayant ni vrilles ni autre vrai système d’accrochage. En réalité, ils ne grimpent pas vraiment mais doivent être palissés ou attachés à un support.

Attention, ne confondez pas rosier grimpant et remontant. Ce dernier mot désignant l’aptitude du rosier à refleurir dans le courant de la saison, une qualité incontestable. Dans les catalogues ou les roseraies, vous serez attirés sans doute par le mot climbing. Sachez que lorsqu’il est accolé au nom d’une variété, comme pour Rosa ‘Cécile Brunner Climbing’ ou ‘Iceberg Climbing’, il désigne en réalité la mutation d’un rosier buisson devenu grimpant.

L’idée d’implanter au jardin l’un ou l’autre rosier grimpant est excellente car elle permet d’apporter une nouvelle dimension au jardin. Une manière d’élever le regard trop souvent habitué à balayer le ras des pâquerettes et donner des perspectives différentes à l’amateur en quête de nouveaux projets. Et dans les petits jardins d’aujourd’hui, tout est bon pour augmenter les surfaces fleuries.

Liane à la générosité sans égale

R. ‘Seagull’ à La Bonne Maison

Dans le domaine des géants, il y a les rosiers XXL, intrépides, dits lianes ou rambler pour les anglais, qui n’ont pas peur de s’élancer et que rien n’arrête. Souvent, leurs jeunes branches souples poussent d’environ 4m en une saison.  Parfois même, s’ils bénéficient du support adéquat, leur pouvoir ascensionnel illimité les propulse jusqu’à presque 10 m. En quelques années seulement, un mur ou un appentis disgracieux pourrait donc être recouvert. Leur floraison spectaculaire généralement unique a lieu en juin, juillet. Après, dès le mois d’août, apparaissent, – mais pas toujours, il faut se renseigner -, des petits fruits en bouquets jaunes, rouges ou orangés. La plupart portent des fleurs blanches simples comme le célébrissime Rosa ‘Kiftsgate’, considéré comme un des lianes les plus vigoureux, une des perles du jardin de Kiftsgate dans les Cotswolds, planté en 1938, qui envahit aujourd’hui non seulement un immense hêtre pourpre mais aussi ses voisins.

Comme dans les magazines, une arcade ou une pergola

Implanter une arcade ou une pergola est un véritable régal pour les yeux. L’idéal est de leur trouver un but ou un prétexte comme par exemple celui de relier 2 endroits, recouvrir une terrasse, enjoliver un portail d’entrée ou marquer le passage vers le potager. La structure, en métal ou en bois, doit être avant tout décorative. Une hauteur de 2,50 m est nécessaire pour pouvoir passer aisément en-dessous. Pensez aussi à une largeur suffisante. René Pechère, dans sa Grammaire des Jardins, (Editions Racine 1995), précise une distance idéale d’1,50m pour laisser 2 personnes se promener de front, même si généralement on se « laisse mutuellement passer pour franchir l’arcade ». Pour une jolie composition, il suffit de planter un pied de rosier par arceau, le guider régulièrement sur son support et puis, tout simplement patienter 2 ou 3 années.

Contre la façade de la maison

Un grand classique est d’habiller les façades de la maison orientées au sud ou à l’ouest. Une petite précaution s’impose : plantez impérativement le rosier à 50 cm au moins du pied du mur, racines dirigées vers l’extérieur. N’oubliez pas qu’il pourrait souffrir d’un manque d’eau. Puis, installez un palissage efficace. Par exemple, des fils métalliques fixés horizontalement à une distance de 30 cm du mur pour laisser l’air circuler à l’arrière des branches et éviter les maladies. Pour obtenir une profusion de fleurs, n’hésitez pas à arquer les branches à l’horizontale au début du printemps.

Au pied d’un arbre

Pourquoi pas ? Chez nos voisins anglais, les rosiers sont habitués à escalader et dégouliner à flots dans les arbres. Dans un fruitier, l’idée est belle au printemps de le faire refleurir une deuxième fois, mais moins agréable lors de la récolte des fruits qui oblige à se frotter aux épines. Ceci dit, plantez-le rosier directement au pied de l’arbre, la concurrence nourricière y est moins forte qu’en périphérie de la frondaison. N’oubliez pas d’ajouter un bon compost et d’arroser la première année pour faciliter l’enracinement. En revanche, s’il s’agit d’un conifère à customiser, plantez-le à au moins 1m, car le support est fort gourmand en eau.

Avec un peu d’imagination

Selon la vigueur et les mensurations du rosier adulte, diverses solutions de support sont envisageables. Des trépieds ou tipis de toutes sortes, des corsets qui enserrent les branches du rosier jusqu’à 1,50/ 1,80m de hauteur avant de les laisser retomber avec grâce, des piquets de bois simplement fichés dans le sol. A fabriquer soi-même avec notamment des gaulettes de châtaignier ou des fers à béton ou à dénicher dans les bonnes jardineries.

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