Houx et gui, complices de Noël

Pas de fêtes de fin d’année sans leurs inséparables compagnons, houx, gui et sapin

Le houx

se reconnait facilement à ses feuilles vertes luisantes, coriaces et piquantes et à ses petits fruits rouges, appelés drupes ou cenelles comme chez l’aubépine, qui apparaissent à la fin de l’automne. Très populaire, l’Ilex aquifolium , à la belle santé, se retrouve partout dans les jardins où les oiseaux ressèment les graines. Il est le point de départ des couronnes de Noël, des milieux de table festifs et des cartes de vœux. Depuis la nuit des temps, suspendu dans la maison ou dans l’étable, il protège des maladies et des sortilèges.  On a recensé plus de 300 espèces mais la plupart pousse dans les régions tropicales sans espoir de passer l’hiver chez nous. Il y en a pour tous les goûts. Son feuillage n’est pas toujours persistant, tel  l’Ilex verticillata, parfois plus petit que le buis, l’Ilex crenata ou aussi grand que celui du châtaignier, l’Ilex  x koehneana ‘Castaneifolia’. Panaché de jaune ou de blanc ou sans bords épineux comme chez  l’Ilex ‘J.C. Van Tol’. Les baies sont généralement rouges, mais elles peuvent aussi  être jaunes, oranges, blanches ou noires. Attention, sachez que le houx est une plante dioïque, unisexuée, soit entièrement mâle, soit entièrement femelle. Cette dernière est la préférée des jardiniers car elle produit des fruits. Voilà pourquoi, pour éviter les déconvenues,  ils la choisissent en fruits dans les pépinières. Mais évidemment, pour  obtenir ce petit miracle, un compère mâle ne doit pas être trop éloigné. A toute règle, une exception : Ilex ‘J.C.Van Tol’, monoïque et polygame, n’a pas besoin de chevalier servant  pour fructifier. L’aubaine pour les petits jardins où il n’y a de place que pour un seul exemplaire.

Au gui l’an neuf

C’est bien connu. Mais les baisers sous le gui dès Noël comme le veut la coutume anglaise ne sont pas interdits. Outre-manche, le phénomène est tel  que les pommiers ont une double production, les pommes et le gui. Sacré dans les rites celtiques, il signifie : « celui qui guérit tout »,  un symbole d’immortalité, de vigueur ou même de régénération physique. Avis aux lecteurs esquintés. Rappelez-vous Panoramix, le sixième jour de la lune, lors de la cérémonie de la cueillette du gui de chêne très rare. Magique. Cette plante vivace très particulière appelée hémiparasite a besoin d’une autre pour vivre. Elle pousse surtout sur les arbres à bois tendre, notamment  pommier, sorbier et peuplier. Ses feuilles sont persistantes et à la morte saison, il donne des baies blanches à la pulpe gluante, d’où son nom Viscum album. Ses agents de propagation attitrés sont les oiseaux, en particulier grives et mésanges, qui les digèrent puis  expulsent les graines dans leur fiente. Engluées, elles sont transportées directement sur d’autres arbres et germent sur l’écorce de l’hôte. Pour pouvoir se reproduire, le gui a donc besoin de passer par l’intestin de l’oiseau. La nature n’est-elle pas bien faite ? L’oiseau favorise la reproduction de la plante et celle-ci lui fournit le couvert. Génial.           

Le houx

est une plante idéale pour le débutant. Résistant à la pollution et aux maladies, il apprécie la mi-ombre mais tolère le soleil. Il se contente de toute bonne terre de jardin même s’il est plus à l’aise dans un sol acide. Tout au long de l’année, son feuillage persistant demeure une valeur constante du jardin. Lorsqu’il est caduc, comme chez Ilex verticillata le plus connu, les couleurs d’automne et de printemps sont magnifiques. Sans oublier les fruits qui restent plus ou moins longtemps accrochés aux branches pendant l’hiver.  Conciliant, il se laisse tailler facilement et donne d’excellentes formes topiaires. Enfin, la plante idéale pour composer une haie bocagère et même défensive grâce à ses petits aiguillons.  De là provient parfois sa mauvaise réputation.

Astuces

  • Repensez les traditionnelles couronnes de Noël. Ajoutez des pommes de pin ou petites pommes rouges,  des fleurs de Skimmia japonica ou Viburnum tinus sans oublier les baies de Cotoneaster ou de Pyracantha.
  • Les pots en terre redoutent le gel. Glissez une planchette de bois en-dessous pour les isoler du sol et emmaillotez- les avec du voile non tissé attaché par des pinces à linge en bois ou du raphia de couleur.
  • Pour le décor de la crèche de Noël, utilisez mousses, feuilles et branches colorées des cornouillers et des saules. Ils feront entrer le jardin au coin de la cheminée.
  • Quelques  plantes délicates pourraient souffrir de l’hiver. Cachez-les sous les feuilles lestées par des branches de sapin. Elles  resteront couvertes, bien au chaud.
  • Avec une bêche bien affûtée, coupez les bordures. Cela donne un petit air net même si les parterres ne sont pas encore nettoyés. A cette époque,  c’est bon pour le moral.
  • Au jardin, vous n’avez pas de sapin à décorer. Inventez-le avec une vieille échelle en bois appuyée contre un arbre ou un support pyramidal pour rosier grimpant. Avec quelques accessoires, ils feront illusion.

Plus

  • Prix Pechère 2008

Cadeau de Noël : L’eau dans les jardins d’Europe, de Michel Baridon, paru aux Editions Mardaga, 2008, ISBN 978-2-87009-990-2

  • A Bokrijk

La collection de houx la plus importante du pays. www.bokrijk.be

  • Le saviez-vous ?

Le maté, boisson stimulante est réalisée à base de feuilles de houx d’Amérique du Sud, infusées dans l’eau chaude.

  • Dicton à savourer

Noël au balcon, Pâques aux tisons.    

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