Non loin de la collégiale Sainte-Waudru, dans un site classé patrimoine historique par la Région Wallonne, se cache derrière un grand portail, un élégant hôtel de maître construit dans la seconde moitié du XVIIIème sur d’anciens vergers. Son magnifique jardin de 8 ares complètement remanié vient de recevoir le Prix Comte Thierry de Looz-Corswarem pour les Parcs et Jardins octroyé pour la première fois par l’Association Royale des Demeures Historiques et Jardins de Belgique.
C’est en 2007 que Guillaume et Frédérique Hambye, aidés par l’architecte paysagiste Herbert Meunier, décident de créer un jardin en harmonie avec leur demeure. En s’inspirant du tracé classique du vieux jardin d’après-guerre, ils décident de préserver un Magnolia bien charpenté, quelques boules de buis et ils se jettent à l’eau.
Un jardin formel
Après 6 années de labeur intensif, le résultat est à la hauteur de leurs espérances. Un jardin régulier au dessin géométrique centré sur 2 axes majeurs. Le principal part du milieu de la façade jusqu’au mur d’enceinte au bout du jardin et le secondaire, perpendiculaire au premier, conduit à l’ouest vers un potager et à l’est vers une pergola en fer forgé prise d’assaut par rosiers grimpants et clématites. Une sorte de déambulatoire menant à un charmant pavillon d’angle de la fin XVIIIème habillé d’un Ceanothus ‘Puget Blue’.
Vu le dénivelé entre la maison et le bas du jardin, deux terrasses divisent l’espace. Sur le haut, un parterre engazonné est longé de chaque côté par une broderie de buis et des chemins en dolomie. Quelques boules de buis et lavandes ponctuent l’ensemble. En contrebas au centre de la deuxième terrasse, un élégant bassin en pierre bleue et son jet d’eau majestueux marquent l’intersection des deux axes. Quatre parterres l’entourent. Ils sont plantés de rosiers ‘Poustinia’ aux grandes fleurs blanches soulignées d’abricot et ‘Gravin Michel d’Ursel’ dont les couleurs varient du rose abricoté léger au jaune pâle.
Comme à l’époque de la Renaissance ou des jardins à la française, on aime les admirer du dessus, des fenêtres de la maison ou de la terrasse d’angle soulignée d’une délicate balustrade en fer forgé dont l’escalier mène au jardin.
Dédié aux 4 saisons
Certes, ce jardin de ville n’est pas très grand mais il est beau à toute saison. Au printemps, la floraison du magnolia et des bulbes, – tulipes, narcisses et muscaris -, attire tous les regards ; puis vient le temps des roses et enfin celui des Hydrangea, dahlia et anémones du Japon. En hiver, la structure apparait mieux encore. Les lignes sont ourlées de buis, les vieux murs cachés derrière des orangers du Mexique, Choysia ternata ‘Aztec Pearl’, des chênes verts, Quercus ilex ou des Photinia x fraseri sur tige, tous au feuillage persistant. Un érable argenté, Acer saccharinum ‘Laciniatum Wieri’ joue la sentinelle et fait le pendant du Magnolia tout en fermant les perspectives sur les maisons voisines alors que la pergola et le palissage des fruitiers apportent judicieusement hauteur et verticalité.
Accompagné d’un potager et d’un verger
Pour Guillaume et Frédérique Hambye, un jardin d’apparat en harmonie avec la façade de la maison, c’est bien ; s’il est doublé en retrait d’un espace potager et verger, c’est mieux. Le résultat est de taille : derrière une structure à la fois légère et élégante supportant pommiers et poiriers palissés en palmette Verrier ou double U et surmontée de quelques vignes bien choisies, 14 bacs en bois surélevés de 40 cm sont joliment répartis autour d’une colonne en pierre bleue trouvée sur place lors des travaux de terrassement. Pour le plaisir des yeux et des papilles.
Prix des DHJB
L’Association Royale des Demeures Historiques et Jardins de Belgique défend depuis 80 ans notre patrimoine historique en ce compris les jardins et parcs, ces « monuments vivants » qui évoluent dans l’espace et le temps en demandant un soin et un entretien constant. Depuis cette année, un nouveau prix, le Prix des DHJB Comte Thierry de Looz-Corswarem pour les Parcs et Jardins d’un montant de 7.500 euros max. récompense la restauration, reconstitution ou création engagées de manière significative ou terminées depuis moins de 3 ans, en tout ou en partie d’un parc ou d’un jardin. Celui-ci doit être classé ou inscrit à l’Inventaire du Patrimoine, ou attenant à une demeure historique ou d’intérêt patrimonial et doit être détenu de manière privée en Belgique. Sont par exemple pris en considération, les structures de plantations, compositions végétales, allées, chambres de verdure, charmilles, haies, roseraies, potagers, vergers, plans d’eau, bassins, cascades, grottes, pavillons, serres ou autres « folies »…
Visite du jardin
Monsieur et Madame Guillaume Hambye
Visite via l’ asbl Jardins ouverts de Belgique : www.jardinsouverts.be
