Ecoflora fête ses 20 ans !

Qui aurait osé miser il y a deux décennies sur ce concept d’écologie ? Qui aurait été assez fou pour encourager à jardiner différemment ? Durablement ? A planter local, tondre moins, récupérer les eaux de pluie, pailler, fertiliser, composter, pulvériser purins et décoctions, encourager la biodiversité ?

Dès son plus jeune âge, Freddy Sparenberg est passionné de nature. Du plus loin qu’il s’en souvienne, il y a toujours eu un jardin dans sa vie où les poules côtoyaient les fleurs et les légumes. Tout simplement. Tout a véritablement commencé  avec un sachet de graines de radis et une première récolte fructueuse. Au-delà du jardin familial, il découvre le chant des oiseaux et participe à des activités de protection de la nature. Elles deviennent son premier hobby. Après des études d’économie et un job dans le réseau des financements alternatifs, il achète un bout de terrain à Rosières dans le Brabant wallon. Il y repère quelques plantes sauvages, des primevères élevées, Primula eliator, des lamiers et des dames d’onze heures, Ornithogalum umbellatum. Un bon début. Mais ce n’est pas assez. Désirant augmenter la diversité de la flore de son jardin, il cherche à  se procurer d’autres plantes indigènes ailleurs que dans la nature où elles sont protégées ou menacées. Sans succès. Personne ne le comprend, il paraît tomber d’une autre planète. Inlassablement, il continue ses recherches jusqu’au jour où il aperçoit par hasard un article de presse sur la pépinière hollandaise De Heliant en Frise. Il s’y rend sans tarder et revient enthousiasmé, le coffre de la voiture débordant de plantes sauvages à racines nues emballées précieusement  dans du papier journal. L’aventure pouvait enfin commencer.

Halle

Les débuts de la pépinière ne sont pas faciles. A cette époque, ni internet, ni réseaux sociaux. Uniquement quelques petites annonces dans les journaux locaux et le soutien inconditionnel des associations Nature&Progrès et Velt, soucieuses  de jardinage et d’agriculture biologiques. Une première participation à la fête des jardins de l’abbaye d’Aywiers à Lasne, lui font étoffer sa clientèle et sa gamme de plantes avec l’adoption des aromatiques. Il propose désormais des plants en conteneurs à repiquer et dans la cave de la maison, quelques sachets de graines, engrais bios et nichoirs pour les oiseaux.

En 1998, le terrain de Rosières étant trop étroit, il décide de déménager dans une petite ferme du Brabant flamand entourée d’environ 1ha.  Aujourd’hui, à Halle, on s’y balade à la recherche d’une flore indigène souvent ignorée. Mais pas seulement. Une belle collection d’aromatiques, des semences biologiques, – de Semailles et De Bolster -, des plants potagers certifiés bios, des bulbes à naturaliser, des arbres fruitiers, des petits fruits, des arbustes et rosiers utiles aux haies bocagères, des semences de prairies fleuries et tout ce qui a un rapport direct au jardinage écologique ou naturel.  De la clôture en châtaignier, en noisetier aux engrais bios en passant par les éco bêches  et les produits phytosanitaires acceptés en bio, tels ceux à base de pyrèthre. Chez Ecoflora, on vient en confiance. Tout y est bon pour la nature.

Aujourd’hui, Freddy Sparenberg estime que sa clientèle a évolué. Non seulement les Messieurs pensionnés et les quelques passionnés d’herboristerie, mais aussi  les jeunes désireux d’écologie mais ignorant de tout. Aussi, sa pépinière devient un lieu didactique où apprendre le B.A,-BA. La bonne place de chaque plante annuelle, bisannuelle, vivace ou un bulbeuse, en fonction de l’exposition, du sol, de la période de floraison. Il y a enfin les obsédés du comestible. Ceux qui renoncent définitivement à toute esthétique au profit du seul utilitaire. Avec eux, honneur au potager. Une liste de plantes sauvages comestibles est établie à leur intention. Pour les propriétaires de balcons, une liste de plantes destinées à fleurir leur terrasse. Sans oublier le site internet extrêmement détaillé, la lettre d’information et la nouvelle boutique en ligne qui facilite grandement la vie du jardinier du XXIème siècle.

Les indigènes

Chez Ecoflora, on  a rassemblé environ 500 espèces de plantes indigènes majoritairement vivaces. La plupart d’origine locale. Quelques-unes non indigènes sont ajoutées soit parce qu’elles sont parfaitement intégrées dans notre flore, soit parce qu’elles sont particulièrement intéressantes dans les jardins écologiques. Quelques-unes parmi les favorites retiennent spécialement l’attention de Freddy Sparrenberg.

1. Cichorium intybus, la chicorée sauvage

Le bleu ciel de ses fleurs est incomparable. Apparaissant dès la moitié de l’été en haut d’une tige d’environ 1 m de haut, cette vivace xérophile apprécie le soleil et un sol sec voire caillouteux.  Appartenant à la famille des Astéracées et répertoriée déjà vers l’an 800 dans le Capitulaire de Charlemagne, elle est résolument calcicole et nitrophile. Ses feuilles composent les salades amères et ses racines torréfiées servaient à fabriquer un succédané de café.

2. Allium ursinum, l’ail des ours

A l’ombre, dans les sous-bois, l’ail des ours colonise la place. Ses larges feuilles apparaissent dès février et ses fleurs blanches globuleuses dès avril, mai. Délicieuses, les feuilles  et les fleurs découpées en petits morceaux parfument salades et omelettes printanières. Aussi un délicieux pesto, un must à une époque où les jeunes pousses de basilic ne font que poindre leur nez au-dessus du sol. Plantés à l’automne, les petits bulbes sont au rendez-vous des gourmets dès le printemps suivant.

3. Knautia arvensis, la knautie des champs

De la famille des Caprifoliacées, cousine des scabieuses et des cardères, la knautie est une herbacée, vivace, aux fleurs roses entre mai et octobre. Spontanée, elle se ressème dans les prairies même pauvres. Les papillons, abeilles et bourdons virevoltent sans arrêt autour d’elle.

4. Lunaria rediviva, la lunaire vivace

La lunaire vivace indigène dans les Ardennes, notamment sur les bords de la Lesse est souvent confondue avec la lunaire annuelle, Lunaria annua, la célèbre Monnaie du pape. Ses fleurs blanches parfumées, ombrées de lilas, plus claires que l’annuelle, apparaissent de la fin mars à la fin mai à mi-ombre, voire à la pleine ombre. Comme chez l’annuelle, elles sont suivies de fruits, des graines enrobées.

Les herbes et plantes aromatiques

Un des fers de lance d’Ecoflora. A Halle, on ne peut plus s’en passer. Les classiques et les moins classiques. Quelques-unes sont mises à l’honneur.

1. Aloysia triphylla, la verveine citronnée

Pas vraiment une herbe, son incroyable parfum de citron est incontournable. Originaire d’Amérique du sud  où elle peut atteindre 3m de haut, elle est bien connue des amateurs de tisane à la réputation bienfaisante. Aussi utilisée en médecine et pour les produits cosmétiques. Son seul  petit défaut est de ne pas supporter les températures négatives en dessous de -4°. Il est donc indispensable de la rentrer à l’intérieur pour passer l’hiver.

2. Coriandrum sativum, la coriandre

Incontestablement la préférée de Freddy Sparenberg et une des trois plantes aromatiques les plus vendues dans la pépinière avec le persil et le thym. Cette annuelle de 30 à 60 cm de haut, à la vie très courte, impose d’en effectuer plusieurs semis. Ses feuilles fraiches ou séchées et ses graines moulues comme le poivre régalent les fins gourmets. A réserver dans les endroits les plus ensoleillés du jardin.

3. Ocimum basilicum ‘Thaï’, le basilic thaï

C’est dans un restaurant thaï qu’il l’a repéré. Depuis, il la cultive obligatoirement. Comme un client parisien qui n’hésitait pas à parcourir les routes pour le ramener précieusement à une époque où on le trouvait difficilement. Cette variété aux feuilles vertes et aux inflorescences pourpres a une saveur finement épicée par une pointe d’estragon, de réglisse et d’anis. Comme les autres basilics, il exige chaleur et humidité. A semer à l’intérieur dès avril ou en place dès le mois de mai.

4. Myrtus communis, le myrte

Cet arbuste d’origine méditerranéenne, au feuillage aromatique, persistant et décoratif est méconnu. Sans doute dans nos contrées du fait de sa faible rusticité. Cependant, planté au soleil, abrité des vents froids, le long d’un mur sud et sur sol sec et bien drainé, les chances de réussite sont élevées. Les feuilles ont un agréable parfum en cuisine, en compagnie du romarin. En herboristerie, elles sont réputées pour leur pouvoir astringent, tonique et antiseptique. En Corse et en Sardaigne, les baies servent à fabriquer une liqueur.

5. Rosmarinus officinalis Prostratus Group, le romarin rampant

Un coup de cœur également pour le petit romarin rampant, une variété tout aussi mellifère et odorante ne dépassant pas 15 cm de haut. Idéal en pot en plein soleil dans une terre légère et sèche. Sans doute la manière la plus facile de le cultiver chez nous. En hiver, il est judicieux de placer le pot sous un toit pour éviter l’humidité stagnante et le froid.

Bulbes à naturaliser

De début septembre à fin novembre, les bulbes à floraison printanière sont disponibles à la pépinière. A quelques exceptions près, des espèces botaniques ou sauvages le plus souvent indigènes. D’une facilité déconcertante, ils se reproduisent d’année en année et colonisent le terrain que ce soit au beau milieu d’un gazon ou dans les mixed-borders. Perce-neige, petits crocus de Tommasini, Crocus tommasinianus aux fleurs lilas, anémones et jacinthes des bois, Hyacintoides non-scripta se prêtent au jeu de la naturalisation. Mais pas seulement. Beaucoup d’autres se débrouillent de la même manière. Les jonquilles sauvages,  Narcissus pseudonarcissus éclairent les sous-bois en mars -avril suivies en avril-mai des fritillaires, Fritillaria meleagris qui enchantent les prairies humides alors qu’elles ont pratiquement disparu à l’état naturel. Sans oublier les nivéoles de printemps et d’été, Leucojum vernum et aestivum pour les endroits humides et les Camassia leitchtlinii blanc et bleu clair au mois de mai. D’autres narcisses se distinguent comme N. cyclamineus ‘Tête à tête’, N. poeticus recurvus, celui des poètes et N. ‘Thalia’ blanc pur. Au rayon des tulipes, la petite sauvage, Tulipa sylvestris, jaune, idéale pour les vergers et la T.biflora une espèce botanique  blanche et jaune. L’ail des ours n’est pas le seul indigène. Aussi l’ail caréné, Allium carinatum et celui à tête ronde, A. sphaerocephalon très décoratif dans les sols secs et calcaires.

Les floraisons automnales ne sont pas en reste. Parmi les bulbes disponibles de mi-août jusque fin septembre, on trouve les colchiques, les petits cyclamens, C. hederifolium et coum et le Crocus speciosus qui fleurit en octobre et novembre.

Prairies fleuries

L’expérience d’Ecoflora  en matière de prairies fleuries ne date pas d’aujourd’hui. Cela fait 15 ans déjà que la pépinière s’y intéresse. Bien avant les effets de mode. Ses mélanges uniques sont composés entièrement de variétés indigènes et sauvages sans aucune graminée. Pour Freddy Sparenberg, c’est essentiel. Il faut à tous prix éviter la concurrence et l’étouffement des plantes à fleurs par les graminées germant et poussant beaucoup plus vite. Surtout sur sol riche.

Les prairies d’annuelles sont composées de fleurs des champs à la durée de vie limitée à environ deux ans. Elles sont semées sur des sols régulièrement labourés tout comme les mélanges mellifères à base de phacélie, sarrasin, moutarde, souci et nigelle. Chez Ecoflora, les mélanges de vivaces diffèrent selon le type de sol : limoneux ou sablo-limoneux, riche et argileux, riche à la mi-ombre, humide même en été, sec et pauvre. Un mélange est même spécialement conçu pour encourager la pollinisation des vergers, pour attirer abeilles et papillons ou pour couvrir les sols pauvres, acides et sablonneux. Les talus, toits verts et sous-bois ne sont pas en reste. A noter enfin, un mélange judicieux à semer dans les interstices entre les pierres et pavés, des plantes basses, résistantes au piétinement et à la sécheresse tels le thym serpolet, la pâquerette, l’orpin et la sagine.  De quoi contrer définitivement la chimie sur les chemins et terrasses.                                                                                                                                                                                                                                          

Nichoirs et gîtes Schwegler

Freddy Sparenberg est un inconditionnel des nichoirs pour oiseaux et des gîtes à insectes en béton de bois de la marque allemande Schwegler. Le taux d’occupation est élevé, l’isolation excellente et la durée de vie optimale. Une invitation au jardin des mésanges, hirondelles et autres chouettes mais aussi des bourdons, hérissons …  

Infos pratiques

Ninoofsesteenweg 671 à 1500 Halle

T. + 32 (0)2 361 77 61 www.ecoflora.be

PLANTES SAUVAGES COMESTIBLES

Ecoflora a établi une intéressante liste de plantes avec leurs parties comestibles.