Il n’aura pas échappé à la sagacité de l’éminent lectorat des Jardins d’Eden que cette fois, les jardiniers d’Eden appartiennent à son comité de rédaction !

Francis, vous l’avez sans doute déjà aperçu lors de ses portraits de plantes à l’émission de télévision « Jardins et loisirs » présentée par Luc Noël à la RTBF. Ou vous souvenez-vous de l’article concernant Beth Chatto, The best of Beth dans un précédent Jardin d’Eden. Peut-être avez-vous eu la chance de le suivre dans ses pérégrinations asiatiques et japonaises ou dans les jardins d’Angleterre à la recherche d’un nouveau Crocosmia ? L’oiseau est migrateur mais son nid est installé depuis 1998 à Hoves, dans le Hainaut. Guy, moins « people » que Francis, vous le rencontrez avec un peu de chance, dans les parcs de Bruxelles ou dans le Botanique où il est responsable des plantations et de l’entretien des lieux. Il cumule à cela un véritable talent de photographe. La dernière couverture des Jardins d’Eden est rehaussée de l’une de ses magnifiques photos. (Aujourd’hui, en 2020, Guy est directeur botanique à Pairi Daiza.)
Francis est professeur de langues, néerlandais, anglais et historien spécialisé dans l’art asiatique. Il fonde en 1994 l’ASBL Marco Polo, organisatrice de voyages, dans le but d’explorer l’Inde et le Japon alors que sa collègue, égyptologue, se consacre au bassin méditerranéen et à l’Egypte. Guy, après ses études horticoles et d’architecture de jardin à Anderlecht, entre comme jardinier au Botanique de Bruxelles capitale. Petit à petit, il participe à la conception des parterres dans tout le secteur du centre ville avec notamment le nouveau jardin de la Porte de Hal, le Petit Sablon, la Cambre, le parc de Tenbosch…Il tente d’y introduire des plantes exotiques pour transformer ces parcs en « jardin découverte ». Ainsi une zone tropicale avec des bananiers mais aussi une zone ombragée très fréquentée lors des dernières chaleurs. Des tapis de fleurs y sont réalisés par Lieve Adriaensens de la Pépinière Silène et collaboratrice aux Jardins d’Eden. Une autre manière de mettre en scène le jardin et la broderie aménagés en 1957 par René Pechère.

D’abord Beth et Christo
Parler de Francis et Guy, c’est évoquer l’Angleterre. Ses jardins et ses jardiniers à l’origine de leur passion commune. La lecture des livres de Beth Chatto en est le déclencheur ainsi que sa rencontre et celle de Christopher Lloyd et de leurs magnifiques jardins de White Barn House dans l’Essex et de Great Dixter dans le Sussex oriental.
Lloyd, décédé cet hiver, leur a légué son goût pour les expériences et son plaisir de jardiner. Peut-être aussi un petit côté iconoclaste qui l’avait notamment poussé à remplacer sans hésiter une roseraie par un exubérant jardin exotique où bananiers et plantes de Patagonie donnent le meilleur d’eux-mêmes à la fin de l’été. Voilà sans doute pourquoi, nos deux amis ont fait valser sans soucis leur collection de roses anciennes…
Ses mariages audacieux de couleurs vives et sa plume d’écrivain ont laissé bien des traces.
Beth Chatto, cette « magicienne des jardins » les séduit, elle, par ses associations raffinées de plantes inhabituelles et par ses capacités à jardiner dans des milieux difficiles. Comme cet incroyable jardin de gravier à l’emplacement d’un ancien parking. Une approche révolutionnaire du jardinage ! Sans tonte, désherbage et arrosage mais grâce au mulch de gravier. Son credo ? Apprendre à installer une plante au bon endroit, l’abc du jardinier « bon père de famille » ayant les pieds sur terre. Une philosophie à emprunter sans tarder : « Créer un jardin, c’est comme apprendre à parler. D’abord, vous découvrez les mots en apprenant à connaître chaque plante. Puis vous agencez quelques termes en associant deux ou trois espèces qui s’accordent bien. Ensuite, vous construisez une phrase entière, et enfin une histoire. » (Beth Chatto)

Viburnumania
Comment ne pas succomber à la tentation des fêtes de jardin ? Francis et Guy les ont toutes parcourues. Tout à côté, il y a la Pépinière Le Try et son créateur Dominique de Witte qui les attend avec ses arbustes parfumés et fleuris, particulièrement ses viornes. Une « collectionnite » aiguë les emportent alors au pays des Viburnum ! Ne prêtez pas l’oreille à Francis qui ose s’en défendre alors qu’il nous a avoué tout bas, qu’il « fait Wisley » en un jour, aller-retour, avec une camionnette vide qui retourne pleine !
Beaucoup de ces viornes ont été sacrifiées aujourd’hui pour faire de la place. Sauf l’une ou l’autre dont l’intéressant Viburnum erubescens var. gracilipes aux fleurs en forme de panicules parfumées d’août à octobre.
Leur collection de roses datant des débuts a subi le même sort. Mais quelques lianes et quelques Austin ont trouvé grâce à leurs yeux. Ils choisissent aujourd’hui des roses très remontantes. La rose ‘Guy Savoy’, une rose du français Delbard en est un exemple. C’est une vraie panachée rose foncé qui ressemble à la célèbre R. gallica ‘Versicolor’ tout en étant remontante, son atout majeur. Ils aiment mélanger les genres pour varier les couleurs et les temps de floraison.
Enfin, Bressingham
Ce n’est pas un hasard s’ils ont été époustouflés devant The Dell Garden, le jardin d’Alan Bloom à Bressingham dans le Norfolk. Une exceptionnelle collection de plus de cinq mille espèces de plantes disséminées dans les îlots attenants à la pépinière. De là vient sans doute leur intérêt pour les plantes vivaces pourtant plus difficiles à cultiver. Mais c’est aussi Foggy Bottom (le fond brumeux), le chef d’oeuvre d’Adrian, fils d’Alan, qui les impressionne. Il y associe les conifères, particulièrement les variétés naines mieux adaptées à nos jardins et les bruyères en guise de tapis. Voilà de quoi réconcilier ces genres trop souvent mal-aimés ! Arbres, arbustes, vivaces, graminées et bulbes apportent couleur et fraîcheur au fil des saisons. La cohabitation exemplaire de tout ce petit monde fait rêver les jardiniers du monde entier, de l’humble débutant au spécialiste confirmé.

Toutes ces découvertes enrichissantes leur permettent de créer un petit éden anglais sur le continent. Et l’énergie ? Ils l’ont ! 22 ares d’une ancienne parcelle agricole les attend. Plusieurs types de sol voisinent, des zones à PH neutre, voire même calcaire, des zones humides, des zones drainées et riches et d’autres franchement lourdes et argileuses. Tout le jardin reçoit une bonne dose de fumier de vache et à l’automne, du mulch composé de terreau de champignons et d’écorces broyées. Chaque plante en particulier reçoit un menu à la carte.
L’idée de départ est d’obtenir un jardin intéressant toute l’année. Tout doit s’enchaîner, « the show must go on », les végétaux se succèdent en rangs serrés pour donner naissance à un jardin opulent et à une véritable symphonie de couleurs. Ils ne pensent pas qu’à la plante elle-même mais aussi à son entourage pour la mettre en évidence. C’est la composition qui importe. D’où le choix de plantes qui offrent plusieurs intérêts à la fois : feuillage, floraison, fructification et écorce. Ce sont en effet, les écorces qui règnent en maîtres à la morne saison. « Quel bonheur de surprendre une goutte d’eau qui dégouline sur l’écorce d’un Prunus serrula à l’entrée du jardin»…sans oublier l’Acer davidii, le griseum, le Myrtus, le Lagerstroemia et l’Eucalyptus. Ils attachent le maximum d’importance aux fleurs et à leur forme, incontestablement c’est le type « marguerite » qui fait recette ici, décliné en Echinacea, Leucanthemum, Rudbeckia, Anthemis, Helianthus…
Tout est une question d’harmonie et d’âme. Pas de rangées de plantes alignées comme des poireaux pour une revue militaire, rien à voir avec la collection de timbres- poste ou le jardin d’exposition. Ici il se passe vraiment quelque chose. Un jardin à quatre mains, en constante évolution, où l’on partage, où l’on raconte, où l’on traite du vivant dans une joyeuse exubérance typique des jardins campagnards. Où veine didactique et plaisir créatif se mélangent.
Guy structure à la fois le jardin et les idées florissantes de Francis. Il trace les lignes, voit les courbes et dessine les bordures. Il a l’œil du technicien et du photographe, le caractère ordonné d’un scientifique. C’est à lui qu’incombe la tâche méticuleuse de la tonte alors que Francis enlève ces herbes dites mauvaises qu’il abandonne sur place…au grand dam de Guy. Francis, c’est un volcan qui s’emballe, « Lucifer » d’après Guy qui lui, plus angélique tempère et analyse calmement, sans précipitation. Deux approches différentes qui se complètent.
La palette des peintres
A Hoves, les schémas de plantation dépendent des associations de couleurs. Plus motivant qu’une collection ! Ils travaillent le végétal un peu comme un artiste sa palette. Tout est question d’atmosphère. Avec Gertrude Jekyll et ses fameux « borders » colorés, la création de jardin est devenue un art à part entière, un art en trois dimensions utilisant les plantes pour leur forme et leur structure. Cette papesse du jardin nous influence encore à ce jour.
Francis et Guy nous avouent que la couleur est leur sujet de prédilection. Ils traitent d’abord des fleurs, puis des feuillages. Ils aiment donner leurs recettes, détailler et expliquer leurs compositions. Sans réfléchir, ils entament une litanie des feuillages pourpres : Geranium ‘Black Beauty’, Epimedium, Cotinus ‘Grace’, Persicaria virginiana ‘Filiformis’, Sedum ‘Arthur Branch’… Nous les arrêtons, la mémoire ne suit plus.

Francis serait curieux de connaître le jardin d’un Vermeer ou d’un Picasso ou mieux de découvrir les parterres d’un Van Gogh.
A ce sujet, l’Angleterre n’est pas en reste. L’intéressant nuancier établi par le RHS, référence incontournable pour les pépiniéristes et les jardiniers est là pour le prouver. Sans oublier, des jardins comme celui de Bosvigo House, situé à Truro dans les Cornouailles où Wendy et Michael Perry jouent les magiciens des couleurs. Chaque parcelle les décline et éblouit le visiteur qui n’oubliera pas de porter des lunettes solaires avant d’entrer dans le hot garden ! D’après Francis, c’est le rosier ‘Pat Austin’ découvert lors d’une visite chez eux qui nous gratifie du meilleur orange. A Hoves, il prend une place de choix accompagné par des Phlomis tuberosa ‘Amazone’, des Salvia x sylvestris ‘Mainacht’ et des Allium cristophii. Nos deux compères intarissables évoquent encore Abbotsbury garden dans le Dorset, où un jardin subtropical brille de mille feux et de mille couleurs.
Calamagrostis brachytricha, l’herbe aux diamants Selinum wallichianum Anthyrium
Leurs goûts et leurs idées évoluent. Au début, les jaunes et les blancs, puis les pourpres et les roses et enfin, à présent les bleus et les oranges. Le jaune et l’orange ne les ont jamais déçus et les couleurs chaudes l’ont toujours emporté : « Sortis en droite ligne des forges de Vulcain, ils embrasent nos parterres et font monter en flèche notre taux d’adrénaline. Si vous ne jurez que par les couleurs douces et romantiques, passez votre chemin. Car voici le retour en force des Crocosmia. » (Dixit Francis)
Crocosmia
Ils ne détestent aucune couleur car elle servira toujours à en mettre une autre en évidence. Évidemment cette année, avec le retard du printemps il a fallu supporter la cohabitation surprenante de pavots roses et d’hémérocalles orange !
Terrain d’expérimentation
Acclimater des plantes gélives, essayer des plantes difficiles ou fragiles, quelle excitation ! Francis et Guy n’ont pas oublié qu’on cultivait des pêches depuis le nord de la France jusqu’à la Halle, en passant par le Hainaut. Dans ces conditions, ils nous annoncent la couleur : toute tentative pas trop saugrenue peut être tentée. Et sans doute nous disent-ils, que chez eux, même si leur parcelle est battue par les vents, l’influence du climat maritime de la Cote d’Opale s’y ressent…Encore un souffle d’Angleterre !
Nous sommes un tantinet sceptiques. Mais ils n’ont pas fini de nous étonner. Nous devons avouer que garder en pleine terre des Miscanthus nepalensis au somptueux épis dorés, des Penstemon, des Agapanthus africanus, des Myosotidium hortensia est époustouflant. Amusés par notre désappointement et pour nous déstabiliser tout à fait, ils rajoutent des Onychium japonicum et nous promettent de réussir un adorable petit Nemesia.
Pentstemon Miscanthus nepalensis Polygonum orientale
Chaque année, la floraison blanche du Lagerstroemia indica ‘Natchez’, plus résistant que ceux aux floraisons roses ou rouges, offre de belles couleurs d’automne même dans les sols à tendance calcaire. Près d’un mimosa, Acacia pravissima, protégé en hiver comme à Menton par un panneau rigide en PVC, s’acclimatent de belles africaines dont des Kniphofia caulescens. Plus loin deux nouveaux Crocosmia originaires du même continent ‘Okavango’ et ‘Zambesi’, aux fleurs beaucoup plus grandes tels des glaïeuls ont été dénichés chez Beth Chatto et plantés cet été.
Lagertroemia Lagerstroemia
Un bon conseil, pour garder la tête haute et espérer devenir un visiteur dans le coup, munissez-vous à la fois de votre Hillier, cette petite bible à l’accent very british et d’un surligneur qui vous aidera à retenir l’un ou l’autre nom d’arbres ou arbustes inconnus au bataillon. Le Ptelea trifoliata aux petites fleurs blanches parfumées en juin, le Cytisus battandieri au look de Laburnum avec ses racèmes jaunes dès juillet et son joli feuillage gris, l’ Itea virginica à la fois beau en été et en automne et le Carpenteria, une hydrangéacée vieille de deux ans déjà. Vous n’oublierez pas d’admirer deux élégants petits arbres l’Azara microphylla et le Maackia amurensis, une légumineuse, en fleurs en été.
Eucomis Crocosmia ‘Limpopo’ Melianthus major
La présence d’un Punica granatum en bonne santé nous fascine. Nous apercevons même des petites grenades orange cachées derrière les feuilles. Comme en Andalousie.
20 ares vont sans doute se libérer au fond du jardin …quelle aubaine…

Cottage garden
A l’avant de la maison, le long de la rue et derrière les arches de Corylus, nous apercevons un jardin, typically cottage, attrayant au printemps et en été. La façade est envahie de grimpantes, Clematis orientalis et montana var. rubens ‘Broughton Star’ avec son petit air de ‘Marjorie’, Schizophragma hydrangeoides ‘Roseum’ et Wisteria floribunda ‘Macrobotrys’ aux longues grappes de près d’1m. De part et d’autre du chemin, un Magnolia grandiflora et un Magnolia x brooklynensis ‘Caerhays Surprise’ qui fleurit plus tard sont accompagnés d’arbustes, un Viburnum plicatum ‘Mariesii’ rescapé de la première vague, un Sambucus nigra ‘Black Lace’ et de vivaces telles Echinacea pallida, Aster lateriflorus ‘Lady in Black’, Veronicastrum virginicum ‘Fascination’, Baptisia australis, Monarda ‘Cambridge Scarlet’, Geranium ‘Coombland White’… Quelques rosiers bien remontants de David Austin complètent la composition dans un camaïeu de rose. Tout d’abord ‘Mary Rose’ au rose vif ombré de lavande et ses deux jolis sports ‘Whinchester Cathedral’ presque blanc et ‘Redouté’ d’un rose plus tendre. Question de nuance, bien sûr.
Jardin zen
Au-delà du parking, une chambre de verdure. Lieu de la sérénité. Le Japon si cher à Francis et Guy n’est pas loin. L’eau, la pierre et le végétal s’y mêlent paisiblement. Quelques magnifiques euphorbes au pied d Acer cissifolium montent la garde. Une haie ondulée de Lonicera nitida ‘Red Tips’ en protège l’intimité. Et en son centre ? Un jardin sec aux vagues de gravier. Toujours un fifrelin de Beth dans la tête ! Ils ont profité des restes des fondations de la maison voisine pour drainer le sol. Le tour était joué. Un rocher semble sortir de la mer. Il supporte un minuscule petit saule, Salix ‘Boydii’. Ravissant. Les plantes doivent ici résister au soleil. C’est le coin des Leptinella dioica et squalida ‘Platt’s Black’, des Pennisetum orientale ‘Karley Rose’ et des Stipa gigantea et tenuissima qui y confèrent légèreté et frémissement. Un magnolia taillé en espalier et un Sorbus de provenance chinoise ‘Chinese Lace’ au feuillage très découpé y coulent des jours heureux. Jamais vu ni entendu. Ainsi qu’un Ricinus ‘Blue Buddha’ aux étranges branches bleues, inconnu jusqu’à Wisley. Oh shocking !
La pièce d’eau rafraîchit le tout de ses remous. L’ouïe ouvre le champ d’action à la vue.
L’ambiance reste la même alors que les floraisons et les saisons changent.


Nouveau jardin
Jardin blanc
Au détour d’un island bed, un clin d’œil à Sissinghurst et à sa toute grande jardinière anglaise Vita Sackville-West dont le jardin blanc légendaire a fait de nombreux émules aux quatre coins du monde. Il est sans doute à l’origine de l’engouement pour les jardins axés sur la couleur. Du blanc découle en effet, toute une série de nuances allant vers le vert, le gris, le jaune ou le rose. Dans son livre Les Couleurs du jardin (éd. Bordas), Penelope Hobhouse va plus loin et s’intéresse à la qualité du blanc : « Même la blancheur éclatante de la rose ‘Iceberg’ peut être altérée par les ombres teintées de la lumière réfléchie sur les couleurs voisines ; un fond d’if vert fait paraître rosées les fleurs blanches. En outre, il y a relativement peu de fleurs d’un blanc pur. La plupart ont un soupçon de rose, de jaune crème, d’ivoire, de bleu lavande. »
La lumière du crépuscule et du clair de lune met le mieux en valeur la couleur blanche. Dernière couleur à disparaître à la tombée de la nuit. En été, au soleil, le blanc inspire la fraîcheur et peut nettement adoucir les feuillages vert sombre ou les associations de couleurs trop osées. Mais l’exercice qui consiste à s’imposer le blanc en guise de couleur unique n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.
Itea ilicifolia Détail
Chez Francis et Guy, la version du jardin blanc dissimulée par une clôture de brandes de bruyère est plus naturelle. Des Itea ilicifolia aux jolies fleurs parfumées et regroupées en longs chatons verdâtres au mois de juillet, s’y adossent. Cette plante peu connue chez nous appartient à la famille des escalloniacées. Différente de l’Itea virginica présenté plus haut, elle a un feuillage persistant et brillant qui rappelle celui du houx. Pour pouvoir la garder chez nous, elle mérite un endroit très ensoleillé et protégé. Une glycine blanche ourle le bord de la clôture, accompagnée par une magnoliacée, Kadsura japonica, grimpante à feuillage persistant d’une hauteur de 3-4m. Les petites fleurs crème de l’été sont suivies de baies rouge vif.
De belles associations mêlent Eryngium giganteum ‘Silver Ghost’, Echinacea purpurea ‘White Swan’, Gaura lindheimeri, Persicaria polymorpha et Cornus kousa ‘China Girl’. La classique Rosa ‘Madame Alfred Carrière’ s’assortit aux fleurs blanc rosé de la Clematis ‘Huldine’. Comme le dit Francis : « c’est une véritable toile impressionniste ponctuée de camaïeux de crème ».
Jardin de sous-bois
Au bout du jardin, avant qu’il ne se fonde dans la campagne environnante, des lilas ombragent un lieu propice au jeu de la lumière dans les feuillages. Des Brunnera macrophylla ‘Jack Frost’ au somptueux feuillage marbré de blanc accompagnent des Aconitum carmichaelii ‘Wilsonii Group’, des Dryopteris erythrosora aux nouvelles feuilles bronze, des hostas et pulmonaires…Quelques hydrangéas dont ‘Blue Deckle’ y ont une place de choix. Normal pour ce dernier puisqu’il refleurit une deuxième fois en septembre. La zone n’est pas encore overbookée, il y a encore de la place pour quelques nouvelles raretés. Un Dendranthema (Chrysanthemum) ‘Dernier Soleil’ vient juste d’arriver. Il attire le visiteur au fond du jardin pour un ultime moment de curiosité.
Brunnera m. ‘Jack Frost’ et Anthyrium niponnicum ‘Lady in Red’
Dendranthema ‘Dernier Soleil’
Francis et Guy cultivent l’art de surprendre et le plaisir de transmettre.
En pratique
Les sources
- Great Dixter, Christophe LLoyd, www.greatdixter.co.uk
- White Barn House, Beth Chatto, www.bethchatto.co.uk
- Pépinière jardin arboretum Le Try, Dominique de Witte, www.letry.be
- Sissinghurst, Vita Sackville-West, www.nationaltrust.org.uk
- The Dell Garden, Alan et Adrian Bloom, www.bressingham.co.uk
- Bosvigo garden, Wendy et Michael Perry, www.bosvigo.com
- Abbotsbury Sub-Tropical Gardens, www.abbotsbury-tourism.co.uk