Sans doute avez-vous déjà entendu parler de son beffroi du XVIIème siècle, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, véritable phare de la région. Peut-être aussi son église Notre-Dame des Carmes, son hôtel de Bury, ou le refuge de l’abbaye de Lobbes … mais les jardins suspendus, les avez-vous déjà découverts ?
Cité médiévale
Leur histoire est liée à celle des fortifications de la ville juchée en haut d’un éperon rocheux. Surplombant les vallées verdoyantes de la Sambre au nord et de la Biesmelle, son affluent au sud, elle occupe un site défensif naturel. Habitée depuis le néolithique (4000 avant JC), elle est fortifiée au fil du temps. Notamment au IXème siècle, lorsque la Principauté de Liège la reconnait comme « bonne ville ». 3 enceintes successives sont érigées pour se protéger de l’ennemi. Des murailles munies de postes de garde, des tours percées de poternes appelées postys en vieux dialecte liégeois. Aujourd’hui, le posty Bury, tunnel voûté taillé dans le roc, une des portes d’entrée de la ville ancienne en est un vestige. Les autres ont été démolis lors des guerres successives, notamment celles menées contre la Principauté de Liège par les ducs de Bourgogne, Jean Sans Peur et Charles le téméraire.

Et ville verte
Dans le haut de la ville, au sommet du rocher, il n’a jamais été question de s’étendre et d’avoir un jardin d’agrément ou potager. A l’intérieur des remparts, la place était comptée. Raison pour laquelle, 210 jardins étaient installés hors des murs, à flancs de coteaux, entre les différents niveaux des remparts, sur le versant de la vallée de la Biesmelle. Les premiers potagers sont d’abord apparus dans le haut de la vallée, puis avec l’augmentation de la population jusqu’à la ville basse. Ils devenaient alors le trait d’union entre les deux parties de la cité.
Le choix du versant sud, n’était pas un hasard. Bien exposé, il offrait un microclimat aux cultures les plus exigeantes. En outre, chaque parcelle étant bordée de murs de fortification en grès, la chaleur de la journée s’y accumulait pour être doucement rediffusée le soir. Les serres s’y adossaient, les légumes en profitaient, ainsi que les fleurs et les fruits, notamment des figuiers et des vignes.

Aujourd’hui
La promenade offre des points de vue fantastiques. Tout au long des venelles de vieux pavés, délicieuse, elle propose des échappées sur le paysage alentour. Les ruelles étroites, anciennes et escarpées, donnent aussi accès aux terrasses et aux jardins, unissant les patrimoines bâtis et naturels.

Depuis 1976, le site est classé et depuis 2016, il est repris sur la liste du patrimoine exceptionnel de la Région wallonne. Les murs sont restaurés et de nouvelles portes d’accès en métal au look des plus contemporains sont installées. A claire-voie, elles laissent passer les regards curieux vers ces parcelles de verdure appartenant à des personnes privées. De-ci, de-là, des édens luxuriants, des potagers bien rangés, des espaces naturels tous juste disciplinés ou des friches oubliées qui n’attendent peut-être qu’à être un jour reprises en mains.

En 2001, quelques vignes sont replantées comme au XVIIème et 10 ans après, le vignoble thudinien produisait un vin doux naturel appelé le Clos des Zouaves.
Suspendus les Jardins ?
Parler de jardin suspendu implique une certaine notion de verticalité. Il fait référence aux fameux jardins suspendus de Babylone en Irak considérés comme une des 7 merveilles de l’Antiquité. Réalisés vraisemblablement par Nabuchodonosor (600 avant notre ère) en l’honneur de son épouse, ils évoquaient la montagne et le paradis.

Aujourd’hui, ils sont à la mode, surtout en ville, là où faute de place à l’horizontale, il est bon d’optimiser les espaces et surtout, où il est tendance de les rendre plus verts. Soit des toitures végétalisées comme en Scandinavie dont la tradition imposait que les toits des maisons en bois soient recouverts de mottes de gazon et de couches d’écorces de bouleau, pour se protéger du froid hivernal. Ou des murs végétaux comme les façades du Musée des Arts Premiers au Quai Branly à Paris créés par Patrick Blanc, paysagiste, botaniste, ayant mis au point un système de culture verticale hors sol.


Fluide et artistique
Depuis 2006, un projet artistique basé sur une réflexion concernant la ville et son patrimoine, intitulé : « Fluide, parcours d’arts actuels » transforme la petite ville en un véritable musée à ciel ouvert. Ce parcours propose des œuvres généralement conçues par les artistes in situ, au cœur de la cité, sur les remparts, dans les jardins, les postes de garde, le beffroi …
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Office du Tourisme de Thuin