En route vers les jardins du Lazio

Depuis plus de 400 ans, chaque amateur d’art et de jardin réalise un jour son « Grand Tour » vers l’Italie. Autour de Rome, quelques perles historiques côtoient des réalisations contemporaines.
Villa d'Este

A l’origine, sorte d’Erasmus pour les jeunes gens de bonne famille du nord de l’Europe, ce « Grand Tour », -toujours  écrit en français même en Angleterre et en Allemagne -, leur permettait de parfaire leur éducation et de s’instruire des enseignements de l’Antiquité. Plusieurs visiteurs illustres en reviennent profondément marqués. Michel de Montaigne par exemple a visité les grands jardins italiens de la Renaissance et nous a livré un journal de voyage très documenté qui n’a pas encore perdu une seule ride aujourd’hui. De grands architectes paysagistes comme André Le Nôtre, Russel Page ou Geoffrey Jellicoe ont également fait le voyage. L’ouvrage de ce dernier, Italian gardens of the Renaissance, reste une référence dans les écoles du paysage. Sans oublier Edith Wharton, cette journaliste américaine qui, après un long périple, a publié en 1904 un recueil d’articles intitulé Villas et jardins d’Italie, le premier à traiter sérieusement de l’architecture des jardins italiens. 

LAZIO

Le Latium, – Lazio en italien -, est une région du centre de l’Italie dont la capitale est Rome. Parsemée de collines, elle est baignée par la mer Tyrrhénienne, parcourue par les eaux du Tibre et délimitée par la Toscane, l’Ombrie, les Abruzzes, le Molise, la Campanie et à l’ouest par la mer. Les Jardins d’Eden vous proposent de vous emmener vagabonder dans la campagne autour de Rome. A l’est vers la villa d’Este, au sud à Castel Gandolfo dans les jardins du Pape récemment ouverts au public, à Frascati, dans la villa Aldobrandini, plus bas dans les jardins privés de Ninfa autour d’un ancien bourg médiéval et dans le jardin privé de La Landriana signé Russel Page. Au nord, cap sur la petite ville de Viterbo pour découvrir aux alentours, les jardins historiques de la villa Lante, du palais Farnèse, du castello Ruspoli et du bois de Bomarzo. Et enfin, découverte de jardins privés contemporains comme La Ferriera, le Castel Giuliano ou encore le jardin des tarots, parc de sculptures de l’artiste Niki de Saint Phalle.

A L’ITALIENNE

« Quant on aime les jardins, on doit pouvoir faire œuvre d’imagination pour remédier aux injures du temps » de Michel Baridon, historien de l’art des jardins.Le jardin italien n’existe pas pour ses fleurs.  Il y en a peu. Il est réputé pour un fameux un trio gagnant : le minéral ou nature artificielle, l’eau et la verdure persistante, véritable décor insensible aux saisons. Une autre  trilogie y est constamment présente: oliviers, cyprès et pinsquifont le paysage… à l’italienne. Mais quand on parle d’art des jardins en Italie, on pense directement aux XV et XVIème, les siècles de la Renaissance. A cette époque l’hortus conclusus du moyen âge est remis en question. A sa place, un espace appelé villa, comprenant à la fois bâtiments et jardins se développe. Entièrement ouvert sur le paysage. Dans ce nouveau lieu de plaisance, on cultive aussi bien l’esprit que les champs. Le jardin en tant que tel devient une œuvre esthétique, un art à part entière au même titre que la peinture et l’architecture. Tous les grands de ce monde se prennent au jeu. A  Sienne, Rome, Florence ou Ferrare, les  grandes familles telles les Borghèse, Colonna, Médicis, Este ou Farnèse comptent à cette époque des jardiniers à chaque génération. Si ce nouveau courant est né  en Toscane dans la ville de Florence, on peut dire que c’est vraiment Rome qui lui donne l’impulsion décisive. Tout démarre effectivement du Vatican en 1503 lorsque le pape Jules II demande à Bramante de dessiner un jardin en 3 terrasses. Le mouvement essaime ensuite dans le Lazio où les hauts dignitaires du Vatican partent en villégiature.«

Quant on aime les jardins, on doit pouvoir faire œuvre d’imagination pour remédier aux injures du temps » de Michel Baridon, historien de l’art des jardins.

La littérature et la peinture d’époque donnent une description précise de cette nouvelle manière de jardiner. L’étonnant Songe de Poliphile du moine Francesca Colonna écrit en 1467 est le premier livre de la culture occidentale moderne dédié à l’art des jardins, un must en termes d’architecture des jardins ; le tout autour d’une charmante histoire d’amour. La deuxième source incontournable est l’ouvrage d’architecture de Leon Battista Alberti, De re aedificatoria, paru en 1450 qui reprend quelques grands principes de l’art des jardins. Ses idées ont largement circulé. Si la Renaissance est l’âge d’or des jardins, elle le doit certainement en grande partie à Alberti. Quant aux peintures demi- circulaires en forme de lunette réalisées vers 1598 par Giusto Utens, peintre bruxellois installé en Toscane, elles représentent avec minutie les propriétés des Médicis. De véritables vues aériennes, à vol d’oiseau.     

RENAISSANCE

Les canons du jardin Renaissance se reconnaissent à différents éléments. L’organisation géométrique de l’espace, la symétrie, l’exactitude des proportions  et un axe central entrecoupé d’allées secondaires. Ainsi que l’application in situ des premières règles de perspective linéaire appliquées déjà par peintres et architectes.                                                                                                                                                                                                                                                                                Ensuite vient l’omniprésence des références à l’Antiquité. Peut-être dans l’idée de réinventer la Rome antique. Un désir certainement de perpétuer la tradition de Théophraste, des 2 Pline, l’ancien et le jeune ou de Dioscoride, tous des spécialistes de botanique et d’architecture des jardins.

« Le jardin italien baigné par la lumière magique de la campagne est un jardin d’idées, dont les chemins mènent bien au-delà de ses murs jusqu’aux royaumes de la philosophie, du mythe et de la poésie » de Vivian Russell

Quelques détails persistent dans les compositions : des terrasses, escaliers, parterres, pergolas, sculptures et décors tels la grotte ou le nymphée, des végétaux à feuillage persistant. Sans oublier l’utilisation de l’eau sous toutes ses formes et l’intégration du bois, le bosco dans le plan initial.

VILLA D’ESTE

Sans doute la plus célèbre. Sur la petite place de Tivoli, derrière un imposant palais se cache un jardin des délices à la gloire du cardinal Hippolyte d’Este, son heureux propriétaire et concepteur, descendant d’une des plus illustres dynasties italiennes. Comptant parmi les hommes d’église les plus riches et les plus érudits de son temps, il ne réussit pourtant pas à se faire élire pape et décide alors à titre de revanche, de créer l’une des villas les plus fastueuses. Avec l’aide de Ligorio, célèbre architecte, il rase une partie de la ville, redessine la vallée, aménage à flanc de colline des jardins en terrasses, construit un aqueduc  et des conduites souterraines pour amener l’eau. Le résultat ? Un plan géométrique assez sophistiqué avec au centre un axe entrecoupé par des allées secondaires reliant des fontaines plus grandioses les unes que les autres.

Ce dessin plutôt austère est adouci par des centaines de fontaines et jeux d’eau que l’on aperçoit au détour d’un chemin, comme par surprise. Les effets sont à la fois visuels et acoustiques. L’eau constamment en mouvement triomphe de tous côtés. Elle actionne les automates hydrauliques, produit de la musique notamment à la fontaine de l’orgue, apparait en brume, retombe en rideau, glougloute dans l’allée des 100 fontaines, jaillit sous forme de jet, d’éventail, d’ombrelle ou de giochi d’acqua malicieux, simule la pluie ou mieux les rayons du soleil. Célébrée unanimement  par ses contemporains à travers toutes les cours d’Europe, elle devient dès 1550 the place to be, un temple de la culture, lieu de rencontre des esprits éclairés et des grands musiciens. Un éternel enchantement.

CASTEL GANDOLFO

Sans doute le plus officiel. Ouverts au public depuis un an sur décision du Pape François, les jardins de la villa Barberini, résidence d’été des papes, situés dans la petite ville de Castel Gandolfo au sommet d’un lac volcanique, offrent une vue panoramique sur la campagne des Castelli Romani au sud de Rome. A l’époque de l’empereur Domitien, il  existait déjà un jardin sur 3 terrasses sur le site même de la villa. Différents vestiges antiques dont un théâtre romain, un hippodrome ou un tunnel souterrain sont d’ailleurs englobés dans le plan actuel. La composition est assez éclectique. Le parterre intermédiaire créé au XXème siècle est grandiose vu d’en haut. On aperçoit un dessin géométrique imitant les plafonds des basiliques romanes. Plus loin, la promenade des nymphées protégée par des hauts murs, l’allée des Quercus ilex multi centenaires, le jardin des citrons, le jardin des miroirs avec un bassin aux nénuphars et le jardin anglais plus libre mêlant rosiers et arbustes.

LA LANDRIANA

Sans doute le plus anglais. Situé à Tor San Lorenzo à Ardea, à environ 5km de la mer, le jardin est conçu à la fin des années 60 par la marquise Lavinia Taverna Gallarati Scotti avec l’aide de l’architecte paysagiste Russel Page. Passionnée de plantes, elle s’enthousiasme pour les flores d’Australie, Californie ou Afrique du sud et tente d’acclimater ses protégées. Sans plan précis. C’est alors qu’elle fait appel à Page pour structurer et cadrer sa créativité. A cette époque, il crée un jardin à San Liberato, au nord de Rome et à La Mortella sur l’île d’Ischia. Il lui dessine une vingtaine d’espaces différents, trace les grandes lignes tout en se soumettant aux contraintes imposées par le climat et le sol. Une oliveraie autour de 2 fontaines octogonales, une orangeraie au tracé géométrique, un sentier blanc, un jardin italien, un jardin d’ombre et sa pièce d’eau, un vallon de roses parcouru de chemins engazonnés. Un jardin beau pendant toute l’année qui accueille régulièrement des foires aux plantes.

NINFA

Sans doute le plus romantique. Un jardin conçu par la famille Caetani pendant 6 siècles autour d’une ancienne ville médiévale fondée au VIIIe et détruite en 1381. Restauré en 1920 par trois générations de cette famille illustre comptant dans ses rangs, des papes, cardinaux ou leaders politiques, son style est libre, informel et naturel, bien loin du jardin à l’italienne. On y perçoit certainement les influences d’une mère anglaise ou de conjoints américains. Les murs des anciennes maisons et églises sont partiellement reconstruits et élégamment envahis de roses et de plantes grimpantes, les rues marquées par des alignements de cyprès et les places plantées de cerisiers du japon. Les sources et petits cours d’eau sont nettoyés, les cascades aménagées. La magie opère. Ninfa devient un centre d’inspiration pour poètes et artistes. Egalement un jardin de collections où environ 2000 espèces de plantes différentes sont acclimatées. Depuis le décès en 1977 de Lelia, une Fondation s’occupe dorénavant de la gestion du lieu. Très peu ouvert au public pour préserver la flore et la faune, le jardin est entretenu de manière totalement éco responsable. Un must à ne rater sous aucun prétexte.

VILLA LANTE

Sans doute le plus abouti. L’esprit du lieu est resté inchangé depuis 1568. Œuvre commune du cardinal Gambara évêque de Viterbe et de Vignole, architecte éclairé, ce jardin a inspiré des générations et des générations. Montaigne le visite en 1581 et ne tarit pas d’éloge ; un siècle plus tard, Le Nôtre est complètement ébloui tout comme Edith Wharton qui  écrit : « Elle est si parfaite, elle dépasse de si loin en beauté, en conservation et dans la magie de ses jardins toutes les autres belles maisons de plaisance d’Italie, que les étudiants en art des jardins devraient tous l’étudier. » A l’époque, l’entreprise est ambitieuse : cheminer dans un jardin en pente et préparer l’âme du visiteur  à son entrée dans le royaume des arts, le paradis. Tout un programme imaginé autour d’un axe central aquatique de 230m de long traversant 3 terrasses avec au pied de la colline, de part et d’autre, deux petits pavillons symétriques. Comme à Este, l’eau est le clou du spectacle. Fontaines,  jeux d’eau, miroir, gouttelettes, cascade, ces délicieuses joyeusetés aux effets sonores et lumineux amusent et surprennent. Dans la fabuleuse catena d’acqua, chaîne d’eau, l’eau coule et scintille sur une sorte d’escalier ourlé d’arabesques de pierre. La cerise sur le gâteau ? En bout de parcours, un magnifique parterre d’eau, trouvaille architecturale des maîtres.

BOMARZO

Sans doute le plus fou. Le bois sacré ou jardin des monstres de Bomarzo créé en 1552 ne ressemble en rien aux autres jardins de la Renaissance italienne. Pas de jeux d’eau spectaculaires comme à Este, pas de lignes, d’axe, de symétrie comme à Este et Lante, pas de parterres de broderie comme au Castello Ruspoli. Seulement un bosco maison des dieux, des terrasses et une statuaire abondante faisant référence à la mythologie. Des sculptures grotesques, géantes façonnées directement dans les rochers de péperin, – une roche volcanique foncée -, sont dispersées dans un désordre chaotique, déroutant. Le triomphe du maniérisme. L’auteur, Vicino Orsini, appartenant à une des familles romaines les plus puissantes est conscient de la curiosité suscitée. Quelques-unes des  inscriptions dispersées dans le jardin le suggèrent : « Vous qui errez dans le monde, désireux de voir des merveilles imposantes et magnifiques, venez ici … » Ici ? C’est le règne l’émotion. Celle d’un esprit tourmenté désirant mettre en scène une ode à l’amour, un théâtre de la précarité des choses, de l’errance humaine ou encore une histoire de violence et de sexe ? Nul ne sait. A chacun sa réponse. Abandonné pendant des siècles, Bomarzo est redécouvert 400 ans après sa création par les époux Bettini qui l’achètent et décident de le restaurer. Aucun lieu n’a autant inspiré. Les surréalistes, André Breton, Jean Cocteau ou Salvatore Dali qui s’en  inspire dans son tableau, La Tentation de Saint-Antoine, au musée des Beaux-arts de Bruxelles. Aujourd’hui le bois sacré déroute toujours le visiteur et ne laisse personne indifférent.

CASTELLO RUSPOLI

Sans doute le plus mathématique. A Vignanello, petit bourg installé sur un promontoire de tuf parmi des forêts de châtaigniers centenaires, se dresse une imposante forteresse appartenant depuis 1704 à la famille des princes Ruspoli. Son remarquable jardin italien date de 1611. Créé par Ottavia Orsini la fille de Vicino Orsini de Bomarzo, c’est un joyau de géométrie sans aucun ornement, sans aucune fleur. Austère, sans statue ni fontaine, sans ogre ni monstre comme chez son père. Elle ne désire pas jouer dans l’excentricitéet l’émotion. Sur une vaste esplanade, on découvre d’un seul coup d’œil, à partir des fenêtres du premier étage, un long jardin suspendu, transition entre le château et le parc entouré de chênes verts. Le plus célèbre et un des plus anciens parterres de buis d’Italie. Le dessin est resté intact depuis plus de 4 siècles. Autour d’une fontaine centrale, cette élégante broderie de buis réalisée avec Buxus sempervirens ‘Suffruticosa’ offre un tableau immuable et enchanteur.

PALAZZO FARNESE

Sans doute le plus imposant. Appartenant aujourd’hui à l’Etat, il s’agit d’une des propriétés papales les plus connues, aux proportions franchement démesurées. Une série de cardinaux et un pape, Paul III, appartenant à cette célèbre famille Farnèse l’ont embellie et entretenue. Comme à la villa Lante voisine, l’architecte Vignole signe l’aménagement des lieux mais contrairement à celle-ci, le palais de Caprarola est royal. Tellement que les 2 jardins formels en contrebas semblent écrasés. Ceci dit, plus loin, sur les hauteurs, dans les profondeurs du bois, se cache un petit pavillon aux proportions plus humaines. Devant lui, l’eau est magistralement mise en scène. Jaillissant d’une gigantesque vasque, elle tombe en cascade au milieu d’un magnifique escalier. Plus précisément dans une rigole bordée d’une guirlande de dauphins de pierre. Comme à Lante, cette magnifique chaîne d’eau offre le plaisir de voir l’eau couler rapidement tout en tourbillonnant avec grâce. A hauteur du pavillon, la terrasse  des canéphores, -statues de figures sylvestres émergeant à moitié de fourreaux de pierre -, sculptées par le Bernin offre une galerie de portraits : les membres d’une joyeuse société : paysan, élégante, matrone ou cavalier.

LA FERRIERA

Sans doute le plus familial. Créé à la fin des années 60 par la comtesse Giuppi Pietromarchi, dans la région de la Maremma au sud de la Toscane, le jardin est installé autour d’une ancienne fonderie de fer. Les conditions sont difficiles, le lieu est battu par les vents, l’argile est très compact par endroit, le sol est volcanique et rempli de gravier. Au départ, pas de végétaux intéressants, à part un bosquet d’oliviers et quelques Pinus pinea. Cela ne lui fait pas peur. Appartenant à une lignée de pépiniéristes bien connus en Italie, membre de l’IDS,-  International dendrology society-, elle se jette dans l’aventure. Aimant expérimenter, elle acclimate de belles étrangères et passionée de roses, elle les installe de tous côtés à l’assaut de n’importe quel support. Elle choisit celles qui résistent à la sécheresse telles les roses de Chine et les Noisette et dévalise la collection de rose de Carla Fineschi à Arezzo bien connue des aficionados. Dans ce jardin qui vit, il y a toujours quelque chose à voir.

JARDIN DES TAROTS

Sante doute le plus contemporain. A Capalbio, à quelques mètres de la mer, pointent dans le ciel, les sculptures monumentales de Niki de Saint-Phalle. Artiste franco-américaine (1930-2002), elle est plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films. On la connait notamment pour son œuvreLes Tirs ou « performances » durant lesquelles elle tire à la carabine sur des poches de peinture, éclaboussant des tableaux de diverses couleurs ou pour ses merveilleuses nanas voluptueuses et multicolores en style pop art. Pendant 20 ans, de 1978 à 1998, avec l’aide de son mari Jean Tinguely et de nombreux amis artistes, elle façonne son jardin des tarots dans un coin de nature méditerranéenne livrée à lui-même. Parmi les 22 cartes ou arcanes majeurs représentées par les sculptures, on découvre ses principales sources d’inspiration. A Barcelone, l’ambiance délicieuse du parc Güell de Gaudi teintée d’un petit peu de magie ou de folie du bois sacré de Bomarzo. C’est l’œuvre de sa vie, un lieu de rencontre entre l’homme et la nature.

CASTEL GIULIANO

Sans doute le plus parfumé. Derrière une forteresse du XVIIe et XVIIIe, la marquise Umberta Patrizi  aménage en 1980 un parc à l’abandon d’environ 3 ha. Comme à la Ferriera et à La Landriana, elle a une grande connaissance des plantes et est passionnée de roses. En mai, elle réunit d’ailleurs tous les pépiniéristes de roses d’Italie et organise au village la fête des roses. Un évènement devenu incontournable. Son jardin est dessiné selon les courbes du paysage, en fonction des grands arbres existants et de la maison imposante. L’approche est naturelle, la composition libre. Dans les parterres, les roses voisinent avec les arbustes, les vivaces et les graminées. Il y a des fleurs à toutes les saisons. On dirait un jardin de cottage transposé sous le ciel bleu du sud.

VILLA ALDOBRANDINI

Sans doute le plus mal conservé. Complètement asséché depuis bien longtemps, peu entretenu, ce jardin conçu en en 1598 par le cardinal Pietro Aldobrandini, à flanc d’une colline boisée, présente une vue saisissante sur la ville de Frascati et la campagne environnante. Le lieu devait être magique. Geoffrey Jellicoe écrit : « La villa Aldobrandini est splendide par elle-même, elle fait le lien avec toutes les autres villas ». Comme à Lante, le jardin entier est au service du parcours de l’eau ; comme à Este, il est parsemé de jeux d’eau. Un escalier et un théâtre d’eau colossal juste en face de la villa en font sa réputation. L’axe central bien visible aujourd’hui encore, débute du sommet, passe par les chutes, cascade et nymphée, traverse le palais puis redescend jusqu’à la place principale de Frascati via  une belle avenue de chênes verts. Avec un peu d’imagination, étonnant.

L’Italie des jardins

Il n’existe pas de tradition des jardins comme en Angleterre. En Italie, pas de National trust, peu de jardins ouverts au public. A épingler, l’association des Grandi Giardini Italiani qui regroupe les principaux jardins à visiter et édite un guide pratique.                                              Grandi Giardini Italiani, The italian garden guide, www.gardensinitaly.net, www.grandigiardini.it

A lire:

L’Italie des jardins, un ouvrage de Pierre de Filippis illustré par les photos de César Garçon vient de paraître en ce mois d’octobre aux Editions Ulmer.

 Infos pratiques :

Une bonne adresse

Dans un écrin de verdure de 20 ha, proche du lac de Bracciano, au nord de Rome, l’hôtel des thermes de Stigliano rouvert depuis peu est un endroit enchanteur. Le lieu est réputé depuis la nuit des temps pour ses eaux thermales et curatives notamment les bains de soufre. Une halte agréable et reposante.                                                                                                                                        Grand Hotel Terme di Stigliano, Via Bagni di Stigliano 2 à 00060 Canale Monterano (Roma), www.termestigliano.it

 

 

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