Les catalogues d’escapade et de week-ends d’évasion ne tarissent pas d’éloges sur l’île de Texel située seulement à environ 300km de Bruxelles. Ils n’ont pas tort. L’endroit est enchanteur. Une immense réserve naturelle ponctuée de quelques villages charmants blottis autour de leur petite église, de vastes pâturages où paissent des milliers de moutons et des dunes sauvages époustouflantes, rendez-vous de colonies d’oiseaux. Plus loin, au large, les phoques, tranquilles, hument l’air du temps allongés sur les bancs de sable. Un petit avant-goût du paradis ?


Du côté des dunes
Le large rideau de dunes qui ceinture l’île appartient au réseau européen Natura 2000. Aire de repos et de nourriture pour les oiseaux migrateurs, on y repère dans les creux où l’eau de pluie stagne, l’oyat robuste dénommé « roseau des sables » qui fixe et stabilise la dune grâce à un système racinaire très profond.
Pour la plupart des plantes, il est impossible de vivre dans ces zones battues par les vents. Sauf pour le pourpier de mer aux épaisses feuilles argentées, le chiendent à feuilles de jonc, quelques bruyères et argousiers ou la violette des dunes et le gaillet jaune qui affectionnent chaleur, sable et sécheresse.
Dans les dunes, au fil des années, le nombre d’espèces de plantes ne cesse de croître. En y faisant paître du bétail comme des vaches ou des poneys, on arrive à les sélectionner et empêcher la formation d’un bois.

Petits murs de terre
Jadis les moutons parcouraient librement toute l’île sans aucun frein. Mais dès le XVIIe siècle, on décide de séparer les prés les uns des autres et comme le bois est rare, on se met à construire des monticules en empilant des mottes d’herbe tout simplement les unes sur les autres. Sur ces murs de terre sèche et pauvre, protégés aujourd’hui, une végétation particulière s’est vite installée. Grâce à elle, on peut même s’amuser à donner l’âge des séparations des prés. En effet, après 5 ans de formation, y poussent la porcelle enracinée de la famille des pissenlits, l’Erodium bec de cigogne, l’achillée millefeuille, la céraiste des champs et le trèfle des champs dit pied de lièvre. Après 10 ans, viennent le tour de la campanule bleue à feuilles rondes et du lotier corniculé jaune. Après 20 ans, apparait l’épervière piloselle appelée communément oreille de souris et 10 ans plus tard, le jasione des montagnes aux petites boules bleues, une fougère commune le polypode vulgaire, le genêt des teinturiers aux fleurs jaune d’or sans oublier le gazon d’Olympe ou armérie maritime.

Surprise, surprise
6 espèces d’orchidées poussent sur Texel. Dans les champs fleuris, l’orchis tacheté et l’orchis bouffon et dans les vallées de dunes humides, l’orchis incarnat et l’Epipactis des marais. A découvrir au détour d’un chemin.
Ailleurs, on se laisse impressionner par des champs de tulipes alignées comme de gentils petits soldats ou par un immense jardin de cueillette, appelé « pluktuin » où l’on se met à créer de formidables bouquets.

Au bord de la mer
Le vent de mer mène la vie dure aux végétaux. Il emporte avec lui le sel de l’eau qui sèche et déshydrate feuilles et boutons. Ceci dit, quelques-uns s’adaptent à ces notes salées comme le Limonium vulgare ou statice qui fait la réputation des zones inondées au gré des marées. Comme chez nous dans le Zwin, en juillet-août, le spectacle est grandiose. La plante colorie toute la plaine de bleu mauve. A noter encore deux autres espèces de plantes telle la salicorne, halophile, aux allures de bruyère et le gazon d’olympe en fleurs en mai, juin.

Autour des lacs
Grâce à l’excellente qualité de l’eau, on peut admirer dans les lacs une végétation riche de charophyte, – une algue à l’allure de prêle -, et de cresson de fontaine. Et sur les berges, une bordure de roseaux illuminés en mai par le jaune doré de vagues d’iris des marais.

